vendredi 10 février 2012

Il aimait tout d'elles

Depuis combien de temps, la connaissait-il ?

Sans même savoir pourquoi et encore moins depuis combien de temps, il avait pris ce train en marche, sans comprendre, sans chercher à comprendre. Un train non pas sexuel, comme lui disait le regard d'un ami confident, non juste un échange si intellectuel qu'il était devenu charnel, puis pulsionnel. 

Oui dorénavant certaines palpitations, certains moments étaient pour elle, surtout pour elle, pour ne penser qu'à elle.

Et tout cela sans routine, car elle était si douce, si proche de lui, comme deux rugissements de lion, de lionne dans une rue en noir et blanc, un soir, un seul son, deux rires entremêlés. Ils aimaient se serrer, marcher, lutter contre le vent car intérieurement ils se réchauffaient de leur présence mutuelle. Elle si discrète à leurs débuts, comme une simple culotte, incertaine dans son choix, heureuse de surprendre avec un détail , un ruban de satin autour de sa taille. Elle avait peur de son corps, de son image, et lui adorait lui faire des bises, là partout, sur les formes, les courbes et les rondeurs, sur elle, celle qui prenait avec lui, en elle.




Et puis soudain elle avait remis une par d'elle entre ses mains, d'abord pour elle devant un miroir, devant ses propres envies de son corps. Un reflet, une vitrine et des essayages, confirmé par son regard, un corset venait de rejoindre le chemin, leur chemin commun vers la volupté.



Car elle doutait de tout cela, de cette vérité invisible, de tant de doutes accumulés, et pourtant il les avaient balayé, d'un simple regard, de quelques mots, simplement pour elle, vers elle, autour d'elle. Elle tournait, elle marchait sur des petits talons, il l'emmenait dans ses rêves, dans des rêves qui semblaient communs, vers une quête de sensualité. Expliquant des règles, des parts de fantasmes, et ne fixant qu'un objectif flou, comme un bout de route, une direction uniquement.



Des bas noirs, des bas argentés, il adorait, elle entrait à tatons dans ce monde, se surprenait et très vite adopta ce style si rétro, si fort et intense de sensualité, mais au final si féminin, très féminin. Les regards changeaient, le sien aussi dans le miroir, puis le sien, celui qu'il jetait en arrivant auprès d'elle. De bas vers le haut, ou inversement du décolleté dans le chemisier de satin, vers la jupe et les escarpins, ou des bottes vers la couture, la robe souple et ses seins, sa bouche rouge qui l'embrassait. Ils fusionnait sans chercher à comprendre, les autres le feraient pour eux probablement.


Oui elle avait changé, elle aimait le montrer, lui la forcait très peu, aucune exhibition, juste le vivre au quotidien comme un remède anti-morosité, comme un miroir au dehors, au milieu des autres. Elle savourait sa démarche, sa cambrure, cette complicité avec les autres femmes, fanatiques de corsets et de guêpières, porteuses de bas nylon, des femmes sereines. Elle aimait ce nouveau contact avec ses amies, pour serrer sa taille, pour être un peu plus femme, juste pour lui. Non d'abord pour elle-même.

Et puis les envies sublimaient en elle, encore plus fortes, encore plus humides, encore plus dans ses propres fantasmes. Elle n'était plus elle uniquement mais dans cette complicité avec lui, elle devenait plusieurs, jouant de ses tenues, de ses dessous, de ses envies pour mener ou être mener dans les jeux du sexe. Elle était fétichiste, elle était femme, elle était pinup, elle était heureuse, elle était dans sa jupe en cuir, elle était nouvelle, elle restait joyeuse, elle ne se quittait pas, ne se sacrifiait pas, elle découvrait, avec appétit, avec de belles folies en vue, avec ses doigts en elles, dans toutes ses facettes, devant son miroir.




JohnSteed




7 commentaires:

Olivier a dit…

Une jolie plume qui se marie bien aux photos.
Olivier

Anonyme a dit…

...elle était conne...non?

françoisedu80 a dit…

Bonsoir John ,
Devenir un buvard en s'imprégnant d'elle totalement ,en voulant la voir emmerger de son corps , de ses envies ,la cueillir comme un fruit qui se miellise doucement en apportant le meilleur , faire naître cette étincelle dans l'amande de ses yeux ,lui révéler la grâce de ses courbes dans des écrins de satin ,des rubans à nouer des jeux de patience sur des ruchers de dentelles ,des cascades de nylon ,tous ces présents savament ajustés sur son corps de pin-up , celui qu'elle caressait du regard , celui qu'il couvait de convoitise , dévorant bientôt cette bouche rouge si gourmande .
Emma est gourmande de champagne ,de macarons , elle se déguste en langueur ...
Baisers de nuit

Cassiopée a dit…

Moi aussi, j'étais conne (mais je signe)
Merveille, John, merveille encore !
;-)
Baisers rétro-éclairés

Mr Steed a dit…

@olivier : merci,les mots sont libres ici, pour créer du bonheur de lecture et même plus ;-)))

@Françoise : la liberté au féminin, de découvrir ou revivre son aventure personnelle en explosant dans toute SA FEMINITE

@Cassiopée : les trolls ne sont pas très courageux pour recevoir en pleine face mes mots, plus crus, et dans le cul, mon pied ! BISES

Isa a dit…

Des mots beaux et délicats...d'Il pour parler d'Elle...texte magnifique, Cher JohnSteed!

François a dit…

Vos mots se lisent comme on caresse la satin d'un dessous bordé de dentelles : arrivé à la fin, on ne peut s'empêcher d'en recommencer la lecture...
Bien à vous,
François.