jeudi 6 septembre 2012

Sans bustier, sans bas nylon

La belle quinqua, blonde, heureuse et un peu partie dans ses jouissances faisant suite aux jeux de doigts de John, prenait un doux repos sur le canapé. Elle le voyait debout, regardant la pleine lune dans le ciel nocturne, un halo bleu, quelques formes d'arbres aux alentours. Il semblait calme, mais un peu inquiet, sans la sérénité que l'on lui avait décrite. 

Etait-il souffrant ? S'interrogeait-il simplement sur cette venue non annoncée, sur ce plaisir trop direct ?





Elle savait qu'il cherchait des idées aussi, il écrivait chaque jour pour lui, pour les autres, pour des blogs, pour des livres sans titre, attendant peut-être un coin de reconnaissance, n'attendant rien peut-être. Elle ne le connaissait qu'à travers les mots de Glynis, cette mondaine, cette belle amie, cette complice libertine maintenant. Une femme, mi-française, mi-anglaise si stricte durant les premières années où elles se croisèrent durant des dîners d'affaires, entre leurs hommes, les managers d'un monde sans femme. Durant les soirées d'expositions, de séminaires à l'étranger, elles sympathisèrent, mais il fallut du temps, des années avant de devenir amies, si proches finalement dans leurs situations de vide sentimental, de vide sensuel, de vide sexuel.
Cette femme au carré blond, à la frangue droite et impeccable au dessus d'un regard vert, grande habituée des wrap-dresses de Diane von Fustenberg, "si chic pour sortir, si facile à ouvrir pour s'enflammer" disait-elle. Cette amie double, doublement charnelle avec elle.




Elle reprenait ses esprits. 
"Cher ami, cher amant, permettez moi de vous appeler John !"
"Je suis à vous pour la nuit, si vous le souhaitez, vous pourrez jouer avec mon corps, avec vos envies et mes envies bien sûr. Vous avez su si rapidement les deviner, m'exhiber à moi-même."

Il se retourna, pensif, il était reparti dans ses doutes actuels, ses démons qui le dévoraient, l'affaiblissaient certains jours, mais le nourrissaient de mots, de textes entiers. Un pacte non avec le diable mais avec la maladie, les douleurs. Cette blonde, en combinaison courte de soie, en porte-jarretelles et bas nylon, allait il la garder près de lui. Une fort jolie femme, car ce qu'il appréciait, ce n'était pas une perfection factice, à coups de bistouris, mais cette peau mature au-delà des revers de bas nylon, ses hanches vraies, cette beauté naturelle marquant son âge réelle, sa passion et son élégance adulte. Et puis il aimait surtout cette liberté, elle s'assumait totalement, elle n'avait de compte à rendre à personne apparemment, et encore moi à elle-même. Elle se donnait, elle prenait du plaisir.




"Qu'aviez vous dans votre grand sac en arrivant ?"
"D'autres tenues .... pour sortir .... mais aussi pour me changer .... pour rester ....pour varier."

"Déshabillez-vous. Maintenant."

John quitta la pièce quelques minutes. A son retour, elle était un peu désemparée, nue, intégralement nue devant lui, comme gênée, alors qu'elle venait de hurler son plaisir, de partager son sexe avec lui juste avant. Elle avait rapproché son grand sac, ouvert sur un chemisier en soie souple, quelques pochettes de bas nylon, une paire de talons argentés.



John posa ce qui occupait ses mains, la retourna, ne lui laissant pas le temps de voir. Il lui noua un triple foulard de soie noire sur les yeux, sur le visage, elle était dans la nuit sans lune. Elle ressentit ses mains expertes qui par des petits gestes précis l'habillaient, lui faisaient soulever une jambe puis l'autre.  

"La soirée continue." glissa-t-il à son oreille droite




.... à suivre ....

JohnSteed


Vous pouvez lire les précédents épisodes, dont le dernier :

Plaisirs charnels en bas nylon

2 commentaires:

Isa a dit…

Cette série de texte, celui-ci, comme les précédents, comme le suivant, nous livrent des mots d'une rare volupté, d'une intense sensualité...et les photos que vous choisissez, notamment dans l'article publié aujourd'hui, sont absolument sublimes.

François a dit…

Vos mots nous accompagnent impatiemment vers l'instant si unique d'un habillage partagé... Vivement la suite...
Bien à vous,
François.