samedi 9 août 2014

Venez Nue !

Les mots de John étaient explicites et simples, elle les avaient pourtant lus, relus, et relus encore pour ne garder que le minimum exigé.

Nue, comment aller de chez elle à chez lui, sa maison donnant sur la rue, dans le plus simple appareil, une interrogation qui avait habité sa soirée, excitant son esprit en réalisant cette situation nouvelle. Il l'aimait tant avec des tenues, légères certes parfois, mais il préférait sa silhouette en suggestion, en mode féminine, moulante ou fluide, montrant ses hanches, marquant sa poitrine. Dessous, il appréciait les dentelles, les satins et les soies délicates, collés à sa peau, enveloppant son corps une fois la robe déposée. Son regard jouissait dès son allure présente, son imaginaire découvrait couche après couche les bonheurs de sa féminité. 

Mais là, pour la première fois, il la voulait "nue".



Le lendemain soir, après une fin d'après-midi calme et reposante, elle prit une douche, se parfuma, mit des crèmes ici et là, pour ravir son corps. Elle se maquilla de peu, d'un trait d'eyeliner noir, de rouge sombre sur ses lèvres. Les cheveux tirés en plus. Nue mais sans bijoux ? elle se posa la question, enfila ses boucles d'oreilles, une série de fins bracelets à droite, quelques bagues sur ses doigts aux ongles parfaitement vernis. Un double collier court de perles fines, un regard vers ses jambes, une autre interrogation, que rajouter au vernis prune des orteils. Fidèle à leur relation, elle ajouta une chaîne de cheville à chaque jambe. Un lien fin entre eux deux. Hésitante sur la chaîne de taille, elle souleva le couvercle de ces boîtes, cherchant une idée, une étincelle pour cette tenue si charnelle. Un sourire dans le miroir, ses seins nus, pesants, un peu lourds et fiers, elle quittait si peu souvent les dentelles, une découverte, une sensation nouvelle et pulpeuse.


Elle ajouta un détail, se glissa dans un trench court, rouge. D'une main, elle saisit son sac à main, ses clefs, du bout des pieds des escarpins. La porte se ferma au dernier tour de clefs, un ressenti nouveau, cette sensation nue, entre ses jambes, elles-mêmes sans nylon, si rarement, puis ses seins comprimés sous le trench. Aucun voisin, une appréhension, une partie du jeu aussi, car finalement rien ne l'obligeait. Un bouton, une lumière, l'attente, les numéros qui défilent, l'ascenseur qui va s'ouvrir, vide ou non ? Elle sourit, se glissant derrière sa mamie silencieuse, vivant dans les étages supérieurs. Bonjour et politesse, silence, les miroirs autour qui renvoient une image froide, elle, nue, son trench, aucun regard. Descente jusqu'au parking, les quelques mètres vers sa voiture, des voix.

La sensation change alors, être nue, seule à le savoir, mais inconsciemment le partager avec d'autres personnes, une voisine et son amie, revenant de courses, des sacs dans les mains. Des bonjours, des politesses, l'envie rapide de s'asseoir dans la voiture, se glisser derrière la porte, les fesses nues sur le cuir doux. Un sourire à travers la vitre, elle la connaît bien, fait mine de ne pas vouloir le déranger, elle démarre vers la sortie. Leurs regards se croisent, les autres parlent, elle s'aperçoit de ce pan de trench de côté, l'entrejambe largement visible, elle devient rouge de confusion, pense, pense trop, car dans la pénombre du lieu, ce parking, on voit si peu, d'ailleurs ont-elle vraiment regardé dans le véhicule, conversant de leurs achats.

Circulation, l'avantage de la position haute, moins démonstrative sur son trench très serré sur son corps, sa poitrine qui veut voir le ciel, cette liberté nouvelle entre sa peau, ses tétons, le tissu. Elle sourit, elle roule.


Une place devant chez lui, un hasard, maintenant il faut sortir, ne pas trop montrer ses fesses aux sages passants, des retraités avec leurs chiens, cela doit être l'heure de pointe, les couples avec jeunes enfants venant chez des amis, rentrant chez eux. Elle respire, sort en plaquant le trench sur le haut de ses cuisses, devant et derrière. Pas de vent, un avantage réel avec cette longueur, si courte.


Elle sonne, compose le code, entre, John reste souvent dans son boudoir, entre les livres et ses écrits, parfois prépare dans la cuisine. Dans le couloir, entre les tableaux et les consoles elle se glisse vers la lumière, le salon de droite. Là elle dépose dès l'entrée ses affaires, son sac, son trench, nue maintenant, ses escarpins.

Nue, elle avance vers les canapés, deux flûtes de champagne, des petits fours, une grande boîte carrée.

Lui entre, en pantalon noir impeccable, chemise blanche. John l'embrasse, pose ses mains chaudes sur ses reins, elle frissonne de cette sensation. Ses seins sur le coton blanc, la pointe confuse de ses tétons, son excitation, une humidité soudaine et bien réelle, non réfléchie, tout est nouveau. Il l'encercle, l'embrasse encore pour sentir ce parfum capiteux et sucré. Il caresse le dessous de sa poitrine, ses cheveux, ses hanches, pour une fois sans serre-taille, ses fesses sans jarretelles verticales. D'un geste masculin, il la soulève, la porte, la bascule sur la table toute proche, cinq secondes de décollage. Sur les lèvres il l'embrasse toujours, la rassure de ce ressenti ferme, le bois sous son dos. Ses seins pointent, s'affaissent mais affirment encore leur volupté, il s'en conforte. D'une main, il voit ses bijoux, dont cette chaîne de taille qui glisse sue son ventre, cette autre chaîne plus discrète entre ses fesses, reliée à la première d'une part, mais disparaissant ailleurs, par ici, en elle. John sourit, caresse ses jambes en hauteur.





De quelques gestes, avec toujours une main sur elle, il ouvre la boîte carrée, ajuste sur ses chevilles des escarpins à talons fins, elle voit, elle aime ce cuir enveloppant, les brides, la finesse. "Ce sera tout en plus de Vous" lui dit-il, "et maintenant laissez-moi vous déguster ainsi ...".



Mr STEED




2 commentaires:

François a dit…

L'entrée en matière entraine autant qu'elle suggère... difficile de ne pas se laisser prendre au jeu.
Et si c'était vrai ? ;)
Amitiés,
François.

DuoNylon a dit…

Vous avez affolé nos sens