mercredi 21 mars 2012

Bas nylon, douceurs partagées

John souriait intérieurement à cette curieuse, cette femme si sûre d'elle.

Elle le menait vers l'inconnu, sans même lui avoir donné son nom, son prénom. Elle marchait avec une rare élégance sur ces talons vernis nude. Une paire de jambes quasi parfaites, comme il les aimait, mais il en aimait tant, une large palette. Des chevilles fines, un mollet long et fin mais avec un réel arrondi. Pas de tube sans chair, un genou discret, un début de cuisse de vraie femme, marquée de ce petit creux long sur l'extérieur, presque plat, doucement concave. Le nylon avait gardé le soleil de cette fin d'après-midi, collé à cette paire  de jambes, assurée de sa volupté. Cherchait-elle sa voiture ? Non un digicode sous un porche dans un rue très chic, lui portait les gâteaux et le champagne frais achetés sur le chemin, son bloc-notes sous le bras. Son sourire en coin. Elle passa le bas cuivré de la porte, marchant sur les pavés, ouvrant une porte à droite vers un escalier de marbre large, un lieu paisible et encore plus chic, une vasque d'orchidées roses dans le coin, rutilantes sur le beige du lieu.



Deux étages, tant de marches, tant de moments à suivre sa silhouette emportée, son gilet sur le bras, son sac, et parfois un coup d'oeil au-dessus de son épaule pour s'assurer encore de son suivi. Elle savait son regard sur ses jambes, cet homme savourait sans savoir son propre plaisir, sa beauté personnelle, entre ses chaussures et son derrière, elle l'assumait tous les jours, encore plus à cet instant.





Elle ouvrit la porte, lui offrit de rentrer. Un hall si féminin, avec des chapeaux, de toutes les époques, des étagères, des miroirs, deux dessertes avec mille accessoires, bijoux et gants.

"C'est ma garçonnière" dit-elle en riant, "je ne vis ici que quelques jours par mois, c'est moins impersonnel qu'une chambre d'hôtel, un coin à moi, totalement girly, vous aimez ?". Il notait à grande vitesse ce lieu en lui, comme un nouveau décor pour d'autres mots.




 "Oui infiniment vous, si féminin." lâcha-t-il. "Je pose ceci dans quelle pièce ?" apercevant plusieurs portes devant lui, elle ouvrit le salon, un éclairage crème sur les murs, deux grands canapés, un table basse, des commodes, des bougies, des vases, une toile représentant une femme en quelques coups de crayons gras, nue pas totalement , il ne savait, étreinte avec elle-même.





"Je vous laisse disposer les desserts, vous trouverez des assiettes, des flûtes dans la commode en laque japonaise. Je vous laisse deux minutes." Elle avait déjà disparu dans un autre coin de ce lieu silencieux, blanc, sobre et rassurant, un cocon.

Il mit le champagne dans un seau argenté, les gâteaux et macarons dans des assiettes de couleur, prenant quatre flûtes. Il regardait ce tableau, inspirait l'esprit et le parfum de cette pièce.

Un autre parfum s'ajouta.

... à suivre ...


JohnSteed

7 commentaires:

Isa a dit…

Vos mots magiques, Cher JohnSteed, pour évoquer la continuité d'une rencontre...un moment plein de promesses, comme celui pendant lequel on gravit les marches d'un escalier avant de trouver l'intimité, quand un regard est posé d'une certaine façon, par un homme, par l'homme choisi.

Une rencontre vers des gourmandises pleines de raffinement, à n'en pas douter. Une suite?

Isa a dit…

...et comme toujours, les photos sont délicieusement belles

Olivier a dit…

Alcôves et garçonnières. Un charme délicieux voire sulfureux
Olivier

pussy a dit…

Le décor est prêt, les personnages aussi, une garçonnière pour une fille: géniale, j'attends la suite.
J'ai plein d'idées qui me feraient m'évader de mon quotidien pas du tout drôle du moment.
Que va pouvoir faire John pour moi,beaucoup je l'espère, de sbisous!

françoisedu80 a dit…

Bonsoir John ,
Délicieux moment que celui de suivre des yeux les jambes longues et fuselées d'une belle femme , d'attendre et de deviner les trésors qui vont être bientôt révélés ,entre dentelle , macarons ,soupirs ,voluptés et champagne ...
Baisers

Cassiopée a dit…

"son sourire en coin", hein ? Pourquoi est-ce que je vois EXACTEMENT de quoi il s'agit ? Si je n'étais pas tant happée par la poésie de ton texte, je serais certainement morte de rire option œillade entendue :-)
Mais cet appartement m'enchante... poursuivons la visite !

François a dit…

Ces quelques notes de parfum aisément imaginées me laissent bien impatient de lire la suite, de découvrir à quel point deux minutes sont longues, précieuses, et suffisantes pour offrir un des plaisirs visuels les plus intenses...
Bien à vous,
François.