dimanche 24 août 2014

Courbes bleues

"Bonjour Monsieur, je suis une amie de Mary. Nous avons eu l'occasion de parler de vous, de vos écrits, de vos photos, de votre passion pour l'esthétisme féminin. Je souhaiterai vous rencontrer."

Un long sms, un lien privé très privilégié que John ne laissait qu'à peu de ses relations. Mais Mary, pas croisée depuis si longtemps, l'utilisait parfois pour donner de ses nouvelles, mais elle lui envoyait aussi des photos de voyages et de longs emails, et parfois des séries de ces clichés faits par un ami photographe, ses courbes habillées ou parfois un peu moins. Avec un thé, il se délectait de cet intimité relative avec elle, parcourant ses souvenirs de soirées plus charnelles ensemble. Là, un autre lien, une amie, une inconnue, cela ne le troublait pas, le rassurait sur le jugement de Mary sur cette femme. Il sourit.





"Bonjour ma chère, avez-vous un prénom ? et plus encore une raison de venir me croiser ?"
La réponse fût instantanée.
"Monsieur, je m'appelle Carole et les bulles d'une soirée avec notre amie commune, m'ont permise de découvrir de belles évocations de désirs, de fantasmes et de moments vécus. Elle m'a recommandé de venir me présenter à vous, simplement, m'expliquant quelques règles, du moins, quelques détails pour voir étinceler vos yeux. Ce sont ses mots, j'aimerai pour cela, pour me montrer, pour sentir votre regard sur mes jambes, espérer vous aborder."
"Chère Carole, proposez-moi une ou deux dates et horaires pour vous assurer ma disponibilité. Retenez bien les conseils de Mary, mon regard sera plus fort, plus présent, plus charnel. Au plaisir !"
D'autres sms avaient suivi, des questions, des précisions, une politesse qui savait pour autant que les chemins qui se croisent, entre l'un dans l'autre pour cela.


Trois jours plus tard, en fin d'après-midi, sous une pluie fine, encore un chagrin trouble d'été, Carole avait sonné, John lui avait ouvert lui tendant la main pour s'abriter au plus vite, chez lui, au chaud. Ses cheveux bruns, avaient fixé quelques gouttes sur son carré élégant, un peu long. Un large sourire, des yeux en amande soulignés d'un trait un peu rétro dans l'angle, des lèvres couleur prune, Carole retira rapidement sa veste. John lui indiqua le salon, suivant ses talons fins et hauts, ses jambes sous un jean moulant, ses petites fesses. Sur un fauteuil, elle déposa son sac à main, sa veste et déroula son écharpe orange en coton léger. Ainsi elle libéra son cou, offrant un collier de métal argenté cerclé sur sa peau un peu mate. John la scrutait maintenant, les épaules libres et bronzées, un  body en dentelle bleue laissant apercevoir un soutien-gorge noir, une poitrine sobrement pulpeuse. Ses seins pointait en dessous, une transparence délicieuse.


Voyant son regard accroché à son nombril piercé avec un brillant bleu sous la dentelle, elle anticipa ce scanner extérieur dont Mary l'avait prévenu, dont elle souhaitait être l'objet tout autant. Etre dégustée par un esthète, une jouissance à fleur de peau pour une femme, elle s'en réjouissait, tout en étant intimidé face à cet homme inconnu. Pas totalement non plus, elle connaissait certains de ses écrits, tant sur l'art féminin que sur la femmes et leurs libertés, et quelques textes plus légers, sur les femmes et leurs voyages sexuels. Elle lui avait décrit un jouisseur fougueux quand il portait ses mains sur un corps, quand ses yeux avaient fini son festin de beauté. Elle n'était pas nue face à lui, elle savait qu'elle serait à son menu probablement, elle avait entendu quelques plats, quelques positions, quelques variantes de son amie avec cet homme. De ses histoires, elle avait ressenti une énorme envie, une sublimation entre ses jambes, une jubilation de désirs, de venir pour elle aussi, avoir sa part du festin.

"J'ai hésité pour une première fois face à vous, ne sachant pas comment vous satisfaire pleinement, ne voulant pas vous décevoir. Et puis cette saison ? et puis ce rendez-vous avant qui m'empêchait ..."
John saisit sa main, cassant son trouble, assurant sa prise sur sa proie, lui intimant ainsi sa présence physique. De l'autre main, il caressa vite son sein à travers la dentelle, descendant vite vers la ceinture, la boucle défaite de ce jean. Il l'attira par le cou vers la table basse, montrant la signification du collier, probablement recommandé par Mary. Son autre main s'enfonça entre le tissu et ses jambes, passant sur l'arrondi des fesses, dévoilant le body string bien aspiré dans le mystère de son derrière, poussant vers le bas le pantalon. Carole n'avait pas osé, mais maintenant elle dévoilait aussi son envie, avec ce porte-jarretelle très fin, ses bas nylon impeccables, ses talons hauts.

"Vous êtes mieux ainsi.Mais si vous revenez, même par vent et tempête, n'oubliez pas une jupe, uniquement pour libérer vos jambes."
"Oui Monsieur, je savais, mais....."
John la poussa, un coussin attendait devant elle, Carole saisit la position qu'elle allait prendre, non sur le canapé, mais là, à quatre pattes sur cette table.


Dans la douceur de la soie, elle posa ses genoux, écarta ses jambes pour donner un aperçu complet des courbes et des lignes de son corps. Elle s'inclina pour accentuer la cambrure de son dos, révélant ses fesses, cette dentelle, sa peau caramel.


John s'assit derrière elle. Sagement, dans un silence ponctué par la pluie d'été qui enflait dehors, il savourait cette perspective. Des talons fins, des coutures bien verticales, soulignant la symétrie des cuisses, les revers hauts sur la chair, cette dentelle bleue qui la séparait en deux, un pointillé bleu entre ses lèvres, et puis cet éclat  bleu entre ses deux rondeurs, un rosebud brillant. Il entendait cette respiration rapide, elle était là, offerte à son excitation, ne connaissant pas le menu mais uniquement le parfum du cuisinier.


Que c'était beau !
Serait-ce bon ?




M. STEED



samedi 9 août 2014

Venez Nue !

Les mots de John étaient explicites et simples, elle les avaient pourtant lus, relus, et relus encore pour ne garder que le minimum exigé.

Nue, comment aller de chez elle à chez lui, sa maison donnant sur la rue, dans le plus simple appareil, une interrogation qui avait habité sa soirée, excitant son esprit en réalisant cette situation nouvelle. Il l'aimait tant avec des tenues, légères certes parfois, mais il préférait sa silhouette en suggestion, en mode féminine, moulante ou fluide, montrant ses hanches, marquant sa poitrine. Dessous, il appréciait les dentelles, les satins et les soies délicates, collés à sa peau, enveloppant son corps une fois la robe déposée. Son regard jouissait dès son allure présente, son imaginaire découvrait couche après couche les bonheurs de sa féminité. 

Mais là, pour la première fois, il la voulait "nue".



Le lendemain soir, après une fin d'après-midi calme et reposante, elle prit une douche, se parfuma, mit des crèmes ici et là, pour ravir son corps. Elle se maquilla de peu, d'un trait d'eyeliner noir, de rouge sombre sur ses lèvres. Les cheveux tirés en plus. Nue mais sans bijoux ? elle se posa la question, enfila ses boucles d'oreilles, une série de fins bracelets à droite, quelques bagues sur ses doigts aux ongles parfaitement vernis. Un double collier court de perles fines, un regard vers ses jambes, une autre interrogation, que rajouter au vernis prune des orteils. Fidèle à leur relation, elle ajouta une chaîne de cheville à chaque jambe. Un lien fin entre eux deux. Hésitante sur la chaîne de taille, elle souleva le couvercle de ces boîtes, cherchant une idée, une étincelle pour cette tenue si charnelle. Un sourire dans le miroir, ses seins nus, pesants, un peu lourds et fiers, elle quittait si peu souvent les dentelles, une découverte, une sensation nouvelle et pulpeuse.


Elle ajouta un détail, se glissa dans un trench court, rouge. D'une main, elle saisit son sac à main, ses clefs, du bout des pieds des escarpins. La porte se ferma au dernier tour de clefs, un ressenti nouveau, cette sensation nue, entre ses jambes, elles-mêmes sans nylon, si rarement, puis ses seins comprimés sous le trench. Aucun voisin, une appréhension, une partie du jeu aussi, car finalement rien ne l'obligeait. Un bouton, une lumière, l'attente, les numéros qui défilent, l'ascenseur qui va s'ouvrir, vide ou non ? Elle sourit, se glissant derrière sa mamie silencieuse, vivant dans les étages supérieurs. Bonjour et politesse, silence, les miroirs autour qui renvoient une image froide, elle, nue, son trench, aucun regard. Descente jusqu'au parking, les quelques mètres vers sa voiture, des voix.

La sensation change alors, être nue, seule à le savoir, mais inconsciemment le partager avec d'autres personnes, une voisine et son amie, revenant de courses, des sacs dans les mains. Des bonjours, des politesses, l'envie rapide de s'asseoir dans la voiture, se glisser derrière la porte, les fesses nues sur le cuir doux. Un sourire à travers la vitre, elle la connaît bien, fait mine de ne pas vouloir le déranger, elle démarre vers la sortie. Leurs regards se croisent, les autres parlent, elle s'aperçoit de ce pan de trench de côté, l'entrejambe largement visible, elle devient rouge de confusion, pense, pense trop, car dans la pénombre du lieu, ce parking, on voit si peu, d'ailleurs ont-elle vraiment regardé dans le véhicule, conversant de leurs achats.

Circulation, l'avantage de la position haute, moins démonstrative sur son trench très serré sur son corps, sa poitrine qui veut voir le ciel, cette liberté nouvelle entre sa peau, ses tétons, le tissu. Elle sourit, elle roule.


Une place devant chez lui, un hasard, maintenant il faut sortir, ne pas trop montrer ses fesses aux sages passants, des retraités avec leurs chiens, cela doit être l'heure de pointe, les couples avec jeunes enfants venant chez des amis, rentrant chez eux. Elle respire, sort en plaquant le trench sur le haut de ses cuisses, devant et derrière. Pas de vent, un avantage réel avec cette longueur, si courte.


Elle sonne, compose le code, entre, John reste souvent dans son boudoir, entre les livres et ses écrits, parfois prépare dans la cuisine. Dans le couloir, entre les tableaux et les consoles elle se glisse vers la lumière, le salon de droite. Là elle dépose dès l'entrée ses affaires, son sac, son trench, nue maintenant, ses escarpins.

Nue, elle avance vers les canapés, deux flûtes de champagne, des petits fours, une grande boîte carrée.

Lui entre, en pantalon noir impeccable, chemise blanche. John l'embrasse, pose ses mains chaudes sur ses reins, elle frissonne de cette sensation. Ses seins sur le coton blanc, la pointe confuse de ses tétons, son excitation, une humidité soudaine et bien réelle, non réfléchie, tout est nouveau. Il l'encercle, l'embrasse encore pour sentir ce parfum capiteux et sucré. Il caresse le dessous de sa poitrine, ses cheveux, ses hanches, pour une fois sans serre-taille, ses fesses sans jarretelles verticales. D'un geste masculin, il la soulève, la porte, la bascule sur la table toute proche, cinq secondes de décollage. Sur les lèvres il l'embrasse toujours, la rassure de ce ressenti ferme, le bois sous son dos. Ses seins pointent, s'affaissent mais affirment encore leur volupté, il s'en conforte. D'une main, il voit ses bijoux, dont cette chaîne de taille qui glisse sue son ventre, cette autre chaîne plus discrète entre ses fesses, reliée à la première d'une part, mais disparaissant ailleurs, par ici, en elle. John sourit, caresse ses jambes en hauteur.





De quelques gestes, avec toujours une main sur elle, il ouvre la boîte carrée, ajuste sur ses chevilles des escarpins à talons fins, elle voit, elle aime ce cuir enveloppant, les brides, la finesse. "Ce sera tout en plus de Vous" lui dit-il, "et maintenant laissez-moi vous déguster ainsi ...".



Mr STEED




vendredi 1 août 2014

Eté pluvieux, formes pulpeuses

Encore un jour avec de la pluie, un de plus dans cette saison perturbée, un drôle d'été, John était assis derrière son bureau, un clavier sous les doigts, songeur. La porte avait grincé, un signal d'une présence, d'une personne connaissant le code privé de ce lieu. Des pas, plus précisément des talons sur le carrelage du couloir, une démarche lente, de plus de plus proche. 

Dans l'embrasure de la porte, elle était apparue, simplement vêtue de sa robe d'été, légère, fluide pour enveloppée ses hanches rondes de femme, ce détail qu'il aimait tant regarder avec les jambes, cette moitié si sensuelle, si charnelle, lui avait-il avoué un soir, entre deux discussions, deux silences, deux bises dans le cou.


Là, elle avait avancé sa jambe, ses hauts talons version slingback, son voile noir si fin. Il avait souri pour lui signaler d'entrer, de s'approcher. D'un pas chaloupé, elle avait posé sa veste, son sac à main en cuir verni, ses gants dessus, ses touches de glamour qu'il aimait tant avec elle. Emma avançait encore vers le bureau, passant derrière, évitant des piles de livres ou de documents pour ses écrits actuels, des instants figés de réflexion en cours qu'il ne fallait pas mélanger. Quelques photos aussi, du noir et blanc surtout, des belles élégantes des années 50, des belles plus actuelles en lingerie, en bas nylon, dans toutes les positions. Elle aperçut des jambes très écartées, provocantes, des objets glissés ici ou là, des sourires, mais plus généralement des photos et des tenues variant de la guêpière au corsets, parfois de simples porte-jarretelles. Cinq décennies de clichés, de la pinup échangée sous le manteau à des photos porno-chic des publicités récentes de grandes marques de mode, un voyage sur ce long bureau, le cliquetis du clavier, son regard sur elle, sur son regard féminin sur elles.


D'un coup de hanche, elle était derrière lui, sa chaise simple, presque monacale, raide, pour ses heures d'écriture, il mit un point à un chapitre, partagea le tout sur le net. Elle ponctua son cou de baisers, s'enflant du parfum de son homme, il sourit sans la regarder, il ronronna délicatement, laissant sa main droit se glisser au dos de sa jambe, sur la couture, remontant vers l'invisible, sous la jupe.

Emma sourit elle aussi, grisée par ce geste qu'elle connaissait, qu'elle vivait comme une éternelle première fois, cette caresse, sa main, cette sensation enveloppante sous la chaleur des doigts, prolongée à l'ensemble de la jambe. John caressa le revers, les moindres détails, détectant la marque, l'oeillet, la taille et la finesse des bas, appréciant la hauteur sur sa cuisse, sa peau, son sexe si proche. Rien entre cela. 
Il s'égara, flattant la peau nue des cuisses, le rond des fesses sous le tissu aérien d'un serre-taille. Très enveloppant, peut-être une variante néo-rétro, une combinette soyeuse avec des zones transparentes, des jarretelles. John rêva, se tourna, la saisit de l'autre main pour l'embrasser, sur ses lèvres rouges.


Calmement Emma lui présenta son dos pour qu'il dézippe cette robe. De haut en bas, fébrilement, il descendit sur la taille, sur le creux des reins, sur les fesses. Une lingerie délicieuse, enveloppante sur ce corps qu'il adorait explorer courbes après courbes, sensualités en crescendo, la robe se posa sur la moquette. D'un geste léger, il souleva ses talons fins, s'échappa vers le canapé chersterfield devant le bureau. Avec un sourire malin, elle s'assit ne le quittant pas des yeux. D'un geste, elle bascula, les jambes quittant le sol, oubliant les escarpins, de dépliant vers le plafond. Une chandelle sublime, une combinette superbe, de la beauté tirée par huit jarretelles, tendues comme ces deux coutures, Emma se dévoila, intimement, intégralement.

Avec un sourire en plus.




John dégusta la vue, la chaînette en or qui glissait entre les lèvres luisantes d'Emma, les bas et leurs petits plis, les talons élégants à la française. Il adorait ses courbes, ses formes rondes, ses doigts ponctués de rouge vernis, un peu plus foncé que sa bouche. Elle était la volupté, la sculpture de la féminité charnelle, mais surtout elle exprimait le désir soyeux qui attisait son esprit.

Il regardait, elle le savait, heureuse de s'exhiber face à lui, offrant son intimité, pour une dégustation intellectuelle, et un peu plus bientôt. Elle attendit qu'il baisse la lumière, pour ne plus la voir, juste la sentir, la toucher.




Nylonement