mardi 23 septembre 2014

Perles d'automne

Automne doucement ensoleillé, les feuilles rousses au sol, elle avait traversé la rue, sortant de sa voiture garée, prenant son sac, quelques affaires pour s'habiller ou se déshabiller suivant ses envies, avec un manteau léger. Elle entra, le sachant de l'autre côté de la maison, derrière son clavier ou avec un livre dans un fauteuil club.

Ses talons marquaient sa présence, elle suivit le couloir, apercevant des bouquets de fleurs dans les vases du salon, des roses variant du parme au rouge le plus foncé, semblable à celui de ses lèvres. Poussant la porte du large bureau, elle l'aperçut, il lui fît signe d'entrer, finissant un chapitre, lui désignant un fauteuil. 

Après quelques minutes silencieuses, assise, elle le vît venir avec une large écharpe de soie grise, sortie par magie de ses mains. Il passa dans son dos, inspirant son parfum fort et sucré, elle savait lui plaire avec ce premier contact invisible. Des doigts pénétrèrent sa chevelure, lissant les mèches, caressant ses longues boucles d'oreilles, de jolies perles suspendues. En une seconde, sa vue se voila, le soyeux bandeau recouvrait ses yeux, et d'un geste ferme et doux, il serra deux fois à l'arrière.





Dans le noir, il embrassa son cou, posant ses lèvres près de ses oreilles, léchant les lobes avec une ample délicatesse, excitant la perle blanche sur sa peau. Lentement il lui retira son chemisier blanc, si élégant si chic, elle se déshabillait sans voir son corps, sans voir ce boudoir, sans voir les mains qui subtilisait sa mode. D'un signe sous son bras, elle se leva, pour perdre sa jupe crayon grise, ne sentant plus qu'une culotte, que ses bas sur le haut de ses cuisses, un peu perdue sur ses talons dans ce noir soyeux environnant. 

Il caressa son dos, ses seins dans leur soutien-gorge de satin noir, une coupe très ouverte qui laissait la pointe de ceux-ci à découvert. Il frôla, excita les mamelons, malaxa quelques secondes les tétons puis les volumes entiers, montrant sans présence, forçant les chairs pour revenir à des caresses plus légères, plus affolantes. Un silence, plus aucun mouvement, juste sa chair libre, exhibée face aux yeux de John, cet homme qui l'avait dégusté plusieurs fois, auquel elle aimait se donner, sans réelle soumission, mais avec le plaisir conscient de jouir de toutes ses offres, gourmandes ou charnelles. Même de cet après-midi où elle était venue s'exhiber en lingerie, en guêpière et bas nylon, lisant face à lui, quasiment nue, sans autre contact que ses yeux gourmets.




Il l'embrasse encore, ici et là, sur son nombril, surs ses fesses, sur le haut de ses cuisses, elle sentit le sol trembler, prise dans l'excitation, dans le trouble de son corps offert. Un nouveau contact, des perles, des centaines de perles, des colliers, de multiples brins lissant ses courbes, il tournait autour d'elle, attachant ses poignets, glissant sous le soutien-gorge, frôlant encore ses seins, entourant son cou, puis relâchant le tout. 

D'une main, il passa entre le tissu léger de la culotte et ses lèvres et là sans autre invitation, il enfonça des perles en elle. Une, deux, trois dizaines, d'autres encore, une centaine, toujours plus en frottant le clitoris, en remplissant sa vallée des délices, volontairement humide. D'autres doigts pour retirer cette lingerie devenue inutile, à mi-cuisse, puis sur ses chevilles, deux mains qui l'obligèrent à plier les genoux, à s'ouvrir en restant debout. Des doigts pour retenir les lèvres, d'autres pour accompagner de nouvelles perles, toujours plus. Une pause, un recul et une autre sensation douce, un arrondi plus gros, plus envahissant, pouvait-il encore l'ajouter en elle ?

Par deux fois, il força ce passage rempli, pour la posséder avec deux nouvelles boules, deux perles qui poussèrent les autres, l'envahirent de sensation. Sur l'arrondi de son entre-cuisse, elle sentit couler son plaisir, de ne savoir où irait ses jeux, de se donner à lui, de ne rien voir, mais d'avoir toujours plus envie.



Dans le noir du bandeau soyeux, il l'aida à retrouver le cuir du fauteuil, assise, à placer ses jambes, repositionnant un de ses bas sur sa cuisse, couverte de perles, ici et là.



Elle entendit son souffle, un baiser dans le cou, puis le craquement du parquet, proche de son bureau, plus loin. Ses yeux devaient déguster sa pose, elle le savait jouisseur ainsi, mais aussi photographe parfois pour prolonger ses vibrations esthétiques. D'ailleurs un mouvement se fit en elle, doux, très léger, plus réel, renouvelé, un frémissement répété, une perle puis toutes les autres pour amplifier le phénomène. Là entre ses jambes, en elle, les perles vibraient, décuplant et renvoyant les sensations.

Il devait sourire, elle reste sage, assise, élégante et féminine en lingerie et bas nylon, le bandeau serré, les mains liées, les cuisses fermées, jusqu'à la jouissance.




Soyeusement
Mr STEED







jeudi 4 septembre 2014

Reflet d'envie

"Dois-je vous attendre ce soir ?"

Une question, un sms, une attente, un tout resté sans réponse dans un téléphone éteint, John était sorti pour défendre un projet, donnant son corps et son esprit pour la réussite de celui-ci. Pris dans cette réunion sans fin, entre chiffres et la substance elle-même qui était la valeur de cette folie innovante, il avait coupé toutes sources pouvant le déconcentrer.

Là, dans ce taxi de retour, il somnolait, entre les premiers messages, les emails, les retours sur les remarques des uns et des autres, d'autres questions sous-tendues, et le compte-rendu pour la prochaine étape. Ce message, directement posé par Emma, le réconfortait, il demanda une pause à son chauffeur, une course rapide, il payerait le supplément. Des fleurs, du champagne, il avait envie de cette fraîcheur, des bulles explosives dans sa bouche, des parfums et même de l'alcool pour endormir ses doutes.


En arrivant, il récupéra ses affaires, rêvant d'une douche, de deux ou trois préparatifs, et de surprendre ensuite sa belle, chez elle, à l'improviste, comme seule réponse.

Une lumière dans le boudoir, il posa sur le sol du couloir de l'entrée les bouteilles, les fleurs, il avait dû oublier cette lampe avant de partir. D'un pas décidé, il poussa la porte, sa jambe apparut aussitôt. Emma était là. La surprise était devant lui, sans fioritures.





Une douce musique, un jazz vocal, une voix de femme, de l'onctuosité pour l'ambiance, juste les ampoules des consoles du mur intérieur, la semi-pénombre ailleurs. Et puis sa jambe dépassant du Chesterfield de cuir gris patiné, un voile satiné, des talons fins, ses mollets délicieux. 

Une invitation sans voix, mais aussi ses cheveux sur l'autre accoudoir, il tourna autour pour recevoir ce sourire complice droit dans le regard. Elle jubilait de le savoir épuisé, de le savoir silencieux, mais prêt à se donner à elle. Son homme, sa victime consentante, ce corps qu'elle allait déshabiller, dévorer, masser, réconforter. Elle dévoila sa poitrine sous une fine étole de soie noire, un soutien-gorge satiné noir lui-aussi, un serre-taille noir toujours, quelques grammes de dentelles sur sa vallée aux délices, des bas de teinte caramel. Sa peau brillait, autant que son regard. 

John se pencha pour l'embrasser, elle posa aussitôt ses bras autour de lui, saisissant sa proie. Défaisant sa chemise, les boutons de manchette, la cravate, les boutons, libérant l'homme pour ne plus avoir qu'à consommer l'odeur, le parfum ce celui qu'elle aimait. D'une main sûre elle frotta cette poitrine masculine, recevant d'autres bises dans le cou, s'immergeant dans cette bulle, leur bonheur complice, leur duo charnel.

La nuit étincelait dehors, un dernier reflet sur ses bas, Emma se coucha.




Mr STEED