Avec Mary, après que celle-ci est ouverte un peu sa vie intime, sa conception de la relation femmes-hommes, Emma avait exposé sa
vie, par tranches, par touches, entre deux cocktails.
Parlant des hommes, elle aussi, mais de son John, cet homme un
peu particulier, un homme, devenu gentleman si classique avec cette pointe d’excentricité
bien à lui. Il oscillait entre des habitudes d’un autre siècle, de gentilhomme
désuet, d’échappé d’un club anglais avec ses rites immuables, et cette douce
folie pour outrepasser les lois.
Il ne refusait pas pour autant les
technologies, les nouveautés, mais son épicurisme ne trouvait de saveur que
dans le beau, plus souvent les belles, les voluptueuses, le futile respectueux,
le luxe et la politesse, les jolis mots et les mets délicieux. Gourmet de la
vie et de ses délices, il était l’ami devenu amant d’Emma. Une relation sans
contrainte, de dégustations irrégulières, de saveurs et de parfums, ils
partageaient un bout de vie.
Elles avaient fini
hilares, un peu enivrée des alcools mélangés, dans le couloir de cet hôtel, parlant de fantasmes de femmes. Une dernière fois, par jeu elles avaient montré leurs jarretelles, leur dessous au quotidien, à un couple de touristes japonais affolé par tant d'insolence, ouvrant
joyeusement leurs portes pour aller dormir chacune de leur côté.
Ainsi elles
s’étaient rencontrées de nouveau, par hasard, à cette soirée dans les salons de
l’Automobile Club de France, face à l’obélisque de la Concorde, encore entre
petits fours et bulles de champagne. John était présent ce soir-là. Mary avait
parlé de son anniversaire, Emma lui avait envoyé ses surprises quelques
semaines plus tard.
Le taxi venait de
s’arrêter devant son immeuble, elle allait la rappeler depuis son canapé, en
attendant son mâle, son masseur.
John avait quitté
son bureau pour une douche chez lui, pour se débarrasser des effluves du train.
Un costume, des chaussures cirées par ses soins, avec une finition polish avec
un bas nylon filé. Une astuce fournie par un majordome de son club anglais,
cette matière s’échauffant très vite au frottement, elle transmettait sa
chaleur au cirage, pour une meilleure imprégnation du cuir. Le brillant venait
se figer après le retrait du voile. Une cravate d’un prune presque noir, une
chemise blanche, sa tenue restait classique. Une pochette orange pour ses
outils multimédia, un livre, les clefs de sa voiture, et un bouquet de fleurs
attrapé au passage devant cette petite boutique du centre-ville, il partait
serein.
Emma avait posé sa
valise dans son dressing, un coin de cette double pièce, son luxe à elle, une
pour les chaussures et les accessoires de mode, une pour les vêtements. Elle
avait allumé son spot à musique, choix jazz, un crooner des années 60
peut-être.
Elle se glissait sous sa douche, chaude, décontractante, nue. Elle
savourait le parfum de miel de son savon, elle retrouvait ses repères, contente
comme souvent de partir pour quelques jours, contente de revenir dans son cocon
ensuite.
Pas de famille, pas
d’enfants, juste sa liberté ! son entière liberté !
...à suivre (mais aussi à découvrir ou re-découvrir depuis les premiers épisodes) ...
Saurez-vous attendre ?
JohnSteed
4 commentaires:
L'attente est délicieuse, il faut bien avouer... mais quelle impatience !! ;)
Bien à vous,
François.
Cher JohnSteed, vous utilisez la magie de vos mots pour faire languir vos lecteurs...
Elles prennent vie sous votre plume, si délicatement...
Des photos magiques , encore...
Emma bulle dans son bain
John échaffaude sa soirée
Mary s'évade dans les bulles de champagne .
Plaisir , plaisir ...
De très belle photos pour accompagner une si belle description de préparatifs de rendez-vous galant, un régal!
J'ai hâte de lire la suite!
Enregistrer un commentaire