Emma ouvrit doucement les yeux. Elle était si bien dans ce grand lit, elle
s’était endormie dans les bras de John tout à l’heure.
Ils s’étaient retrouvés plus tôt dans la soirée et avaient
ensemble savouré un moment de partage d’idées, de gourmandise. Une habituelle, non pour la routine mais pour le bonheur récurrent, et longue
conversation autour d’assiettes garnies
de gourmandises plutôt salées pour John, plutôt sucrées pour Emma.
Quelques sorbets et fruits rouges leur
avaient apporté une fraîcheur désirée en
ce soir de début d’été. Ils
goûtaient, partageaient chaque saveur,
échangeaient l’enthousiasme de leurs papilles, sans contrainte, en prenant leur
temps, ils ne le comptaient pas, ils étaient ensemble.
Juste être eux, être deux, dans leur bulle, tant de bien être reçu et donné.
Pour une
fois, c’est Emma qui avait choisi le vin : un vin de Bordeaux, un cru de
Saint Estephe, avec toute l’opulence qu’Emma aimait dans ce nectar, sa couleur
profonde , ce rouge rubis annonciateur de
son arôme intense, de fruit et de
la terre dont il provenait. Elle l'avait accordé avec son vernis à ongles, une coquetterie si féminine, si épicurienne.
Comme si l’un avait lu dans les pensées de l’autre, un de
leurs appétits étant satisfait, ils s’étaient dirigés d’un pas lent vers la
chambre d’Emma, hanche contre hanche, le bras de John passé sous le bras d’Emma, assez long pour envelopper de ses doigts son sein droit.
Un éclairage tout de douceur, Emma regardait ces lumières
donner un éclat velouté à ce breuvage divin qu’ils avaient emporté avec eux. Lascive, elle parlait à John de la récente exposition qu’elle était allée voir, pour
l’instant sans lui , elle lui disait tout l’enthousiasme ressenti devant
les photos de Newton.
En écoutant sa belle, en continuant à déguster lentement, gorgée après gorgée, ce
nectar, John lui ôtait ses vêtements de deux mains si caressantes, et se déshabillait
également. Inspiré sans doute par Newton, John laissa à Emma son porte
jarretelles et ses bas couleur ivoire. Elle l'aimait nue, et plus encore il l'aimait avec quelques grammes de dentelle, avec un coin de satin, avec la vapeur de nylon sur ses jambes.
Comme John n’avait pu l’accompagner à cette exposition , elle avait rapporté à son intention le
livre édité à l’occasion. Elle l’offrit
à John. Malicieuse !
John s’allongea sur le côté, sur le grand lit d’Emma et
commença à le feuilleter, Emma se glissa au creux de ses bras , entre lui et le
livre. Emma tournait les pages, elle sentait tout le corps de son gentleman
contre elle, ce contact peau contre peau qu’elle aimait tant. Ils murmuraient ,
elle sentait son souffle chaud dans sa nuque, comme une caresse
immatérielle. Ils commentaient telle
photo, avançant , puis revenant en arrière pour regarder à nouveau certains
clichés. Il savait voir le détail, suivre une courbe, une lumière, un éclat oublié derrière une jarretelle.
La main de John se posait sur sa cuisse, effleurant le nylon, irradiant
avec cette caresse cette sensation si indicible et si belle, puis caressait la
peau de sa hanche, son arrondi, des gestes lents, tout en pudeur, tout en
tendresse, simplement dans le plaisir d’effleurer une peau désirée.
Une langueur les envahit tous les deux, et savourant ce
moment si précieux, ils refermèrent le livre, restant ainsi, Emma comme lovée à
l’intérieur d’une bulle de bien être formée par le corps de son homme. Leurs
paroles devinrent plus rares, ils n’avaient plus envie de parler, tout au
ressenti de cette douceur. Ils
s’abandonnèrent l’un à l’autre et s’endormirent, ils étaient si bien.
Quand Emma ouvrit les yeux, la pénombre qui les entourait avait changé : le bruit de la pluie dans les arbres, un
souffle de fraîcheur qui soulevait lentement les rideaux, et l’odeur si
particulière annonciatrice de la pluie qui va tomber sur l’herbe et les fleurs
du jardin qui s’étalait juste en dessous de sa terrasse.
Emma écarta doucement le bras de John qui
était posé sur son ventre et se leva. Elle s’enveloppa dans un long peignoir de
soie grise et enjamba leurs vêtements éparpillés sur le sol. Elle ouvrit plus
grand la porte fenêtre et s’avança sur
la terrasse. Une insomnie ou une prémonition de cet instant qu'elle aimait savourer, en plein jour, en pleine nuit, sans autre bruit que celui des gouttes, des nuages, de la nature humide. L’orage commençait, pour l’instant quelques gouttes , quelques
éclairs qui déchiraient l’obscurité.
Elle était déjà mouillée, elle allait
retourner à l’abri dans son cocon, retrouver les bras de John quand elle le
sentit derrière elle. Il était là, nu et il se plaqua contre elle. Il l’entoura
de ses bras , une de ses mains se glissant dans l’échancrure de son peignoir
pour lui caresser un sein, titiller l’aérole entre ses doigts délicats. John glissa son autre main entre les cuisses
d’Emma et elle ressentit contre ses fesses l’envie de son homme, dans toute son ampleur. Délicatement, il caressa un instant
du dos de la main la peau du haut de sa cuisse, juste au-dessus du bas, suivit
le chemin d’une jarretelle puis savourant juste une court instant toute la
douceur de mont de Vénus d’Emma, il
glissa deux doigts dans son sexe déjà humide, consentant. Emma savourait ces caresses
d’abord si douces, presque imperceptibles, puis impérieuses, rapides, et ses
pensées devançaient les gestes de John dans un désir éclatant, foudroyant.
Un
cri de gorge rauque dit à John sa jouissance en sentant ses doigts s’enfoncer
en elle, la posséder, l'envahir, toujours plus. Il connaissait chaque millimètre, les extérieurs de sa peau, de son corps, l'intérieur, de ses gourmets orifices jouisseurs. Emma ne cherchait plus à comprendre, à savoir ce que
faisait John, elle n’était que relâchement et extase, au rythme de cette caresse si
intime, au rythme de cet orage qui les électrisait. John savait, avait deviné la
géographie de son plaisir, et abusait pour faire fondre Emma, pour
qu’elle se liquéfie sous ses doigts, ses
doigts en elle.
Emma jouissait encore, encore et sans retenue. Emportée dans ses propres vagues, son corps le voulait en elle
encore plus profondément, encore plus entièrement. D’un regard , elle désigna à
John la grande table qui était tout près
d’eux, sur cette terrasse, partiellement recouverte de gouttes de pluie. Elle l'attira sur la pointe des pieds en à peine quelques pas vers cette
table. Dans le peignoir désormais mouillé, collé sur ses hanches, sur sa cambrure, enveloppant, absorbant le velouté de sa peau, John suivit sa
silhouette claire, simplement vêtue de ses bas ivoire et de l’obscurité de
cette nuit. Sa lingerie, infime voile, fusionnait avec ses rondes volutes, son corps.
Elle s’assit sur la table, et lentement écarta les jambes
avec pour seule lumière, les éclairs, elle s’offrit. John s’approcha d’elle et elle ne quittait pas des
yeux son sexe dressé, mouillant toujours plus dans l’attente de le recevoir en
elle.
Un cri dans l'orage, toutes les humidités mêlées.
Mots par ma douce Emma et quelques gouttes en plus de JohnSteed
6 commentaires:
J'aime beaucoup ces mots d'Emma, tout en douceur et en tendresse.
Votre duo est très agréable, je me plais à vous suivre.
Juste une interrogation : pourquoi ce dernier cliché en couleur, légèrement décalé des autres !?
Un bel après midi à vous...
Vous avez vu juste, cette photo ( de Dita malgré tout) ne suivait pas le cours de ces mots. Je l'ai changé.
Mais une des autres photos est aussi en couleur.
Au plaisir de vous revoir avec nous.
Des moments tendre, une complicité, des odeurs de nature mêlées et un orage... non, DEUX orages, ainsi la magie devient parfaite. Magnifique !
Bisous doubles
Un texte écrit par Emma pour John sans doute...Un texte créé et donné, et entouré de ruban de satin et d'un voile de nylon, comme un cadeau offert par le coeur et par le corps...Ces mots disent un moment de telle complicité.
Le choix des photos est désormais totalement parfait, la douceur et la sensualité qui en émanent s'harmonisent parfaitement avec le texte...Merci.
La fougue amoureuse berce vos mots ! Ce choix de photos attise ce récit, un érotisme fou, raffiné, respectueux... Bravo !
Baisers à vous M. Steed !
Comment aurait-il pu en être autrement ? Comment John aurait-il pu résister à rejoindre Emma et partager avec elle l'alliance du plaisir cérébral et du plaisir charnel. Un partage délicat et délicieusement érotique.
Bien à vous,
François.
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