dimanche 30 décembre 2012

Jouir en fin d'année

Un parking souterrain, une place, la voiture s'arrêta.

John descendit, ouvrit à sa passagère contemplant au passage les bas noirs, au croisement de sa robe bleue relevée. Elle passa devant lui, souriant à son mari, heureux lui aussi. Ils suivirent John dans l'ascenseur, un lieu chic et moderne, qui passa du sous-sol de béton à des étages plus cossus, plus classiques avec des moulures au plafond, des escaliers et des entresols recouverts d'épaisses moquettes.

John ouvrit, alluma devant eux, ils étaient curieux de voir ce lieu, ils les emmena dans un salon bibliothèque. Un lieu d'autrefois qui sentait le siècle dernier, les livres, des tapis, des boiseries, des larges canapés de cuir, un piano, deux tables longues et basses, mais aussi de larges fenêtres, un ciel avec une pleine lune, la nuit.

Il disparut pour revenir avec un plateau de petits fours, des flûtes de champagne et une bouteille de Salon 1982, une rareté haut-de-gamme, un excellent choix. Il la plongea dans un seau rempli de glace.



Deux belles et grandes boîtes à chapeau recouvertes de cuir attendait sur la seconde table, John les posa sur le canapé.

"Retirez cette charmante robe, posez la sur le piano, ne gardez que vos dessous et talons."

La dame s'exécuta, enlevant doucement sa robe, dézippant dans le dos, pliant le soyeux sur le vernis noir rutilant du bel instrument. Elle laissa apparaître un joli tatouage étrange en haut de son dos juste en dessous de son collier de cuir.

"Il me semble que Monsieur est pianiste à ses heures, prenez place, cher ami". Un concerto de Mozart, l'homme prit ses mesures, testa quelques notes et se lança en ne quittant pas sa femme des yeux. Elle était à lui maintenant, il devenait simple spectateur, un voyeur total, un heureux candauliste, pour le bonheur de sa femme qui se libérait, se donnait devant lui.

John servit le champagne à tout le monde, posa sa flûte, ouvrant la première boîte. Il déposa des bas et des collants de multiples couleurs, de teintes brillantes ou satinées, de deniers les plus fins jusqu'à des opaques plus épais.

Puis il repoussa une table, posa une chaise entre le piano et les canapés, presque au milieu de cette belle pièce, les lumières de la rue, des phares ornaient par intermittence les murs.

Elle s'assit sur cette chaise moderne, au dossier très haut, John commença à tourner autour d'elle, prenant le voile qui pendait de son cou pour le lier à la chaise. Puis les mains, doucement, subtilement, ils les enveloppa de nylon, de cette matière que ce couple adorait, des fétichistes, des purs amoureux de cette folle douceur, transparente, voilée, infime et indispensable pour leurs fantasmes, leurs vies au quotidien.



Elle était en train de frémir, non de peur, mais de cette sensation qui frôlait ses épaules nues, caressaient ses propres bas noirs, ses jarretelles, ses jambes, son corps. Elle adorait les caresses fines, les flagellations ultrasoft de ce nylon, de soie aussi et de satin, dans les trois dimensions de sa volupté, sur toute sa féminité, ici et ailleurs, elle adorait ressentir ce vent fluide, cette matière qui se fondait sur ce peau, en une émotion vibrante. Elle se liquéfiait, John continuait à nouer, étirer, enlacer, passant dans les recoins sa sa silhouette assise. Constatant son oeuvre, achevant les cuisses, les reflets de la brillance d'un bas gris avec deux collants noirs opaques pour contraste sur sa peau, il la statufiait, mêlant avec esthétisme ce bondage dont il avait le plaisir, dont il avait l'art, dont il partageait les sensations.



Il finit, ces liens moins contraignants que le chanvre, plus souple mais tout aussi fermes sur la chair, enveloppant encore de superpositions certains arrondis. Il se recula, pour allumer un spot, le mari pouvait voir sa femme offerte, les yeux bandés d'un bas opaque bleu. Elle ne bougeait plus, lui jouissait de ce spectacle.

John s'assit pour boire et regarder la femme, l'homme, le couple ainsi offert en concerto de désir fétichiste.

Il bût une flûte de son champagne, doucement.

...à suivre ....




Maître Steed

samedi 29 décembre 2012

Douce fin d'année

La neige n'avait pas marqué sa présence pour cette fin d'année, mais le froid était bien présent avec des coups de vent qui chassaient les passants des trottoirs vers les boutiques, vers les bars et les brasseries. Il faisait nuit si tôt sur Paris, les rues devenaient désertes après le départ des employées des sociétés qui majoritairement travaillaient dans les beaux immeubles haussmanniens. Un vide, un souffle de vent, des palissades métalliques d'un chantier, un rendez-vous dans ce quartier. Le couple avait appelé quelques jours avant, une relation d'une relation d'une amie de John. Les discussions bourgeoises de fin de repas, de réveillon ou de repas d'affaires de fin d'année avaient amené John dans les propos, dans les attentes peut-être de certains, dans le bruissement d'une envie de boudoir. Il ne savait pas, il avait reçu un sms poli, mais ouvertement libertin. Il avait répondu en précisant son email, puis après les mots écrits, ils avaient parler ensemble.



C'était un couple candauliste, délicieusement bourgeois des beaux quartiers, avec un réel désir de divertissement, ce mot avait fait sourire John. Ils pratiquaient peu le libertinage, très occasionnellement, une fois parfois deux dans l'année. Mais quand le désir venait, commun à leurs sexualité en duo, alors ils cherchaient le must pour se régaler de beaux scénarios érotiques et sensuels. 

Ils étaient garés là, devant la Bourse, et attendaient dans leur voiture, le froid aurait congeler la dame, car sa tenue relevait du minimum, même en plein été. Ils sympathisèrent rapidement, échangèrent quelques mots, et rejoignirent la voiture de John. Madame avait pris place près du conducteur, son mari à l'arrière.





Elle portait une robe longue plissée, de couleur bleu indigo, légère comme une plume, de fins escarpins à très hauts talons dépassaient avec un fin voile de nylon noir. Un petit gilet très moulant sur sa poitrine pigeonnante, de beaux arrondis, elle avait un collier ras du cou avec trois anneaux en cuir, des cheveux blonds s'enroulaient dans les boucles de métal. Des lèvres rouges, des yeux bleus, des bracelets fins à ces poignets, dorés. Elle avait fière allure, elle assumait sa féminité de quadra, peut-être un peu plus d'ailleurs.

Ils parlèrent encore de leurs envies, de quelques détails, de rencontres précédentes mais aussi des fêtes de fin d'année, évoquèrent quelques passions et balades récentes. Ils avaient lu les derniers romans si tendances parlant de luxure et de sm-soft. Ils en rigolaient, ils préféraient leurs fantasmes communs.




Pourquoi John d'ailleurs ?

Car il avait été décrit par quelques superlatifs, mais surtout un art totalement respectueux des personnes qu'il croisait. Comme un épicurien de la douceur, même si il savait manier la fermeté, les degrés de tentations, les envies cachées, les demandes affirmées, les limites possibles, les échelles de la fantaisie vers l'orgasme. Cérébral avait dit l'une, sensuel total avait ajouté une autre personne. Eux avaient remonté le chemin des amies, de couples qui le connaissaient, l'avaient consommé, avaient été dégustés aussi.

Et puis il avait certaines "compétences", certaines facettes qu'il ne partageait que peu, comme des dégustations entre initiés, amateurs avertis d'un grand cru, il savait manier une certaine poésie visuelle sur les courbes féminines. Ses mots semblaient assez fort, précis et affûtés pour décrire un scénario, une variante, un détail qui ne ressemblerait pas au précédent, car il considérait, fort justement, que toute personne, toute femme possédait son propre spectre de fantasme, d'horizons pour atteindre l'orgasme, les orgasmes.

Alors il proposait ses délices, les distillaient avec parcimonie.





"Passez ce nylon, ce voile de nylon dans votre collier, dans un des anneaux" dit-il tout en rentrant dans un parking en sous-sol.

Elle s'exécuta, ne sachant pourquoi, ne sachant où ils allaient, ne sachant ce qu'ils feraient dans quelques minutes. Elle passa un collant fin, noir, soyeux dans l'anneau, offrant deux longs rubans de voile attachés à son cou.

La soirée commençait.


...à suivre ...




M. Steed

Une histoire qui vous emmènera en 2013 avec ses prochains épisodes, ce week-end.

lundi 24 décembre 2012

Vynil & Bas couture

La voiture avait pris place dans le parking, entre deux colonnes de béton, un endroit sans charme, blanc avec des néons. Un sous-sol d'un bel hôtel, John courait après le temps, entre ses activités, ses business en création et comme souvent ses passions. Il avait écrit durant plusieurs nuits, avait travaillé le jour, épuisant son corps, mais annihilant les douleurs de ses souffrances primaires. La jouissance et la fatigue était ses moteurs, une énergie positive pour se battre.

John sortit quelques affaires du coffre, ajusta sa cravate, visa l'ascenseur dans ce conglomérat de voitures.

Sept étages, et directement dans un couloir, il avait le numéro de chambre, il frappa, un homme ouvrit, ils se saluèrent. Il avança dans le court couloir, et découvrit la dame. Oui, étrangement ces personnes se connaissaient sans jamais s'être vu véritablement. Des relations, des presque amis du net, qui par des hasards, des blogs, des amies communes, des échanges d'emails avaient pu se découvrir mutuellement un peu plus. Il venait enfin les voir, entre deux lignes de son agenda.



Ils ne passaient pas souvent à Paris, et John n'avait pas pris le temps de les voir chez eux, mais l'envie était bien là. Il posa le champagne, ouvrit une mallette avec des flûtes et quelques amuses-bouches. Il embrassa la belle, un ravissement qu'il souhaitait appréhender avec des yeux neufs, plus qu'en photo. Elle était superbe dans cette robe courte, très courte en vynil, un de ses derniers achats lui précisa-t-elle. Elle, il, ils étaient fans de bas nylon, des amoureux, des passionnés, des épicuriens de la vie.

Tant de points communs dont ils avaient déjà disserté, ils parlèrent encore. John déposa un paquet pour cette femme sublime, des jambes de ballerines, des talons, des bas coutures qu'elle lui montra devant et derrière, en détail, pour nourrir son imaginaire, pour combler l'esthète.

Ils rigolèrent de se voir enfin, même si c'était en courant, entre deux portes de leur hôtel. Aucun dîner de prévu entre eux, chacun ayant des obligations en soirée, juste quelques bulles.




John apprécia sans limite les courbes exquises de la Dame, lui laissa quelques mots, sourit en voyant son plaisir à découvrir des bas vintage qu'il venait de lui offrir. C'était bientôt NOEL, et puis cette amitié méritait une signature, un don de l'un vers l'autre pour être partager visuellement entre eux trois.

Il admira sa féminité, elle l'assumait avec gourmandise, c'était une facette de sa vie, une beauté incroyable, une finesse de jambes, une allure, et tant de sourires naturels.

John les remercia, ils firent de même, les embrassa, caressa des yeux une dernière fois les jambes, partant vers d'autres occupations. Dans son agenda, il avait mis "1h zen - détente des yeux".





M.  Steed

Merci à Pussy pour ces photos pleines d'inspiration, d'une beauté foudroyante.

vendredi 21 décembre 2012

Détente & Dentelles

Elle avait pris un bain, un long et chaud moment de détente pour elle. Les trois dernières semaines avaient été denses, intenses et emplies de cavalcades pour rassurer les clients en cette fin d'année. Le business se maintenait mais l'énergie s'épuisait. Enfin, elle avait posé ses dossiers, bouclé les signatures, reposé sont téléphone, déconnectée elle était.


Elle avait mis cette huile de bain avec un parfum entre santal et clémentines, envoûtant pour partir dans un monde délicat, les dernières ampoules installées permettaient de passer en mode zen, avec un éclairage indirecte et de couleur pastelle. Deux bougies sur le lavabo, elle savourait le plaisir du vide, des bulles, du bain. Depuis la chambre, un rocker engagé poussait les slows mélancoliques, un air de Philadelphie, des images, des souvenirs. Elle repensait aux concerts, au prochain l'année prochaine, à ses deux places calées sur sa commode, des fétiches de jeune fille fan.


Elle pensait aussi à sa tenue pour sortir, pour elle, pour ce corps qu'elle aimait, qu'elle rognait parfois du regard pour le faire mincir, qu'elle avait accepté avec des courbes en plus. Elle s'aimait maintenant ainsi, plus ouverte à répondre à ses interrogations intérieures, à ne plus suivre de régime, à vivre sa vie, entièrement, respirer sainement, maigrir en aimant l'autre, et ainsi en retour elle-même. Il lui faisait perdre du poids, prendre confiance, et tout cela au gré de petits repas, de petites gourmandises. Ils étaient épicuriens, gourmets et gourmands de vérité, ils s'aimaient sans trop le répéter. Simplement.

Dentelle, oui mais ... ce serait peut-être un peu trop pour sortir, car la dentelle devient vite un jeu de transparence. Elle en mourait d'envie, de se montrer, imparfaite pour certains, sûrement encore plus pour les jalouses qui la regarderaient, mais fière d'être féminine, et dans cette tenue de princesse.



Juste en dentelle pour lui aussi, car il adorait ces jeux de voir et être vu, il observait comme un chat, ronronnait, caressait, cajolait, resserrant son étreinte avec ses deux bras autour d'elle en l'embrassant. Elle mettrait de le dentelle, en robe ou en chemisier, sur des dessous sobres, mais apparents. Elle aimait ce miroir de sa silhouette enveloppée de rien, de demis-motifs, de douceurs d'une finesse extrême.

Avec quelle lingerie d'ailleurs ?

Une guêpière, de couleur peut-être ?

Un corset, le dernier venait d'arriver, en soie ultra brillante blanche et des motifs de dentelle noire, une merveille sur-mesure ?

Un bustier et un serre-taille, de divines harmonies entre les rondeurs de ses seins voluptueux et ses fesses rondes, ses hanches si féminines !

Une simple combinette sans rien de plus, en soie ultra-douce ?




Elle était maintenant nue, elle mit des bas jusqu'en haut de ses cuisses, au ras de son sexe lisse. Elle lâcha un geste délicat vers ses lèvres, ressentant son envie, son plaisir humide. 

Elle ouvrit sa commode à dessous, fouillant dans les voiles et les satins, s'énivrant du parfums tactiles des matières. Elle hésitait, et ses fesses restaient chaudes bien qu'à l'air libre. Emma souriait.

Une soudaine envie de champagne et de saumon fumé.




M.  Steed


vendredi 14 décembre 2012

Champagnes & Bas Nylon

Fin de semaine, fin d'année proche, John ne faisait pas le bilan de cette année, il était dans le futur, pas trop loin, dans le plaisir des prochaines soirées, des prochaines journées d'écriture, dans ces moments de calme et de repos et un peu dans ces instants de jouissance.

Epicurien, il organisait des dégustations de vins avec des ami(e)s, des relations pour que chacun puisse découvrir encore et encore les saveurs, les délices et parfois un brin d'énivrement avec les vins, blancs ou rouges. En cette période, il avait pris le choix du champagne, uniquement des bulles pour fêter Noël et tous les croisements prévus et imprévus avec d'autres personnes.



Il rêvait d'une dégustation de champagne dans un bel endroit, une maison d'hôte avec véranda sur un jardin illuminé de bougies par centaines, des ombres des arbres, des bosquets, des pots et des arbustes. Il voulait une entrée solennelle, avec des matières anciennes comme le bois, chaud et rassurant, un espace coupé du vent, totalement cocon pour sa chaleur, où chacun déposerait ses habits avec élégance. Ces messieurs en caleçons de soie, en chemise stricte, un côté gentleman excentrique, et des chaussettes oranges par exemple. Ces dames en bas nylon soit dans leurs bottes, soit sur des talons immenses. Couture suggérée, non obligatoire, pour marcher avec défi vers le buffet, avec de jolis chemisiers de soie, de transparence, de beaux corsets underbust pour glorifier les rondes poitrines, des guêpières, des bustiers de dentelle, toute lingerie aurait droit à être vu, aperçu, sublimé d'un regard discret et caressant.








Tant de styles, de tous les âges, de toutes les corpulences, mais chacune avaient sorti sa plus belle parure, et les silhouettes variaient dans la beauté et la volupté. Un charme pour toutes.




Il y aurait plusieurs vasques de glace avec des magnums de champagne millésimés. Les plus grandes cuvées, celles de sa cave, de son coeur gourmet de bulles, à partager dans des flûtes, et quelques très rares coupes. Une jeune femme avait une fois, un peu emportée par le lieu, les vins, mis son sein dans la coupe pour valider qu'elle avait le même bonnet que le reine, la même forme, et réveillé ce souvenir, cette légende du sein moulé pour boire l'amour en bulles.

John était sur son canapé, il expliquait à une assistance assise et debout, les différences de cépages, les arômes premières et secondaires de chacune des cuvées. Il n'obligeait personne à déguster, à boire trop, d'ailleurs il y avait tant à manger, des verrines à profusion, des fromages, des fruits, des desserts, des plats salés et sucrés, une corne d'abondance pour équilibrer le boire et le manger. 



Il n'obligeait personne à croire aux parfums que lui décrivaient, car chacun à sa propre palette olfactive, et un référentiel en propre. Il emmenait sur des chemins, guidait de petites phrases les désirs, les ressentis, il parlait de femmes, de bulles, de bouteilles de champagne. L'épicurien jouissait du bonheur partagé avec toutes et tous, car au-delà des reflets de la lumières dans les ors de champagne, il avait une foison de jambes voilées de nylon, des sourires de personnes heureuses et sereines, sans aucune sexualité exhibée, avec beaucoup de sensualité assumée.




Il rêvait, on le re-servait de son préféré, un magnum de Bollinger R.D. 1996.


JohnSteed

lundi 10 décembre 2012

Cuir et bas nylon

John avait levé la tête depuis le lit, envoûtée par cette présence qui lui avait sucé l'énergie des derniers jours. Rarement il avait joui avec autant de délectation, en elle, sur elle, avec des plaisirs variés mais surtout un harmonie de désirs, de fantasmes ou de simples caresses aussi proche de la perfection.

Or John aimait jouir avec sa tête, son corps était un accessoire gourmand mais il devait trouver le diapason, et vibrer en phase avec la belle. Entre fatigue, un reste de rhume, quelques médicaments et les coupes de champagne, il était parti avec elle, chez elle dans un voyage de pur plaisir partagé. Chacun avait pris les commandes de ce jeu en duo, dans un renvoi non calculé, toujours harmonieux. Il voyait sa nuque tatouée, elle se rhabillait.

Toujours en corset, comme depuis la première minute, le premier croisement. Elle adorait ce contact ferme qui marquait son corps, sa taille.



Elle passa dans sa salle de bain, un bouffée de parfums vient jusqu'à lui. Il s'endormit encore.

Il repartit plus tard avec un baiser sur les lèvres, du rouge scintillant, elle partait ailleurs, lui aussi. 

Il attendait Emma, elle était occupée ces derniers temps, elle sortait beaucoup avec des relations, couchait avec quelques unes, et parfois d'autres. John ne savait rien, ne souhaitait rien savoir, ils avaient leur liberté en propre. Ces moments alternaient avec des périodes où ils ne se lâchaient plus, dormaient ensemble, sortaient ensemble, jouissaient l'un de l'autre.

Elle apparut au coin, dans manteau de cuir souple sur une combinaison de cuir, moulante. Elle était unique, la rue tournait autour d'elle, les regards de toutes et tous aussi.


Des bises et son sac de cuir, large, pour ses affaires, son intimité, son bazar suivant les jours. John Lui ouvrit la porte, elle s'engouffra souriante. A ce détail, il savait qu'elle était disponible, en attente de ses désirs, à elle, et à lui.

Ils arrivèrent à la maison de John, il s'installa dans le salon avec un grand thé chaud. Elle s’éclipsa pour revenir avec son manteau de cuir, sans combinaison. Elle l'ouvrit devant lui, déposant sur le fauteuil club le vêtement souple. En dessous chics, elle le voulait. Lui aussi. 







Elle se tourna, contourna la table basse, lui offrant un regard sur ses coutures qu'elle devait porter sous sa combinaison. Bottes contre talons avaient été le seul échange en se retirant. Elle savait la force du message de son corps, de cette lingerie face à lui, du respect qu'il avait, de sa gourmandise sans limite pour le corps au féminin.Il la dévorait déjà, elle se sublimait déjà.

Elle monta sur le canapé, les talons s'enfonçant dans le cuir souple, marquant leurs places. Elle écarta les jambes de chaque côté de John. De deux doigts elle tira sa culotte de voile noir, qui ne cachait pas son sexe lisse, cette petite touffe au-dessus. Elle offrit ses lèvres humides à la bouche de John. En basculant vers l'avant, posant sa seconde main sur le mur.

Il avança la tête, vers elle, entre ses cuisses.


Soyeusement


M.  STEED






jeudi 6 décembre 2012

Sentiments ... Plaisirs

En quittant les chairs pour ne jouir que nos esprits, nos sentiments ...


John avait pris place dans son canapé, son cocon, loin de tous téléphones, tous médias. Ici, il n'y avait que des livres, des meubles patinés par le temps, des souvenirs probablement. Il avait coupé les liens extérieurs, le frigo était plein, il n'avait plu faim, il se retirait en lui-même, les moments les plus prolifiques pour ses instants, ses minutes, ses heures d'écriture. Ainsi dans un silence royal, celui de la nuit, il se laissait aller à choisir les mots, à commencer des chapitres, à mettre des virgules, à effacer, à griffonner dans sa tête, à lâcher librement les mots vers un point final. Un univers inaccessible, un coin de paradis et d'enfer avait-il dit un jour à une amie, "j'y suis bien, mais je sens la pression du vide, la pression des mots qui attendent pour sortir. Je me libère d'eux".





Dans un parfait état de spleen, loin d'elle, il sentit ses doigts sur son clavier, une première palpitation pour cette femme, non cette héroïne, car rien n'était calé encore dans son script, dans son histoire. Il se rappelait un souvenir, une femme croisée, un parfum, mais peut-être était il aussi rentrer dans sa phase d'imagination pure, l'avait-il vraiment rencontrée ?

Quelques mots, des notes sur un coin de papier, des touches d'inspiration attrapées au vol, saisies pour nourrir son texte, mais là soudainement, il se cala dans son fauteuil club en cuir, l'odeur frôla son nez. Il se rappela alors sa robe en cuir. Elle marchait si vite. Il sentit son coeur courir après elle.



Il n'avait pas osé lui dire, l'interpeller, il maîtrisait les belles phrases sur fond blanc de papier ou d'écran mais il resta sans voix. Invisible à ses yeux, elle causait à son portable, portant son sac à main ouvert sur son autre bras refermé. Elle souriait, un regard amoureux vers son mobile comme pour transférer son émotion, pour le montrer à un interlocuteur non-voyant. Elle pétillait. Il la suivait, c'était un bout de chemin commun, deux bouts de trottoirs, un passage piéton, et lui l'esthète totalement envoûté par cette brune aux cheveux reflétant un léger reflet roux. Une coiffure mi-longue, des souvenirs encore, elle ressemblait tant à une amie, à une petite amie, un coin de passé s'ouvrit devant lui. Un film sur six mois de complicité, d'amitié devenu amour un soir dans une chambre d'étudiante, une nuit à deux dans un lit trop petit, des caresses, juste cela, par respect pour ses courbes, les yeux dans ses yeux noirs, ses cheveux bruns avec un reflet roux. Même coupe, même force pour maintenant justifier cette intense revirement, cette montée en lui, ce coeur qui diffusait un parfum du passé.




D'ailleurs en étant derrière elle, il voyait cette robe en cuir, ce collant opaque, noir et brillant, ces bottes souples, et surtout il était transporté par cette fragrance. Un nuage, elle laissait sa signature à intervalles réguliers, il cherchait le courant d'air pour en profiter plus longtemps. Cette féminité, il ne la connaissait pas, mais déjà il avait ressenti cette force, un sincère émotion, non un coup de foudre, mais une poussée de sentiments en lui. Rien de sérieux, il n'oserait jamais ni lui dire qu'elle était resplendissante, ni lui décrire son esthétisme, sa mode, ni même la complimenter sur sa tenue, sa fraîcheur, son énergie positive. Elle avait ce charisme qui faisait tourner les têtes, mais là plus encore, il avait vu, en quelques centièmes de secondes, la sensualité moulée dans le cuir, et ce croisement délicieux des souvenirs. 

Oui maintenant, avec le recul, sur ses moments d'amour, sur ses deux ou trois histoires d'amour, sur son adolescence, sur sa vie d'homme, sur tout et rien, sur les succès et les silences, sur les défaites et les déchirures, il souriait de ce festival si soudain. Elle marchait, suivie de ses mots. Il décrivait cette silhouette naturellement élégante, et puis décorait de sentiments. Elle était un message, elle avançait vers l'autre, elle allait prendre ce train, couper le fil d'un chapitre, attendre peut-être. Lui avançait, ralentissait, suivait, était-il réellement présent ? 




Mais là, John vivait l'intensité d'une histoire, de son récit, de cette envolée lyrique qui fusait sous ses doigts, il vivait le texte, il sentait son coeur l'embrasser, ou non, l'aider à s'asseoir près de lui dans ce train bondé. Il lisait, elle lisait un magazine, il se glissait entre les lignes, les yeux sur elle, tournant à 360° autour d'elle pour suivre la souplesse de sa tête, repoussant cette mèche légère, cherchant un angle, une autre vision, un autre chapitre.

Oui il aimait soudainement cette femme, les souvenirs qu'il déposait à ses pieds, les câlins d'un soir d'été, il y a si longtemps, il ressentait ses mains, il voyait son regard dans la pénombre, il sentait son coeur s'emballer. Là dans le cuir, il poussait les mots, il les empilait horizontalement, toujours plus, près de dix mille par semaine, parfois des montées à près de quarante mille. Mais autant de palpitations.




Oui écrire était un travail, une détente, une décompression, un effort sportif, entre son esprit et ses fantasmes, entre son désir et son passé, entre ses envies et de profonds sentiments. Il aimait ressortir le meilleur, pour lécher encore et encore la cuillère et le miel soyeux.

Rien n'était meilleur que de penser à elles, toutes, réelles ou imaginées, et de cette ocytocine jouissive, intérieure qui le possédait intégralement, puis s'endormir dans ce boudoir, le coeur de sa maison.


Soyeusement

JohnSteed

lundi 3 décembre 2012

Complicité en Lingerie

Emma passait devant les vitrines de Noel. La semaine commençait dans le froid, le ciel annonçait des flocons de neige. Elle pensait à des cadeaux, pour eux, les proches, les amies, pour lui, pour elle aussi.

Elle savourait ce dernier week-end de repos, sans son mâle, sans aucune rencontre charnelle, mais où elle avait pris du temps, ce plaisir luxueux de ne pas avoir de planning, de contraintes. Elle avait bu du thé, grignoté des carrés de chocolat, lascive, dans une tunique en laine, avec le devant incrusté de perles, avec son étole de cachemire proche d'elle, un cocon soyeux avec un collant opaque noir pour envelopper ses jambes. Simplement coiffée, elle dégustait cette pause de deux jours avant les fêtes.






Elle s'arrêta devant un magasin, des dentelles, des nuisettes si fines, de la couleur avec du bleu électrique, du vert sapin, du rose tyrien, elle souriait de ce festival rare et coloré. Elle imaginait un paquet, une jolie boîte, avec un ruban de satin large, elle ouvrirait, elle tirerait les fines bretelles devant elle, pour apercevoir la finesse, pour ressentir ce souffle de lingerie. Elle aimait tant ce plaisir quotidien de l'habillage, entre la sortie de la salle de bain, nue, propre, intégralement femme, vers son dressing, vers sa large commode, ses tiroirs à froufrous. Elle ouvrait en douceur, elle ouvrait des boîtes satinées, des cadeaux de John, un aménagement sur-mesure juste pour ses dessous. Elle prenait un body de fin organza rouge, elle le posait sur le cuir recouvrant le dessus de la commode. Elle cherchait autre chose, c'était un univers où elle passait parfois vite, mais le plus souvent, elle prenait des minutes de bien-être pour s'envelopper d'une seconde peau qui la rassurerait dans son corps de femme, dans son humeur du jour. Comme pour les chaussures, comme pour son sac à main, à chaque jour, un choix d'accessoires rassurants, séducteurs, conquérants comme son caractère. Elle prit des bas noirs, avec un motif graphique sur le côté extérieur de ses jambes, pour allonger sa silhouette, elle choisit finalement un shorty de dentelle ivoire, un balconnet soyeux assorti, elle se glissa dedans. Elle avait une robe camel, une wrap-dress qui l'attendait sur un cintre, une merveille achetée récemment. Des bottines de cuir noir, sobre, moderne, pour des pas d'executive woman, elle était ainsi dans la vitrine, comme un miroir de sa matinée, de ses levers. Elle regardait, apercevait des nouveautés, des idées de cadeaux pour Noel, mais uniquement pour elle, ou pour cette amie. L'intime brillait dans la vitrine, elle venait de voyager en dessous de cette robe, pour ce bien-être, ce massage sensuel que lui offrait autant le voile de ses bas, la dentelle bien coupée, bien adaptée à ses courbes. Elle sourit.









John marchait dans la ville, la journée était finie, rien de particulièrement passionnant, la routine, la fin d'année, la pluie fine et froide. Il était dans ses rêves, ce moment de décompression post-boulot, alors que certains s'accordaient une cigarette, un verre, lui préférait flâner, découvrir de jolies visages, apercevoir quelques secondes des jambes, des bottes dans la foule, se réconforter avec une fine dose de féminité ambiante.

Sa drogue douce l'emmena par hasard vers d'autres rues, vers un lieu au sec, devant une parure de dentelle champagne avec de un fin plumetis noir. Il sourit, imaginant aussitôt sa belle, son Emma avec cet ensemble, ronronnant de cette image fugace dans ses yeux. Oui il aimait absolument la beauté infinie de courbes au féminin. Toutes les courbes, les rondes, les fines, les chaotiques, les débordantes, plus que les maigres et les osseuses, il humait avec les yeux les milliers de clichés, de tableaux, de corps, de vies, de rencontres. ces neurones mémorisaient tout, avec discrétion, mais l'enrichissait pour ses écrits, pour ses soirées douces, pour ses rêves parfois éveillés. Il dégustait cet esthétisme, ce plaisir si personnel, dérangeant si trop prononcé sur une paire de fesses, délicat si discret comme un souffle, pour mesurer au millimètre l'élégance, le naturel d'une tenue de mode. 



Il aimait imaginer sans la voir les dessous d'Emma, un clin d'oeil câlin, plus que coquin mais surtout il aimait envelopper de soyeux son corps car elle aimait le beau, elle aimait les cadeaux, elle aimait alors ses gestes, elle aimait choisir le moment où elle basculerait avec lui, plus loin. Rien n'était obligation, juste suggestion, choix d'un jour, d'une nuit, mais il savourait de varier en offrant des ensembles de couleur, ou en restant classique en noir ou en blanc, il aimait ses surprises, et parfois les réponses à ses attentes. C'était un plaisir juste pour eux, même si la transparence de certains chemisiers offrait de temps en temps des clins d'oeil généreux à tous les curieux et toutes les jalouses, ils adoraient ce sensuel toucher, cette finesse quasi impalpable, ces matières si charnelles, si intimes. 



Une complicité, un lien entre leurs vies, un relais de sentiments, des messages silencieux entre le visible et le caché. Elle portait sa féminité en plusieurs épaisseurs, il savourait ce chemin de découverte.

Il porta un regard vers une nuisette, un bleu électrique, un souvenir, un souhait, un cadeau, un simple sourire.


JohnSteed