John se tut et éteignit la lumière vive émanant du grand lustre baroque qui décorait de toutes ses pampilles et de ses plaquettes de cristal le salon d'Emma. Une lampe et des bougies disposées sur le grand piano diffusaient un éclairage plus doux.
Il tendit à Emma un verre élancé, rempli d'un liquide ambré dont les reflets veloutés et vieil or dansaient lentement à la lumière de l'éclairage tamisé du salon. Sous le regard attentif de John, Emma trempa lentement ses lèvres dans le verre, pour n'être plus qu'absorber par les arômes de ce liquide. Moelleux, explosif de sucre équilibré et de parfums mêlés, ce Sauternes était exceptionnel. La cave, les restes de ces belles années de dégustation, avait donné un de ses plus beaux flacons.
John sourit, puis enfonça ses deux mains dans les poches de son costume finement rayé, si élégant. Il les ressortit poings fermés et les tendit sans un mot vers Emma. Elle le regarda en lui rendant son sourire et hésita quelques secondes.
Elle regarda John avec attention, cherchant le sens de cette surprise, de ce jeu, ou de cette complicité. Où devait-elle poser son choix pour entrer dans ce duo. Les yeux de John riaient toujours, ses sourcils légèrement soulevés montraient une interrogation amusée, il attendait. Emma effleura de ses doigts légers le poignet droit de John, puis l'intérieur du poignet de l'autre main. Elle hésita puis la caresse se fit plus prononcée sur le poing gauche de John, le signal était donné. John retourna son poing, puis ouvrit la main. Emma s'empara doucement du ruban de satin violet qui s'enroulait à l'intérieur de sa paume.
Le sourire de John devint victorieux et il ouvrit sa main droite, qui abritait aussi un ruban violet, il savait.
Ils approchèrent chacun leur délicat morceau de satin l'un de l'autre et Emma se rendit à l'évidence : le ruban qu'elle avait choisi était manifestement beaucoup plus court que celui qu'elle avait laissé à John.
La voix grave de John rompit le silence : " Je suis donc tout à vous".
Emma acquiesça, le désir l'empêchait de lui répondre avec des mots. Elle s'approcha de lui, si grand devant elle. Elle l'embrassa longuement, une caresse infinie sur sa bouche, ne cherchant pas encore à aller plus avant, même simplement avec la langue.
Elle commença à le déshabiller, elle accompagnait de ses mots, qui venaient avec la montée de son désir. Elle lui disait en enlevant sa cravate combien elle avait envie de le sentir en elle, combien elle avait envie de sentir l'ampleur de son désir s'enfoncer dans son sexe qui se liquéfiait de cette attente. Elle lui murmura en déboutonnant les boutons de sa chemise comme elle avait envie de sentir sa peau sous ses lèvres. Elle embrassait et caressait de sa bouche, de sa langue, chaque parcelle de peau découverte. Sa langue s'attarda sur certains endroits du torse de John et elle ressentit son plaisir. Elle humait son odeur à lui, et les gouttes d'un parfum. Le cuir, la peau, la chair, la sueur, l'envie et quelques phéromones discrètes, elle se gavait de cela.
Emma se détacha de John, il soupira de frustration. Elle se recula un instant et se tint debout devant John sur les très hauts talons de ses escarpins. Jamais elle n'avait encore pris une telle hauteur, un brin de déséquilibre non encore apprivoisé, mais délicieux. Elle le regarda droit dans les yeux et remonta sa jupe sur ses jambes, faisant apparaître la bordure plus sombre du haut de ses bas. Elle attendit un instant avant de continuer son geste et de dévoiler à John la blancheur laiteuse de la peau du haut de ses cuisses. Conquérante, elle remonta sa jupe jusqu'à ses hanches. Elle savait que John aimait regarder ses jambes gainées de nylon, suivre la ligne de ses jarretelles puis glisser ses yeux entre ses jambes pour continuer à dessiner les courbes de ses hanches, de ses fesses. Elle ne bougea pas pendant quelques secondes, puis fit glisser à terre sa légère culotte de soie. Elle s'en dégagea, fit retomber sa jupe et revint vers John, déjà victorieuse.
Elle prit la main de John, la fit glisser sous sa jupe, entre ses jambes afin qu'il sente ce qu'il savait déjà, à quel point elle avait envie de lui.
Emma continua à déshabiller John et quand il fut nu, elle contempla le corps de son homme, son jouet, sa conquête, sa gourmandise qu'elle désirait tant.
Elle avait envie de lui, en elle ... et ce soir, c'est elle qui décidait, qui prenait toutes les initiatives. Emma avait une prime envie, elle s'agenouilla devant lui, et le prit délicatement en elle. Elle le goûta, le dégusta, lentement puis avec une gourmandise de plus en plus vive, une faim de lui qui n'arrivait pas à être assouvie, ni assez avec sa langue, si assez avec ses lèvres, si assez pour tout envelopper. Leur plaisir était intense, à lui, et d'abord à elle, tout autant.
Elle s'écarta à nouveau, toute en douceur et le mena vers la grande méridienne de velours. Elle avait toujours envie de lui, en elle encore mais différemment. John comprit son désir. Il s'assit et lui ouvrit les bras pour l'accueillir sur lui. Elle remonta à nouveau sa jupe jusqu'à sa taille, le chevaucha pour s'asseoir sur lui, face à lui. Elle posa ses talons immenses de chaque côté, près de ses cuisses, il avait nylon, chair, talons et plaisirs fétichistes contre lui. Il l'entoura alors de toute son envie à lui quand elle s'enfonça sur son sexe dressé, quand elle l'accueillit en elle dans un soupir de plaisir si intense. Son fourreau l'avalait, un double chaleur si intense.
Emma lui murmura alors dans un souffle, avant de se laisser toute abandonner à son plaisir, à leur plaisir..." La prochaine fois, choisissez la main droite...."
Texte d'Emma avec quelques gouttes de John