mardi 19 mai 2015

Soleil en terrasse

J'avais aimé ce soleil de printemps, sa chaleur présente, la terrasse chauffé à blanc, les teintes de vert, neuves ou persistantes qui se mélangeaient. Je savourais mon thé en lui envoyant des sms, pour écourter sa journée, pour le faire sortir de sa tanière, de ses douleurs qui nourrissaient ses écrits et son imaginaire florissant. Pour la suite, c'est moi qui aurait les clefs, dès que vous aurez franchi ma porte. Mon dernier sms, avec l'heure imposée.


Après une  douche tiède dans un univers de bulles de savon, de crèmes et de parfums, j'avais sorti mon corps nu de la salle de bain, posant les pieds sur la douce moquette épaisse, entrant dans notre chambre boudoir, un lieu privilégié pour y vivre chaque jour, pour s'aimer chaque nuit. Plaisant décor avec des commodes basses, un large lit, des fauteuils et une chaise capitonnée, mais aussi ce paravent nouvellement arrivé. Ainsi les hauteurs de cet accessoire sur-mesure permettait de se déshabiller, de laisser voir, apercevoir, imaginer, sans savoir vraiment, pour mieux cacher ma nudité ou des jeux de lingerie, de jouets érotiques, de robes légères, de nuisettes transparentes.

Avec le paravent, John avait proposé la livraison d'un coffre de lit, situé au bout de celui-ci, juste à la bonne hauteur. Un intérieur avec des séparations satinées, des tiroirs secrets, des boîtes amovibles, idéal pour le rangement de nos objets érotiques, de certaines tenues, de futurs achats sensuels. Sur le dessus, des formes étudiées pour glisser des hanches, pour se courber en levrette, toujours offerte à des positions érotiques et bien plus. Plus qu'un coffre, des montagnes russes recouvertes de vinyl noir, des anneaux ici et là pour d'autres folles envies de bondages, un bonheur complet, avec tant de possibilités !




Mais ce soir, ce serait dans le salon. sur le fauteuil club. Il rentrerait, m'embrasserait avec la langue, entre mes lèvres, sa main habituellement sur mes fesses pour en sentir les rondeurs, le moelleux. Ses yeux dans les miens, déjà inquisiteurs des détails de ma féminité, de ma tenue, de mes envies cachées. Seulement les clefs seraient miennes, avec l'ordre de s'asseoir, de retirer sa veste avant, de se détendre en m'écoutant, en me regardant dans ce déshabillé de soie, de dentelle sur toute la hauteur latérale. Rien dessous, ni soutien-gorge, ni culotte, ni string invisible, ni porte-jarretelles, ni bas.

Vite assis, vite attaché, les chevilles avec les cordes et chevillières prévues au niveau des pieds de ce fauteuil. Les bras aussi, un jeu de cordes, de bracelets de cuir noir, des anneaux ajoutés sous l'assise pour ne rien dévoiler, et hop, monsieur serait pris, ligoté pour moi seule. Sa cravate sagement défaite, mon sourire, mes lèvres, mes yeux pour le dévorer, le voir prisonnier et consentant de nos futurs plaisirs. Et comme toujours interrogatif quand à son devenir, quels ingrédients pour le déguster ?

J'ai pris mon temps, pour ouvrir les boutons, sentir son torse, me frotter à ses poils, à son parfum encore plus, cette bulle qui est la sienne, cette peau unique que j'aime tant. Je me suis dévoilée un peu, mes seins libérés malgré la ceinture de ce déshabillé de soie, ma poitrine sur lui, entre le coton et la chair, mon odeur aussi. D'un coup, en rupture avec nos deux corps collés, je me suis levée. Droit dans les yeux, amoureux, gourmets pour lui, gourmands pour moi, j'avais tant envie de lui. J'ai levé une jambe sur l'accoudoir, soulevant le tissu fin, laissant apercevoir d'autres lèvres lisses, mes courbes, mes hanches, mes cuisses, mon sexe mais surtout mes désirs. J'ai avancé, encore, encore pour lui mettre le tissu sur le visage, pour le caresser sur sa peau libre. Pour lui coller ma vallée des délices sur ses lèvres. Longuement. Et tel un geste masculin souvent vécu, j'ai saisi sa tête pour l'enfoncer entre mes jambes, l'obliger, là, maintenant, longuement encore. Juste soulevé la soie, ne sentir que sa langue, la succion si particulière, sa technique unique, sans ses mains, les spasmes de cette profonde envie.


Longtemps, jusqu'à la crampe dans la cuisse sur-élevée, j'ai profité de son duo entre succions et titillements, les deux parfois, sans limite de temps, encore, encore un peu. J'ai fini par me tenir sur ses épaules, pour ne pas tomber, pour absorber les vibrations intérieures, mon corps et mon esprit en phase de jouissance.


Un simple sourire, le sien, le mien, moi devant lui.

Quel bonheur !


"Depuis le temps que tu le dis, je vais maintenant me donner au soleil. Là, sur notre terrasse."


Devant lui, attaché, juste les yeux libres, j'ai tiré sur la ceinture douce, la soie est tombée à terre, tas délicat, corps nu. J'ai marché vers la porte-fenêtre ainsi, vers la lumière. Ne lui laissant que ses yeux, puis son imaginaire sur mes courbes. Me savoir nue, dehors, sous de possibles autres regards, unde ses fantasmes. Le mien aussi.






Je partage mes mots librement, 
vous pouvez aussi déposer des commentaires de vos ressentis, librement.
M. STEED



5 commentaires:

Luca&Elise a dit…

Vos mots sont rares, mais je les ai lu, puis relu avec mon amie
nous avons été plus qu'émus ...

continuez

sandra et mika a dit…

Nous nous retrouvons un peu dans ton histoire , pas jummellement bien sûr mais par brides ... car nous aussi nous adorons flirter avec le soleil sur la terrasse , et s'y lâcher quand le besoin sans fait sentir ... adopter un besoin de bien être et de désir également ... gros bisous

The Nylon Fairy Tales a dit…

Toujours cette sensualité délicieuse que vos mots savent évoquer ...John semble totalement pris dans les filets de sa belle! Va-t-elle vite de libérer des liens qui le retiennent dans ce fauteuil, John doit se languir!

Mr Steed a dit…

@luc & Elise : le bonheur est dans la lecture, l'imaginaire si actif. Merci pour vos mots encourageants

@Sandra & Mika : bises à vous deux, le soleil embrasse la peau nue, souvent chez vous ..., embrase parfois les esprits . Bises

@NFT : John jouit de voir ainsi sa belle déambulant en tenue légère, il est lié, mais libre de la suivre, de la savoir humide. Bises

François a dit…

Comme toujours, vous avez le don d'emmener votre lecteur, de plus en plus assidu au fil des lignes, vers un abandon, imaginé plus qu'imaginaire, dont on ressort, tristement à la dernière ligne, pas tout à fait intact.
Merci !
Amicalement,
François.