jeudi 23 mai 2013

Abuser de ma volupté

Emma avait eu une semaine professionnellement éprouvante, et elle avait retrouvé son cocon. En rentrant, elle n’avait pas eu le courage de se changer, elle avait gardé sa tenue de jour. Un semblant de dîner rapide et puis, son salon, son canapé. La nuit froide et de brouillard d’hiver dehors, une lumière tamisée et la chaleur chez elle. Elle avait mis de la musique, elle en avait besoin, des notes de jazz autour d’elle, la suavité de la voix et des notes de Diana Krall, son dernier CD, une merveille à déguster encore et encore, avec une si jolie pochette, avec la belle en porte-jarretelles. Pour l’instant, seule. Elle l’écouterait avec John, bientôt, quand il serait là, à nouveau.




John s’était presque évaporé depuis quelques jours. John était peut être parti au loin pour son travail, lion conquérant et flamboyant, ou était tout près, pour autre chose, lion blessé, souffrant, soignant ses blessures loin du monde. John avec sa sensibilité hors du commun, sa personnalité ne souffraient pas de demie-mesure, il était entier dans un monde de faussaire, de fielleux.


Mardi, il était passé chez elle, en son absence. Il ne le lui avait pas dit, elle n’avait pas trouvé de mot, juste son parfum. Et simplement un livre et une pochette de bas nylon, posés sur son lit. Depuis, il ne répondait pas à ses messages ou à peine, un seul mot, de temps en temps. Ce n’était pas la première fois, le fauve passionné avait besoin de s’isoler de temps en temps, ce ne serait pas la dernière. Emma l’acceptait, d’ailleurs était-ce le mot, car c’était comme cela, cela faisait partie de John. Elle se questionnait, y pensait mais savait que c’était ainsi.



Emma était allongée sur son canapé, bercée par la voix de la belle Diana Krall. Elle s’était enveloppée dans un plaid de cachemire, un moelleux sans égal, récent cadeau de son homme, son mâle par procuration. Elle lisait tranquillement, découvrait page après page ce roman inspiré et sensible que lui avait laissé son gentleman. Un livre qui se révélait toujours plus extraordinaire avec l’avancée de la lecture.

La soirée commençait, elle entendait un peu d’agitation dans la rue, ceux qui sortaient , ceux qui allaient au restaurant, au cinéma, c’était l’heure, c’était le moment. Pas pour elle.

La sonnette de la porte d’entrée de son appartement la tira tout à coup de son voyage romanesque. Elle s’étonna, se demandant qui pouvait sonner à cette heure-là, et surtout pourquoi à la porte, et non à l’interphone. Peut-être un voisin. Elle alla ouvrir et eut la surprise de voir John.



John avait la clé de chez elle, et entrait chez elle, comme il le faisait en elle, librement et au gré de ses envies. C’était la première fois depuis qu’elle lui avait donné cette clé qu’il sonnait, qu’il attendait que ce soit elle qui lui ouvre la porte. Nul besoin de mot, elle comprit tout de suite.

Elle l’accueillit en l’embrassant, en l’entourant de ses bras, juste deux mots, les seuls pour l’instant.

- Bonsoir John.

John lui répondit par un regard.

Elle lui prit ensuite la main pour le faire entrer, le précédant dans le couloir menant au salon, puis l’entraînant sans un mot vers sa chambre. Ils se déplaçaient lentement, sans précipitation, le temps évoluait au ralenti , comme si les choses se mettaient en place toutes seules, comme la mécanique inexorable de l’univers. Elle savait qu’ils ne parleraient pas, ils n’en avaient pas besoin, pas en cet instant, toute parole était inutile.

Emma prit le sac de John et le posa dans un coin. Emma s’attarda pour admirer un instant la stature de son gentleman, cette allure qui la bouleversait à chaque fois qu’elle le voyait bouger, qui lui provoquait une onde de chaleur dans le bas du ventre. Elle ouvrit le lourd manteau d’hiver de John et l’en débarrassa. Avec l’élégance de son habillement habituel, son costume rayé, une cravate en soie toujours raffinée mais sans ostentation, elle était face à lui, si grand. Elle promena ses mains sur sa poitrine, touchant le coton délicat de sa chemise, sentant la palpitation de la peau si douce qu’elle adorait caresser en dessous.



Comme elle l’avait fait du manteau, elle fit glisser sa veste, puis relâcha le nœud de sa cravate. Ses gestes habituellement malhabiles amusaient John qui, impatient, venait le plus souvent à son aide, mais là, Emma sut trouver des gestes précis et doux pour déshabiller son homme. Elle défit lentement les boutons de sa chemise, posant sa bouche sur la peau découverte dont elle savourait la chaleur, cette odeur qui lui avait tant manqué, même depuis seulement quelques jours. John se trouva torse nu, elle en  profita scrutant son corps, anodin, lui disait-il, mais elle aimait cette carrure dans laquelle elle aimait se fondre, se perdre, se sentir enveloppée.

D’une pression de la main, elle incita John à s’allonger sur son grand lit et continua à le déshabiller. A présent, il était totalement nu , elle totalement habillée. Il était allongé sur le dos et elle le contemplait, le dégustait avec les yeux, le caressait du regard. Son visage ce soir si sombre, ses larges épaules, son torse si masculin, ses hanches un peu plus étroites, son sexe si doux, lisse pour sa bouche et ses lèvres, ses jambes longues et sobrement musclées. John, son gentleman passionné et flamboyant, s’abandonnait, se laissait aller vers elle, totalement, absolument.



Elle ne le quittait pas des yeux et elle se mit à ôter ses vêtements à elle également. Elle enleva rapidement jupe, chemisier pour n’être plus vêtue que d’un soutien-gorge de dentelle et de satin gris perle et d’une fine
culotte assortie, et de ses bas. Emma le rejoignit sur le lit, juste contre lui.


Elle se pencha sur lui, et elle parcourut son visage avec des baisers, des centaines de baisers effleurés, caressés, déposés dans un souffle, sur sa bouche, sur son front, sur ses tempes, sur ses paupières fermées.

Les lèvres d’Emma devinrent toujours plus gourmandes de la peau, du corps de John, et tout en continuant à le déguster, à le goûter, elle dégagea ses seins de son soutien-gorge pour le caresser de toute sa volupté, de sentir la peau de son gentleman sous la pointe de ses seins, la peau de son ventre à elle s’épanouir dans un frisson délicieux au contact de la peau de son ventre à lui.

Pendant un très long moment, elle caressa ainsi tout le corps de son homme, voluptueusement, tendrement. Sa bouche embrassait, caressait, léchait, parfois mordillait et la douceur de ses courbes de femme épousait les lignes de ce corps masculin, peau contre peau, ne pensant plus à rien, sauf à lui donner du plaisir , à l’envelopper d’une douceur infinie et intense. Une rencontre, une fusion dans un feu de douceur, dans un plaisir diffusé peu à peu, étincelle après étincelle. 





Emma avait envie de son homme en elle.
Elle s’agenouilla entre ses jambes, le regarda, il avait les yeux fermés, amplifiant les sensations. Soyeusement, elle effleura de ses doigts légers le sexe dressé de John, puis approcha sa bouche lentement, savourant son envie. Elle le caressa de ses lèvres, à peine un contact puis doucement, lentement, elle le prit entre ses lèvres, dans sa bouche, profondément, l’avalant, le suçant, le dégustant. Elle aimait avoir son homme en elle ainsi, elle s’était enivrée depuis tout à l’heure avec l’odeur de sa peau, elle savourait son goût, unique, particulier. Totalement éprix, elle le sentait glisser dans le plaisir, bouger ses hanches au rythme de sa gourmandise à elle. Emma jouissait ainsi de son plaisir à lui, de son plaisir à elle. 


Emma ralentit le rythme de sa bouche, et tout en douceur, abandonna le sexe de John. Avec délicatesse, elle se pencha à nouveau sur lui, et elle le caressa avec ses seins, le mettant au creux de sa volupté, il gémit, goûtant cet écrin tiéde et velouté, entre ses seins. Elle bougea doucement en sentant monter le plaisir de John, provocante elle voulait sentir la jouissance de John sur ses courbes, sur sa peau. Elle continua ce mouvement qui semblait délicieux à John et sentit une vague liquide de chaleur sur elle. Gourmet, il lui donnait sa crème, elle le recevait. Le temps s’arrêta à nouveau.





Puis Emma entoura simplement John de ses bras.



Mots d'Emma
Mise en Images de JohnSteed

7 commentaires:

Anonyme a dit…

plaisir des mots, plaisir d'imaginer...
Amitiés,
soumise mariposa

sandra et mika a dit…

on en prend vraiment plein les yeux à chaque parcours et découvertes ! merci vraiment pour cette évasion cher john ! pur régal ! quelle classe ! bisous

JohnSteed a dit…

@Mariposa : L'imagination est le plus doux des excitants, la chimie de la jouissance


@Sandra et Mika : Jouir est un acte fort, le décrire est un acte subtil, le partager est un acte hédoniste

Ludie a dit…

...Le provoquer par votre partage est un acte de générosité dont je profite, et voulais vous signifier à nouveau ma profonde admiration, en même temps que mon infinie reconnaissance.

Isa a dit…

Ces mots, puisque ce ne sont pas les vôtres, Cher JohnSteed, et sont ceux d'Emma, sont ceux d'une femme inspirée.
Inspirée par John à l'évidence, par lui et tout ce qu'il est.
Un bien beau choix de photo pour une belle harmonie.

Ludie a dit…

J'aime les traces de votre passage chez Emma. J'aime quand vous dévoilez votre sensibilité. Même si c'est à travers les mots d'Emma, j'aime quand elle vous dicte...
Hmmm. Ce parfum que vous avez laissé chez Elle, je prends une profonde inspiration, et je le respire aussi.
Vous sentez bon.

François a dit…

Surprise exquise... surprise puis éprise... surprise puis prise... Délicieux récit mon cher John !
Bien à vous,
François.