De ses doigts experts, il
attachait chaque jarretelle, il avait les yeux fermés, le visage collé à son
sexe. Serre-taille, un, deux, trois, quatre jarretelles à gauche, une jambe en nylon parfait,
une couture toujours alignée, un magicien aveugle. Puis la droite, il clipsait
chaque attache de métal, avec un bord du revers de dentelle, large revers
d’ailleurs, un must qui se faisait si peu à notre époque.
Elle était en combinette, en bas
nylon couture, en escarpins, debout sur la table basse, il se releva, la
saisit, attrapant le string au passage.
« Vous n’en aurez pas besoin
ce soir. »
En la reposant sur le canapé, il
déposa une minuscule sculpture de dentelle sur sa commode, au pied d’un vase de
pivoines. Deux dentelles poudrées en accord avec la teinte soyeuse de la
Duchesse de Nemours, sa fleur préférée, fragile, glorieuse avec ses quinze
centimètres de diamètre. Elles étaient là à pencher la tête vers cette anecdote
d’organza chiffonné comme un bourgeon non éclos.
Elle souriait encore, il versait
un autre champagne, rosé de saignée, plus vif, dans un autre duo de flûte.
« Vous aimez les ambiances,
les bulles sont des clefs pour différents univers. »
Elle dont le jeu principal était
de manipuler les hommes, parfois les femmes, maîtresse de ses hormones, de tous
ses désirs, elle avait des cadeaux, et surtout un majordome à son service. Mais
depuis quelques minutes, c’est lui qui menait son jeu. Elle appréciait en
dégustant des petits carrés sablés au parmesan, saupoudré de piment ou de
graines de pavot. Un délicieux équilibre nouveau, variant de l’épicé au crémeux
salé du fromage.
Elle l’observait dans sa chemise blanche, sa cravate bleue
nuit avec de fins motifs abstraits, trop éloignés dans cette semi-pénombre. Un
costume à la coupe simple et souple, un homme aucunement en faiblesse mais
aussi aucunement en conquête.
« un gentleman hédoniste » avait répété
plusieurs fois Emma, en ajoutant « un jour, je te le prêterai. »
Cette dernière remarque avait déclenché une gamme de rire, de petites phrases,
elles avaient parlé de lui, de ses attentions, de sa fragilité, de cette
sensibilité peu commune, presque étrange. Elles avaient bu, ri, parlé encore.
« C’est bientôt mon
anniversaire, offres-le moi. »
Aussi ce soir, elle était sur ce
canapé, son sexe encore humide de son passage, ouvert, lisse, perceptible
derrière le voile fin de cette combinette longue. Il restait une boite, un
cadeau sur la table, au milieu des flûtes, des bouteilles, des petits fours, il
la regardait.
« Encore une surprise
d’Emma »
« Non, un ajout de notre
part, une folie récente, qui semblait convenir à votre personne. »
Elle soupesa ce petit cube de
carton, son ruban. Juste assez grand pour contenir une religieuse au chocolat,
une montre, un bijou peut-être !
Elle tira le ruban, ouvrit la
boîte, un papier de soie noir. Subtile différence avec le blanc immaculé des
autres cadeaux. Le poids l’intriguait.
Elle sentait le moelleux tout en
paradoxe avec cette masse estimée par son cerveau. Incohérence de sensations.
Le papier s’ouvrit sur une fleur de satin gris presque argenté. Plusieurs
cercles de brillance, de cette douceur qui visuellement interroge toujours par
l’association directe au mot « douceur ».
Elle saisit un morceau qui
se déroula, un long gant de satin gris, puis un second, mais chacun avait un
poids interne.
D’autres surprises !
.... à suivre ...
JohnSteed pour vous
5 commentaires:
Un gentleman hédoniste pour un cadeau d'anniversaire, j'aime bien l'idée, Emma a très bon goût, c'est un magnifique cadeau!!!
Pour une fois un anniversaire qui passerait bien, encore mieux si Emma faisait partie des cadeaux!!
Bon assez rêvé!!
J'attends juste la suite...
Comme la "duchesse de Nemours" sublime pivoine juponnée ,Elle est là , resplendissante que quelques rangs de perles vont encore ajouter à sa beauté ,elle savoure l'instant ,avec la surprise à venir , avec fébrilité .
Douce attente ...
Baisers
@Françoise : Une pivoine est une femme qui a basculé sur le dos, ouvrant ses froufrous parfumés.
@Pussy : Emma est une complice sensuelle d'un monde de plaisirs. Cette fois-ci elle n'est pas là physiquement, elle offre des cadeaux, vrais et charnels. les accepteriez-vous ?
Mais rassurez vous, elle participera, surtout si vous le demandez...
Ne dit-on pas que les petits cadeaux entretiennent l'amitié... et l'amour ;) !!
Baisers soyeux M. Steed !
Un te cadeau, si vivant, si passionné, si attentionné, se pourrait-il que cet anniversaire devienne inoubliable...? A n'en pas douter...
Bien à vous,
François.
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