Eliza
avait rendez-vous sur ce parking sombre, un coin de ville endormie. Aucun
passage, quelques feux tricolores qui illuminent de couleurs le macadam noir,
quelques voitures, des retours tardifs, en quête d’une place, avec une seule
envie, rentrer chez eux, au chaud. Elle attendait avec le souffle chaud sur ses
jambes, libérées par ce manteau court.
Celui-ci
ne cachait qu’un chemisier en mousseline fine, transparent pour ne pas couvrir
son soutien-gorge noir et rouge qui enveloppait son bonnet D voluptueux. Une
petite jupe plissée renforçait sa posture sensuelle, son choix de mode
sulfureux, d’autant qu’elle ne couvrait que difficilement l’arrondi de ses
fesses. Mini ou micro, la longueur n’enflammait que les regards, dans son
entière volonté d’exhibition, partiellement assumée. Son client, après leurs
échanges d’emails ponctué d’un court coup de téléphone plus précis, avait exigé
des bas, de véritables bas nylon avec couture. Pas de résilles vulgaires, pas
de bas jarretières trop classiques, il voulait du glamour. Les jarretelles
s’affichaient sur ses cuisses, dépassant du manteau maintenant un peu ouvert,
sur le cru de la chair blanche au-dessus des revers brillants, le tout dans la
lueur blanche du proche lampadaire. La finesse du voile excitait le toucher,
ses doigts impatients le caressaient. Eliza
ressentait la tension du string enfoncé entre ses fesses, la dentelle vibrant
avec le chauffage. Son derrière s’appuyait sur le tissu du siège, elle
attendait, toujours quelques minutes qui lui paraissaient longues. Des
noctambules, mais pas son client, où était-il ? Elle le connaissait, tout
comme son exigence dans ses fantasmes fétichistes, avec sa volonté de maître
dominant. Ses ordres étaient clairs, non négociables, sinon il aurait choisi
une autre libertine. Elle serait encore surprise, se donnant dans ses limites
personnelles qu’il avait découvert dans leurs précédents échanges. Il savait et
saurait l’emmener au-delà, sur des chemins sensuels et soumis, pour
démultiplier ses sensations charnelles mais surtout dans son esprit. Tout en la
baisant sans concession. Son plaisir brut mêlé de douceurs et de fermeté
diverses. Elle aimait prendre l’argent, assouvir ses envies, recevoir des ordres
et se donner toujours plus. Son corps l’amenait à jouir, sa maturité savourait
les plaisirs intérieurs et intellectualisés. Surtout dans les yeux de son
homme, ensuite plus encore avec lui, pour revivre certains instants plus
forts., en elle.
Une
voiture enfin, une camionnette, pas une berline habituelle avec le luxe du cuir
intérieur, elle tourne autour du parking et finalement s’approche en se garant
sur les places vides nombreuses. Lui, un costume chic avec cravate, se dirige
vers elle. Il vient vers sa porte côté passager, elle allume la veilleuse
intérieure, découvre ses jambes, ouvre son manteau pour exhiber son corps
offert. Ils regardent. Il détaille de
haut en bas, acquiesce sobrement d’un signe de tête, ouvre la portière. Ils se
saluent.
« Etes-vous
prête pour ce soir ? »
« Oui
Monsieur ! »
« Combien
pour une soumise dans un cocktail fétichiste ? Pour vous soumettre, pour
vous forcer la bouche, vos lèvres du haut et du bas, pour faire vibrer votre
petit cul, combien ? »
« Vous
avez mes tarifs, je serai à vous. Intégralement. »
Il
sortit les billets, un à un, il les glissa dans les revers de ses bas, comme
les clefs de désirs mutuels, de besoins profonds. Comme le signe conclu de sa
soumission.
« Où
est votre collier ? Mettez-le avant de me suivre. Laissez aussi ce
manteau, il fera assez chaud pour le reste du trajet.
Elle
glissa le cuir sous ses cheveux courts, se laissa refermer la boucle argentée
sur sa nuque. Il était réservé à ses clients privilégiés, les meilleurs
dominateurs, les couples parfois, quelques dominatrices. Une signature pour se
donner entièrement pour cette nuit à venir.
Il
ouvrit plus largement la portière, elle saisit son sac. Dans le même mouvement
il lui retira son manteau, jugé inutile. Sa peau prit conscience de la température
de printemps. Mais surtout de ce lieu calme, aux fenêtres closes, illuminées ou
éteintes, des volets qui cachait l’intimité des familles, mais aussi leurs
regards sur elle, si peu habillée. Vingt mètres à traverser, le cul à l’air. La
jupe micro ne recouvrait pas le haut de ses cuisses, tombant sur l’arrondi des
fesses, laissant libre court à ses longues jambes. Le client savourait derrière
elle, ses pas légers, perchés sur ses talons hauts, cette allure sexy. Cette
exhibition excitait les deux parties, autant le fétichiste gourmet de jambes
nylonées, qu’Eliza, réjouie de vivre cet interdit. Sa silhouette en liberté, sa
féminité totalement fondue dans cette pute d’un soir.
Elle
vint s’asseoir au chaud, il prît la place du chauffeur, ils glissèrent dans la
nuit vers une rue inconnue. Quelques minutes après seulement, ils se garèrent
dans une résidence, le portail s’ouvrit sur un garage, il entra le véhicule. En
claquant la porte, il referma sur la nuit leur espace. Des murs gris, une
lumière froide, un regard candauliste présent mais discret.
Il
avait fait le tour, ouvrit la porte arrière latérale, puis celle de sa
passagère.
« Complétons
ce collier, chère soumise. »
Accompagnant
sa parole de gestes, il saisit le premier poignet pour l’enlacer de cuir, de
métal de boucles pour refermer le tout et accrocher d’autres éléments. Il fît
de même avec le second. Puis il lui demanda de se tourner vers lui pour cercler
ses chevilles, doucement sur les bas fins. Il prenait possession de son corps
avec les futurs chemins pour d’autres liens, pour soumettre son âme de pute. Du
piquant et de la douceur, du cuir et des dentelles. Peut-être trop
d’ailleurs !
« Libérez
votre sexe et votre cul de ce string, là
maintenant. Sortez de la voiture, donnez-lui votre dernière barrière. »
Dans
la lumière blafarde, elle se leva face au mur fade, dans ce lieu sans parfums
légers encore moins féminins, s’habituait à cet endroit sans décoration, un
simple garage, mais avec un sol souple, comme une moquette, et surtout une
chaleur bien réelle. Ce bien-être chaud l’enveloppait, il l’invita à sortir sur
ses fins talons. De son autre main, il la poussa vers l’arrière de la
camionnette.
« Voilà
ton lieu de travail pour ce soir ! Là tu vas te faire baiser. »
Elle
se pencha, se demandant où elle allait prendre place. Un simple matelas sur la
plancher, , du satin noir et une tenture de fortune en satin rouge, des cordes
et des mousquetons, un atmosphère fetish et rustique. Une claque sur le cul, il
la repoussa encore, l’obligeant à se baisser, à grimper sur le matelas.
Il
se pencha pour qu’elle soit à quatre pattes. Sans concession il saisit une
sangle large pour attacher son collier . Ensuite ce fut le tour de ses
poignets, pris dans des mousquetons et fixés à la grille métallique entre les
fauteuils avant et l’arrière. Elle pouvait voir des yeux désirables et
candaulistes, tout proches d’elle. Il pouvait l’embrasser à travers ce
grillage. Le client entra dans cette cabine, il se glissa entre ses jambes,
caressant les bas. Il lui écarta les cuisses, la forçant à offrir son sexe,
pour lui lécher. Pendant de longues minutes il suça les petites et les grandes
lèvres, absorbant le jus de son plaisir, il touchait avec ses doigts, il
écartait encore, il poussait sa langue. Mêlant douceur lente, très lente même,
avec des moments plus rudes, elle se cambrait, s’offrait toujours plus. Les
mains quand elles ne s’introduisaient pas en elle, sublimaient ses jambes, des
talons, sur les chevilles, sur les mollets, les doux genoux, les cuisses, les
fesses, ses reins. Elle savourait. De sa grotte humide, il entrait et sortait
un, deux, trois doigts, changeant leurs longueurs, les largeurs, s’essuyant
entre son sexe et ses revers.
Il
lui absorba son clitoris, sa grande spécialité, frottant dans le vide créer par
sa bouche, le doux gland féminin avec sa langue durcie. Oubliant le temps, il
dégustait longuement, dévorait les minutes et son corps féminin. Un doigt
glissa aussi vers son petit cul, dans son étoile lisse.
« Dommage
que tu n’es pas décidé de porter ton rosebud comme convenu, je vais être obligé
de te faire vibrer. »
Dans
un repli du matelas, il sortit des préservatifs, un petit gode, des plugs de
toutes tailles. Il lui lécha le trou, la raie, la doigta un peu plus et très
délicatement il enfonça un gode tout petit mais bien vibrant dans le cul offert.
Elle ne voulait pas, du moins refusait ce plaisir nouveau, cette forme délicate
en elle. Un paradoxe qu’il maîtrisait avec sagesse. Il prit possession de son cul, bloquant le gode bien en elle, pour la voir se crisper, puis face son plaisir réel, se libérer, jouir de cette sensation si profonde, si contraignante et savoureuse à la fois. Lui seul la prenait par là, elle refusait pour la forme, car à chaque fois qu'il avait pris cette initiative, son sexe avait triplé d'humidité, et ses lèvres coulaient à volonté. Des yeux la suivaient dans ce refus consentant, observant ses limites repoussées, cet orifice offert uniquement à cet homme.
Dans
les minutes qui suivirent, il joua avec son corps, passant des cordes rouges
sur le corps de sa soumise, variant les points d’attaches, sur la chair, dans
le cube de métal. Il lui força la bouche pour y glisser un sexe dur, pour voir
la salive et la langue l’avaler. Dans un tourbillon, il lui retira aussi son
porte-jarretelle simple par un modèle plus fetish, avec douze jarretelles, il
en profita pour lui bander les yeux, mais surtout pour la baiser plusieurs
fois, profitant de ses jets de sperme ici et là, et durant les moments plus
relax pour l’attacher encore, la caresser aussi, la prendre en photo. L'arrière de ce véhicule devenu un cube de métal, avec des cordes rouges attachés à sa chair, mais aussi tendus dans les interstices ou la grille entre les sièges avant et cette partie. Un bondage en trois dimensions, un labyrinthe visuel avec pour coeur vibrant, le corps écartelé d'Elisa, pénétré et jouisseur ! Elle avait lâché prise depuis de longues heures, pour ne se focaliser que sur ses plaisirs diverses, charnels et intelectuels. Etre vue, être vue en pleine jouissance, en plein orgasme, en totale prisonnière d'un jeux de cordes. Mais plus encore femme heureuse de se muer dans des tenues qui révélait ses autres facettes plus soumises ou plus follement dégustatrice de corps masculins ou féminins. Elle jouissait encore, en avalant ce sexe en elle, jambes et bras en croix, intégralement exhibée.
Des yeux sur elle, un de ses premiers plaisirs. Cet homme, ses yeux, à moins que ce ne fût ceux de son mari de celle-ci, présent voyeur sur siège passager qui ne
flashe sur ses jeux fetish.
M. STEED
2 commentaires:
Étrange ce texte, il n'est pas dans vos habitudes...
Bonjour Orchidée,
ce texte est effectivement une commande dans un style plus direct, plus vindicatif pour un couple libertin et candauliste. Un scénario pour les emmener sur le chemin personnel de leurs plaisirs.
Et une façon nouvelle de jouer des mots, sans John d'ailleurs.
Rasurez-vous j'écris d'autres textes, des nouvelles et un livre plus complet.
Soyeusement
Enregistrer un commentaire