vendredi 1 août 2014

Eté pluvieux, formes pulpeuses

Encore un jour avec de la pluie, un de plus dans cette saison perturbée, un drôle d'été, John était assis derrière son bureau, un clavier sous les doigts, songeur. La porte avait grincé, un signal d'une présence, d'une personne connaissant le code privé de ce lieu. Des pas, plus précisément des talons sur le carrelage du couloir, une démarche lente, de plus de plus proche. 

Dans l'embrasure de la porte, elle était apparue, simplement vêtue de sa robe d'été, légère, fluide pour enveloppée ses hanches rondes de femme, ce détail qu'il aimait tant regarder avec les jambes, cette moitié si sensuelle, si charnelle, lui avait-il avoué un soir, entre deux discussions, deux silences, deux bises dans le cou.


Là, elle avait avancé sa jambe, ses hauts talons version slingback, son voile noir si fin. Il avait souri pour lui signaler d'entrer, de s'approcher. D'un pas chaloupé, elle avait posé sa veste, son sac à main en cuir verni, ses gants dessus, ses touches de glamour qu'il aimait tant avec elle. Emma avançait encore vers le bureau, passant derrière, évitant des piles de livres ou de documents pour ses écrits actuels, des instants figés de réflexion en cours qu'il ne fallait pas mélanger. Quelques photos aussi, du noir et blanc surtout, des belles élégantes des années 50, des belles plus actuelles en lingerie, en bas nylon, dans toutes les positions. Elle aperçut des jambes très écartées, provocantes, des objets glissés ici ou là, des sourires, mais plus généralement des photos et des tenues variant de la guêpière au corsets, parfois de simples porte-jarretelles. Cinq décennies de clichés, de la pinup échangée sous le manteau à des photos porno-chic des publicités récentes de grandes marques de mode, un voyage sur ce long bureau, le cliquetis du clavier, son regard sur elle, sur son regard féminin sur elles.


D'un coup de hanche, elle était derrière lui, sa chaise simple, presque monacale, raide, pour ses heures d'écriture, il mit un point à un chapitre, partagea le tout sur le net. Elle ponctua son cou de baisers, s'enflant du parfum de son homme, il sourit sans la regarder, il ronronna délicatement, laissant sa main droit se glisser au dos de sa jambe, sur la couture, remontant vers l'invisible, sous la jupe.

Emma sourit elle aussi, grisée par ce geste qu'elle connaissait, qu'elle vivait comme une éternelle première fois, cette caresse, sa main, cette sensation enveloppante sous la chaleur des doigts, prolongée à l'ensemble de la jambe. John caressa le revers, les moindres détails, détectant la marque, l'oeillet, la taille et la finesse des bas, appréciant la hauteur sur sa cuisse, sa peau, son sexe si proche. Rien entre cela. 
Il s'égara, flattant la peau nue des cuisses, le rond des fesses sous le tissu aérien d'un serre-taille. Très enveloppant, peut-être une variante néo-rétro, une combinette soyeuse avec des zones transparentes, des jarretelles. John rêva, se tourna, la saisit de l'autre main pour l'embrasser, sur ses lèvres rouges.


Calmement Emma lui présenta son dos pour qu'il dézippe cette robe. De haut en bas, fébrilement, il descendit sur la taille, sur le creux des reins, sur les fesses. Une lingerie délicieuse, enveloppante sur ce corps qu'il adorait explorer courbes après courbes, sensualités en crescendo, la robe se posa sur la moquette. D'un geste léger, il souleva ses talons fins, s'échappa vers le canapé chersterfield devant le bureau. Avec un sourire malin, elle s'assit ne le quittant pas des yeux. D'un geste, elle bascula, les jambes quittant le sol, oubliant les escarpins, de dépliant vers le plafond. Une chandelle sublime, une combinette superbe, de la beauté tirée par huit jarretelles, tendues comme ces deux coutures, Emma se dévoila, intimement, intégralement.

Avec un sourire en plus.




John dégusta la vue, la chaînette en or qui glissait entre les lèvres luisantes d'Emma, les bas et leurs petits plis, les talons élégants à la française. Il adorait ses courbes, ses formes rondes, ses doigts ponctués de rouge vernis, un peu plus foncé que sa bouche. Elle était la volupté, la sculpture de la féminité charnelle, mais surtout elle exprimait le désir soyeux qui attisait son esprit.

Il regardait, elle le savait, heureuse de s'exhiber face à lui, offrant son intimité, pour une dégustation intellectuelle, et un peu plus bientôt. Elle attendit qu'il baisse la lumière, pour ne plus la voir, juste la sentir, la toucher.




Nylonement




2 commentaires:

François a dit…

Prémices de délices... savoureux...
Ce jeu vaut toutes les chandelles...
Amitiés,
François.

DuoNylon a dit…

La beauté de votre photo donne des envie de plus connaître le modèle.