vendredi 17 août 2012

Emma sublime ses dentelles

Un jour d'été, mais un peu gris, nuageux, une atmosphère refroidie par les gouttes de pluie qui sont  tombées tout à l'heure. Emma est dans cette maison du pays basque, un récent héritage. Elle a ouvert les volets il y a quelques mois, la masure méritait une petite rénovation, mais plus encore elle avait réveillé les souvenirs de vacances en famille. Puis les échappées belle avec des amies, des copains, des petits amis, et encore parfois des amants, plus récemment, elle aimait pioché les clefs chez sa vieille tante, laissé un bisou sur son front rieur, toutes deux savaient le plaisir de jouir dans le lit du haut, la fenêtre vers la plage, le soleil du matin.

Elle est allongée sur son grand canapé, en train de lire, un thé aux arômes délicats refroidissant sur la table basse près d'elle. La cheminée large attend l'hiver, elle anime cette pièce même en été, comme les murs blancs.

Emma se pelotonne dans un grand plaid en cachemire, un cadeau de John, toujours délicat, qui lui a offert pour qu'elle puisse s'y réchauffer, quand il n'est pas là et qu'elle ne peut  trouver la chaleur de ses bras. Elle est un peu morose, pensive et essaie  de se distraire avec les aventures délirantes narrées dans son roman.







La sonnerie de sa porte retentit.  Elle n'attend personne. Ce ne peut être John, cela fait quelques jours qu'il est parti pour une mission professionnelle, à moins qu'il n'écrive encore dans un coin de France, d'Europe, un lieu coupé du monde. A moins qu'il ne cherche l'inspiration entre deux lignes de dentelles, en attachant de nouvelles  jarretelles, sur de belles cuisses complices. C'est sa liberté. Les mots de son gentleman, sa voix, la douceur de sa peau lui manquent.  Elle sait être patiente et accepte ces distances qui s'imposent entre eux parfois. Cela fait partie de John, de ce qu'il est, de ce à quoi il doit faire face. Emma aime John, elle aime ce qu'il est, dans tous ses facettes, le plus souvent des reflets étincelants, brûlants et fougueux, parfois des ombres plus silencieuses, des doutes noirs, profonds.

Emma traverse la maison, sans curiosité. Elle ouvre la porte, un livreur chargé de deux colis.





Elle les réceptionne et retourne dans son salon.  Se remémorant leur dernière promenade sur le net, Emma et John s'étaient amusés à choisir ensemble, pour elle , de la lingerie, des hauts talons, quelques accessoires pour son dressing, au quotidien ou juste pour leurs duos d'émois. Tout ce que John appelle des " étincelles de féminité" lui parviennent aujourd'hui. Va-t-elle l'attendre pour ouvrir les colis ? 
Curieuse, non, mais plus d'envie, oui.  

Elle sort  de l'emballage un serre taille , dans les tons violets, tout de satin et de dentelle, de soyeux et de transparence.  Elle l'effleure doucement, lentement, prenant le temps de découvrir la délicatesse de la lingerie. Elle trouve également une boîte plus grande, des escarpins à hauts talons avec une bride destinée à se poser délicatement sur ses chevilles.  Emma avait vu un jour ce serre taille dans une vitrine et elle en rêvait depuis. Comme de porter de si jolis escarpins, gris, cette couleur dont ils partagent la dégustation sous des intensités si diverses.  Ils se sont faits ces cadeaux, ensemble, lui pour elle, et elle pour lui.

Elle a envie de les essayer, là, maintenant.





Elle se déshabille rapidement, jetant sa robe d'été de coton blanc à terre, dégrafant son soutien-gorge blanc qui semblait troubler le livreur, de part l'opulence du contenu et la transparence de la tenue.  Elle se regarde, presque nue, elle ne porte plus qu'une légère culotte de dentelle blanche, dans le grand miroir de son salon. 
Son regard est rapide, elle a encore du mal à voir son image, de la femme qui s'épanouit depuis quelques mois, depuis qu'elle a croisé un gentleman à un vernissage et que les premiers mots échangés ont été le début d'une longue conversation de coeur et de corps. Grâce à John, elle accepte de plus en plus son reflet, qui révèle ce qui est réellement en elle et que John a du voir.




Elle passe le serre taille, ses mains effleurent au passage ses courbes, celles de ses seins, de ses hanches, de ses fesses, ses courbes dont John révéle chaque jour un peu plus la féminité.

Elle va enfiler les escarpins pour juger de l'effet, mais elle s'arrête pour aller chercher une paire de bas, du nylon, leur gourmandise partagée, dégustée ensemble. Elle gaîne ses jambes de ces fins voiles de nylon, un gris légèrement brillant, avec une revers argenté en attachant chacune des six jarretelles. C'est un geste qu'elle apprécie, qu'elle aime, car si elle porte aussi des bas juste pour elle, le plus souvent dans son quasi quotidien.  Elle aime encore plus quand c'est lui qui glisse délicatement les mains le long de ses jambes pour ajuster  le voile de nylon, la ligne de la couture, quand il attache parfaitement les jarretelles l'une après l'autre, avec toute son expertise si soyeuse. C'est un moment silencieux, intense, désiré, si bon. Unique.

Mais là , elle est seule.




Elle se glisse enfin sur les talons vertigineux.  Elle aime cette sensation qu'elle a découverte grâce à lui, à laquelle il l'a initiée,  elle sent  les bas se mettre en place sur ses jambes, elle ressent la ligne de celles ci se modifier, la cambrure de son dos s'accentuer légèrement.

Elle se regarde à nouveau dans le miroir, encore étonnée de l'image qu'elle y découvre, avec cette parure de lingerie. Elle découvre jour après jour cette femme qui apparaît, cette féminité que le regard de John a su simplement voir, regarder. Il le dévoile peu à peu et il sait le partager, l'ouvrir à la curiosité lorsqu'ils sont ensemble. John l'aide à se sublimer encore et encore. Lla chrysalide s'ouvre avec le temps, mais n'est pas encore totalement brisée. John sait avec délicatesse aider Emma à avancer sur ce chemin, satiné, velouté, bordé de plaisirs et d'attentions.

Oui, le regard de John lui manque en cet instant pour qu'elle ressente pleinement sa propre féminité.




Elle a  envie que le temps de leur éloignement passe vite. Fermer les yeux juste quelques secondes et de les rouvrir pour voir John près d'elle, tout contre elle, pour se sentir dans ses bras et surtout pour ressentir toute la féminité, contenue en elle, se révéler une nouvelle fois, étinceler, exploser simplement sous le regard de John, ou bien sous ses caresses, pendant qu'il est en elle, aussi profondément qu'elle le désire.



Soyeusement

Quatre mains : Emma & JohnSteed


4 commentaires:

basetliens a dit…

c'est joli , bien illustré un peu trop feminin dans l'approche pour moi!
Si seleument emma savait être un peu plus chienne...

Orchidée a dit…

Cette écriture à quatre mains est très agréable à lire, je pense que vous vous êtes trouvés une belle complicité... nous la faire partager est un réel plaisir...

Au plaisir de vous lire encore...

Isa a dit…

Toujours subjuguée par l'harmonie des photos et du texte, et l'éclairage qu'elles donnent aux mots.
et puis qui écrit quoi?...une complicité de deux styles qui se fondent l'un dans l'autre...

François a dit…

"étincelles de féminité"... quelle belle expression qui se prête si brillamment à cet essayage auquel John ne manquera d'assister lors d'un prochain billet, à n'en pas douter ;)
Bien à vous,
François.