mardi 30 octobre 2012

Sublimation et Délices

John était là, Emma l'avait entendu entrer depuis son bain.

Il devait probablement disposer quelques amuse-bouches sur un plateau en choisissant un vin ou un champagne au frais. Les deux épicuriens savaient savouré ces instants où ils s'enfermaient dans une bulle de bonheur, de douceur, de simplicité.

Souvent leurs téléphones mobiles devenaient silencieux, sauf une urgence en attente, un rendez-vous avec un de leurs clients, leurs métiers leurs imposaient aussi ces règles. Une douce musique, des chants vocaux de St Saëns, une douce introduction au presque silence, à la sublimation  des sens.






Elle sortit du bain, la chambre grise, leur lieu uniquement pour eux, était allumé de quelques bougies parfumées, une délicatesse de pivoines, une touche d'orchidée, un brin de musc, de chair et de chaleur. Elle avança sans le voir, sans le chercher. Elle retira son peignoir de coton épais et moelleux, le posa sur un fauteuil près de la fenêtre. Les volets étaient clos sur une nuit d'automne qui tombait toujours, chaque jour, trop tôt. Elle repartit vers le lit à baldaquin, recouvert de voiles blancs, de satins ivoire. Elle s'allongea calmement sur toute la longueur, les pieds au bord du lit, les bras étendus vers les oreillers.




John était là, il glissa un oreiller sous sa tête, comme un coin de nuage onctueux. Elle lui sourit et réciproquement. Puis il glissa un second oreiller sous ses reins, en la soulevant légèrement. Emma ferma les yeux, calmée par ce long bain chaud, conquise par cette bulle de sensualité où elle savait s'abandonner, sans questions, encline à tout recevoir pour son plaisir.

John prit un  troisième oreiller, le posa au sol devant le lit, et s'agenouilla. Il était heureux de découvrir la longueur et la finesse extrême de la peau des jambes de sa belle. Il caressa, repoussa, palpa les chevilles, puis les mollets, les positionnant, un  peu plus haut, plus vers elle. Il n'eut pas à demander, ni à apposer ses mains, elle ouvrit les jambes. Emma adorait cela, John lui avait déjà déclamer d'honteuses déclarations sur le plaisir de déguster des macarons, mais plus encore de déguster celui-ci, sans limite.



Il ne posa ses mains que sur ses chevilles, sur ses pieds pour les détendre, les caresser encore. Il consacra sa langue, uniquement elle, à ce sexe vertical, à cette vallée, à ce fruit doux et lisse. Il lécha les alentours, les plis avec les cuisses, le mont de vénus, la fine barre verticale de poils courts, les méandres des rondeurs, des angles arrondis de cette anatomie gourmande. Il avança jusqu'aux fesses, titilla l'entre deux d'un bout de langue, entre la salive et l'humidité locale. Emma susurrait, crissait des mains parfois sur sa cuisse, parfois sur les draps, parfois vers lui, là entre ses jambes. 





Il ne lâchait plus cet endroit, il le voulait, il était venu avec cette belle idée, elle attendait cela depuis quelques jours, sachant sa vallée des délices, si lisse, si accueillante pour une langue habile. Il virevolta de lèvres en lèvres, une à une, deux ou trois en bouche, sur le bout de ses lèvres. Il jouait de grands coups de langue , rapides ou infiniment longs tant en descente qu'en remontée. Il entrait dans la sublimation, la liquéfaction d'Emma. Il buvait son jus, son odeur, elle, son intimité. Elle vibrait.




Il continuait immuablement, lentement, aspirant autour de sa perle rose, avalant le tout, aspirant encore, créant un vide plus expressif dans les sensations à son bout de langue devenu dur, devenu frotteur, devenu chatouilleur, gratouilleur, joueur, interprète d'un solo en petits cris mineurs. Emma s'extasiait, elle connaissait son style, ses variations mais cédait à chaque fois. D'ailleurs pourquoi résister quand une homme, si féminin peut-être vous dégustait comme une femme, aussi bien ou mieux, du moins comme personne d'autres n'avait réussi avant lui. Il savourait, il donnait, il recommençait les montées divines, les accents, sans jamais mettre de point. Il laissait son orgasme retomber, juste profiter du cycle de ce bonheur fugace, intense et vibrant en elle, dans sa tête et son corps, et déjà il cherchait une autre onde, il créait en suçotant la perle une autre onde de plaisir pur.

Rien, ici, dans ce lieu, ne pouvait briser cette bulle de plénitude, de sérénité et d'excitation sexuelle.





Soyeusement

6 commentaires:

Cassiopée a dit…

Oh nom d'une pipe... oui je sais le terme est inapproprié, l'émotion que voulez-vous :-)
Bisous tout plein hummmmm !

Isa a dit…

Des mots extra ordinaires, des mots superbes, d'un raffinement parfait, d'une élégance délicate et totalement sensuelle...Waouhhhh!

Quelle sublime évocation d'un moment partagé entre John et Emma...totalement délicieux.

Toujours époustouflée et admirative par vos talents, Cher John Steed

pussy a dit…

J'adhère à ce délicieux scénario cher John,.
La place d'Emma est des plus tentantes!!!
Bises à vous et à elle!!!

François a dit…

Une dégustation des plus savoureuses ou chaque coups de langue diffuse parfums et saveurs et attise frissons et mélodies. Un plaisir sans égal, certainement, que vous mettez en musique, cher John, avec maestria !
Bien à vous,
François.

sandra et mika a dit…

un texte qui nous transporte au pays des rêves et des délices ! hummm quelle magnifique rédaction à nouveau bien agrémentée de superbes photos ! ton univers est vraiment soyeux pour nos yeux ! à bientot peut être ! gros biz !

françoisedu80 a dit…

Je n'écouterais plus une bacchanale de St Saëns ...de la même oreille ...
Baisers à vous