lundi 24 novembre 2014

Latex et Bas Nylon

John attendait Emma à la sortie de la gare, à son retour d'un déplacement en province. Une fin de semaine, qu'ils avaient décidé de passer ensemble, sans obligation mondaine, sans regard sur les aiguilles du temps. Durant son voyage, elle avait apprécié ce sms pour lui annoncer ce taxi particulier, avec son homme.


Au bout du quai, il l'attendait avec un large sourire, un bouquet de roses rouges, une écharpe fine de soie rouge nouant le tout. Emma sourit, posant son sa et sa valise pour se retrouver entouré de ses bras, de son parfum, des fleurs. Rien de manquait pour entrer dans leur bulle de douceur, elle oubliait déjà tout le poids de cette semaine harassante de boulot. Juste avec le bouquet, au milieu d'une foule en mouvements, elle attirait les regards, John portait ses affaires, son chauffeur privé et bien plus encore.


Son manteau cachait un tailleur gris, finement ligné, qu'elle portait sur un body en dentelle blanche, un  fin jeu de visible et de transparences, sa mode pour elle. Des fines bottines en daim gris clair, avec de hauts talons bien sûr, et ses jambes s'envolaient vers la jupe droite, cachant des bas jarretières avec une large dentelles, très haut sur ses cuisses. En s'installant dans la voiture, elle ne cacha pas ce détail aux yeux brillants de John, un simple trait d'union en eux. Pas une exhibition, juste un jeu complice, du laisser apercevoir et du semblant de ne pas avoir vu.


Ils roulèrent parlant de la semaine, des rendez-vous, des contrats et des affaires en cours. Les soirées seules dans un hôtel de province, les repas tous aussi seuls, les idées entre business et fatigue, elle était contente de ce coupure volontaire, même si elle avait envisagé de rentrer chez elle avant un dîner surprise. Mais elle se reposait déjà sur son épaule, en roulant sous les lumières de la ville. Il n'était pas si tard, il tournait dans les petites rues, se gara enfin. Pas à leurs domiciles.

"Si nous prenions le temps de vous habiller !"
"En me déshabillant probablement."
Leurs rires fusèrent en même temps, ils marchèrent le long de ce square, peu de lumière ici, deux terrasses avec quelques fumeurs, des bistrots parisiens toujours vivant à tout heure de la journée ou de la nuit.


Ils poussèrent ensemble cette porte noire, un lieu fetish, une ambiance silencieuse dans ce court couloir puis un peu de techno dans une large boutique. Des dizaines de rayons, des accessoires, des tenues, des objets, des livres. Lentement ils déambulèrent en saluant le personnel discret mais présent pour tous renseignements, Emma se rappela sa première visite ici, sa première robe souple et moulante, les zips qui la fermaient, mais tout autant la rendaient disponibles de tous côtés.

Le toucher était un premier plaisir, effleurant les tenues Catanzaro, si douces, si fluides, si élégantes, puis les autres versions, un coin avec des cravaches. Ils prirent un peu de temps en regardant les cuissardes, une envie, des regards, des hauteurs, des plateformes pas à leur goût, du cuir plus agréables, ils hésitèrent, elle essaya trois modèles. En face d'eux, des tenues de cuir, des boucles de métal, pas assez de finesse pour eux, mises à part deux robes, une courte, une longue, très sobres, très sensuelles. Emma posa son manteau dans un des coins d'essayage, retira sa jupe, puis sa veste, déambulant en body string blanc, en bas noirs. Plus facile pour les essayages. Quelques couples regardaient, s'amusaient de cela, l'exhibition, la soumission, la domination, le voyeurisme étaient tous acquis en ce lieu.

Finalement, John l'emmena vers les plugs, une version gonflable et double récemment testée avec Mary, lui plaisait, elle acquiesça. Main dans la main, ils traversèrent sous le regard discret des voyeurs, entre deux rayons, entre deux livres, vers le latex. Une envie partagée, longtemps repoussée, faute de temps, et pourtant appréciée lors de rendez-vous avec d'autres amies. Un large choix, du noir bien sûr, mais aussi du blanc, du rouge, et d'autres jeux de couleurs. Certes ils savaient que pour une belle occasion; ils iraient ensemble pour une robe sur-mesure chez une spécialiste, pour avoir des découpes, des bandelettes, de la haute-couture en latex. Mais pour aujourd'hui, ils, elle et lui, désiraient du latex, un week-end avec cette nouvelle sensation à fleur de peau.

Les mains palpaient,  appréciaient le ressenti de ce matériau différent, industriel et pourtant si incroyablement doux, enveloppant. Emma essaya un bustier en latex rouge, un balconnet débordant de sensation, laissant ses tétons pointés, largement d'ailleurs excités par e jeu complice. Pendant e temps, John lui avait trouvé un serre-taille en latex noir, juste sa taille, avec des attaches courtes, pas de jarretelles élastiques. Il comblait ainsi un de ses plaisirs, la voir mouler de latex, avec de futurs bas nylon très hauts sur les cuisses.

Emma se lova dans le serre-taille avec les conseils avisés de la vendeuse, sur l'entretien, sur la façon de le préparer, de le porter, surtout si un jour elle voulait des tenues plus longues, plus enveloppantes, pour des soirées entières. Les mains guidaient les différents essayages, avec un body muni d'un zip de devant à derrière, avec une guêpière qui donnait l'allure d'une combinaison des créatures de science-fiction. Un corps, des courbes sublimées, le regard de John luisait comme le latex. Pour finir, elle se glissa dans une robe longue, fendue, exquise.




Pendant qu'elle se rhabillait, John fît le choix des achats, sélectionnant les surprises pour ce week-end. Ne regardant que les plaisirs follement hédonistes qu'ils allaient partagés, le champagne attendait déjà chez lui.



M STEED




samedi 15 novembre 2014

Sensuelle

Parfois mes mots vous emportent, vous suggèrent des émotions ou provoquent des scénarios de l'autre côté de votre écran.

Aujourd'hui, je vous donne le son et les images pour un autre voyage.








M. STEED

jeudi 13 novembre 2014

Candauliste VIP

John souriait de cette situation, il en avait pourtant vu, vécu d'autres plus surprenantes, parfois aux limites de l'incongruité, et son imaginaire lui avait laissé écrire des moments parfois étonnants. Il était là assis sur une petite estrade, devant un piano à queue, servant ce soir -là de desserte à champagne, il observait ce large double salon bourgeois. 

Ses hôtes l'avaient invité pour ses talents d'écrivains, pour ses yeux aiguisés qui voyaient certes le spectacle, mais croquaient avec humour et parfois un peu d'acidité les mouvements face à lui. Candauliste en première calsse, voyeur ou esthète, il avait le choix, mais il profitait de ce défilé d'élégance de couples nombreux, de personnes polies et en début de soirée, plutôt chics. On lui avait fourni le champagne millésimé, des petits fours salés et tapas, le service étant assuré par un duo de jeunes hommes efféminés sobrement habillés d'une jupette, de bas et de talons hauts, lointain souvenir d'une cage aux folles. Ils évoluaient au milieu d'une soirée entre amis où l'on se souriaient entre costumes impeccables et robes longues. 

Certes les mains se faufilaient derrière, des baisers devenaient langoureux entre couples, les transparences avivaient les flammes intérieures. On discutait, John pariait sur la lingerie de chacune, sur les tenues et les courbes, sur les affinités de chacun.

Après une bonne heure et plusieurs plateaux de petits fours avalés, des magnums de champagne vides de toutes bulles, la maîtresse de maison revint en simple guêpière de latex noire luisant, des bas noirs sublimes sur des talons infinis. Elle lança la soirée d'un court discours, les folies commencèrent, John nirçit de ses mots plusieurs pages, les yeux à l'affût.



Chacun et chacune avaient eu le temps de choisir sa proie, sa victime consentante pour des duos, mais aussi des trios et quelques quatuors. Au son lyrique de morceaux choisis d'opéras italiens ou allemands, les corps se déshabillèrent totalement ou partiellement. Les femmes , de toutes morphologies avaient choisi avec soin leurs lingeries. Corsets, guêpières, serre-tailles, des versions rétro, des dentelles légères, des culottes absentes, des strings proche de l'extrême minimalisme, et pour une charmante brune les jambes en l'air devant John, dans un fauteuil club, c'était un collier de perle entre ses lèvres, aussi beau que celui autour de son cou.

Soutien-gorges ouverts, seins malaxés, sucés, léchés, absorbés par des bouches de tous sexes, les femmes étaient à l'honneur, elles choisissaient leurs bonheurs multiples. Plusieurs mains, plusieurs sexes aussi, plusieurs caresses et tant de variantes entre la fougue brutale qui faisait crier une blonde en levrette au fond, devant les fenêtres, avec plusieurs mâles, mais aussi la douceur lente de certains sur des croupes arrondies, juste avec leurs langues entre les cuisses. Des petits cris, des larmes de bonheur, des jouissances hurlantes, des dentelles sur les tables basses entre deux flûtes, des chaussures perdues dans une roulade charnelle, des canapés utilisés dans tous les recoins possibles.   




L'important n'était pas un concours du nombre de pénétrations, même si la blonde gloutonne était parti avec un petit groupe vers une chambre voisine, et continuait à chanter l'opéra dans toutes les octaves, sauf quand sa bouche semblait pleine; mais c'était une quête de plaisirs. 

Le duo de serveurs apporta sur des plateaux d'argent quelques amuse-bouches, entre dildos vibrants, godemichets impressionnants en diamètre, des gode-ceintures qui trouvèrent des amatrices. Un martinet en vinyl circulait, un invité demanda à être attacher, mais le maître de maison présent entre ses fesses lui annonça que ce serait pour la prochaine soirée. 

John contemplait, dégustant ce vieux millésime de champagne, un de ces dadas personnels, écrivant encore et encore les volutes des plaisirs charnels, qui se bousculaient face à lui. Il appréciait les bas nylon, notait les coutures plus élégantes, les choix de motif panthère caché sous une robe longue naguère. Certaines invitées s'absentaient quelques minutes, revenaient ensuite en tenue plus fetish, plus cuir, avec des chaînes, les mêmes qui se promenaient avec une robe étrennée dans une soirée avec l'ambassadeur. Le chic laissait voir parfois du vulgaire, mais aussi de belles excentricités ou des désirs savamment choisis. Certaines patientaient en se masturbant, attendaient les services de l'une ou de l'autre pour assouvir une position, une pulsion humide.


La musique dominait ce petit monde, tous jouissaient de leurs envies, de pouvoir se mêler à d'autres, de donner leur corps à d'autres, de recevoir des douceurs mais aussi des féroces envies. Tout comme eux, sans flash, John annotait des clichés de ce spectacle humain, de ces cocktails épicuriens. Il savourait.




Maître STEED