samedi 15 juillet 2017

Soirée d'été

Un vent frais, enfin, la fenêtre ouverte sur le balcon, un peu d'air frais, John espérait ce souffle pour libérer l'espace de la chaleur installée depuis plusieurs jours. Trop chaud. Des déplacements dans les villes pour le travail, et toujours les mêmes mots, une douleur, une souffrance sous un soleil écrasant, certes de saison , mais trop pesant que les nuits se suivent avec l'oppression de ne jamais bien respirer.

Les voilages tremblaient, le salon était à peine éclairé, pris entre les dernières lueurs du jour tardif en ce mois de juillet et la nuit avançant à petits pas. Un large abat-jour recouvert d'un tissu, d'une robe légère plumetis noir sur fond crème, la lueur ne suivait que ses pieds nus sur le sol, il était là en caleçon de soie, les mains fraîches tenant un seau de glace.

Champagne, le bouchon tenait encore sous le joug du muselet torsadé, de fins fils de fer, la main sûre de John dessus. Il regardait dehors, les maisons voisines, les fenêtres ouvertes elles-aussi au vent, comme une attente partagée par tout un quartier, tous les habitants. Son regard suivait les papillons pris dans le jeu des lampareaux qui éclairaient son jardin, les herbes, les fleurs, les pots et les arbustes dans un design libre, à l'anglaise. Deux flûtes sur la petite table dehors, des fraises, des framboises, des cerises, prêts à être croquer pour libérer leurs jus sucrés, la nuit s'imposait, il tourna le bouchon, le plop suivit. A travers les voilages blancs, les ombres et les lumières avalées par le soir, une fusée de liège partit, loin au-dessus de la balustrade, vers le gazon. Sa main repoussa les rideaux, il s'assit pour servir les flûtes, pour voir les tourbillons verticaux du liquide doré. Fraîcheur, seau avec des gouttes d'eau, glaçons craquant. 

Emma apparut. Une jambe fendit les voilages, un voile noir de nylon, des escarpins cage en cuir vernis, de hauts talons, du bonheur. Elle était là, devant lui, déesse de la nuit, en lingerie pour envelopper ses courbes généreuses, pour donner sa volupté en bonnets débordants. Il lui offrit une flûte, se leva pour l'embrasser, ici et là, dans ce cou parfumé de fruits rouges, de fleurs, léchant sa peau. Une caresse sur les seins, sur l'entresein, sur ses hanches, sous et sur ce long déshabillé de voile noir. 

Un doigt glissa plus bas encore. Là il s'enfonça, le tissu semblait manqué, dans la chair humide, chaude. Ils trinquèrent avec le champagne, le chaud, le froid, l'été. Lécher, sucer, boire, croquer, déguster, le programme pour ce soir, sur ce balcon, dans le salon, partout.





M. STEED



7 commentaires:

Anonyme a dit…

Malgré la chaleur pesante bien palpable,
Ce léger vent qui fait flotter
tous ces voiles transparents,
donne une sensation de rafraîchissement,
véhiculée par vos mots.
Belle illustration.

M. STEED a dit…

@gemssa : Belle poésie pour accompagner le bonheur des mots, surtout si ceux-ci vous parlent, vous enveloppent et plus ;-)

Merci

François a dit…

Une déesse qui avance... l'image s'est facilement animée dans mon esprit... Ainsi que celles qui suivent naturellement... ;)
Merci pour vos mots !
Amitiés.

alcina a dit…

Insupportable moiteur d'un plein été
les fruits sont trop sucrés
plein de suavité , le miel se fait
gourmandise sur la langue , les baisers
sont dévorants entre peau et dentelle
les mains exploratrices , caressantes
sur des courbes tentatrices
sous des deniers ajustés .
les bulles de champagne éclatent dans
les flûtes , quelques unes se perdent
sur l'arrondi d'un sein
Les fragrances se mêlent
les sens se perdent dans les soupirs ...♥

Unknown a dit…

💋💋💋👄👄👄🎂🎂🎂🍾🍾🍾🥰🥰🥰💗💗💗😍😍😍😘😘😘

Lady Sextoy a dit…

Belle plume accompagnée d’une photo charmante mais classe ! Très appréciable :)

Anonyme a dit…

Merci chère Lady Sextoy,
J'use et j'abuse des mots pour créer des instants coquins, câlins, malicieux, soyeux, avec un jeu de douceurs et de fermeté.
En espérant que les lecteurs et lectrices profitent des émotions ...

Master Steed