lundi 7 mai 2012

Huile parfumée pour Emma

John roulait vers ce rendez-vous, comme une première fois, comme un acte de séduction nouveau. Ils parlaient tant parfois, joutant avec les idées et les mots, et puis d'autres soirées étaient côte à côte, dans un canapé, en pleine lecture, avec une main pour caresser le nylon, la couture, ou attraper le champagne à proximité. Mais le plus souvent, ils fusionnaient dans leurs envies charnelles, obsessionnelles, répétitives, voire obsédées par ce démon intérieur, ce fétichisme commun, cet hédonisme profond.



Cet hédonisme commun, qui n'avait pour barreaux, aucune prison, aucune limite non partagée, au pire, une résille vite déchirée.


Il avait ouvert la porte avec sa clef, posé quelques affaires, et pris goût au son du jazz ambiant. Elle était dans son bain, elle sortirait d'ici peu, il serait là pour sécher son dos, ses courbes, sa taille fine, ses hanches, ses cheveux. Il l'accompagnerait vers le boudoir, une pièce dans ce grand appartement hérité par Emma. Un lieu avec bougies, de tous formats, encens parfois, une commode en laque japonaise, des parfums, des crèmes et des huiles de massages, deux chaises, un sofa, et au centre une table de massage. Là, il l'aiderait à caler sa tête dans le cercle de cuir, s'allongeant sur le ventre, entre serviette et cuir chaud sous sa peau.



Elle avait aperçu sa présence par le jeu de miroir de sa salle de bain, il était en caleçon de soie, elle adorait ce contact, une chemise en lin blanche, un gentleman élégant même en simple tenue, avec un peignoir de soie pour elle, pour les quelques pas entre ici et là-bas. Il la séchait déjà, caressant sa silhouette, ses formes, ses arrondis de bonheur, d'extase, jouant de son regard sur les glaces environnantes pour soulever la poitrine ferme, bien ronde de la gorge voluptueuse d'Emma. Cajoleur mais aussi gourmand de ces détails là !




Elle était maintenant allongée, quelques bougies rouges, jaunes, orangées pour des ombres sur les murs, dans de grands vases de Murano, ses doigts commençaient le travail. Doucement, presque imperceptiblement sur ses pieds. Libération de l'ultime fatigue en elle, après l'eau chaude du bain, lui ici, sur elle, partout. Il prenait son pied, chaque orteil, avec une crème plus épaisse pour la plante, pour ressentir les points de contraction de sa belle, là, ici, encore là, chatouillant à peine, contractant les points de réflexologie. Elle oubliait, elle ressentait ce duo de mains sur elle, sur ses chevilles. Délassée, conquise par ce massage annoncé, intégral, qui passait maintenant sur ses mollets, en longueurs, en trois dimensions, vers le genou, sur chaque côté, les deux à la fois, sur chaque jambe, combien avait-il de mains ? Il continuait, usant de ses doigts fins dans l'écartement de ses cuisses, frôlant ses lèvres, jouant d'un massage classique et d'une envie de voyeurisme en braille, testant l'absolu de sa venue.



Jambes encore, cuisses, des intérieurs, des extérieurs, des longs mouvements huilés, parfumés au cédrat, elle sentait ses doigts sur ses reins, sur ses hanches, partout, sur ses fesses aussi. Glisse sans fin, sans arrêt, les minutes défilaient, il oeuvrait sans relâche, car il adorait masser, elle adorait être masser.



...à suivre ...

JohnSteed

5 commentaires:

françoisedu80 a dit…

Ah! comme j'aime l'image d'une lecture en braille à la découverte du corps d'Emma ...si doux sous la caresse parfumée ,si ,si...
Baisers dans les vapeurs enivrantes

Isa a dit…

Le sortilège de vos mots ne faiblit pas, Cher JohnSteed, et va crescendo texte après texte...certains sont délicieux, d'autres envoûtants, et d'autres enfin touchent directement...ou même les trois à la fois.

Comme ce moment est délicieux, que l'abandon d'Emme à la présence de John, à la caresse de ses mains, de ses doigts, dès la sortie de son bain et ensuite...doit être pour elle un régal infini...

Ne nous faites pas trop languir, juste le temps de relire un peu ces mots...et délivrez nous vite la suite.

pussy a dit…

Cher John comment savez-vous ce que j'aime?
Comme j'aimerais être à la place d'Emma dans ce joli boudoir massée par ces mains expertes!

Jeanmi a dit…

Voilà de quoi faire monter ma température ! Filles sublîmes, lingerie délicieusement coquine et texte magnifique, que demander de plus ?

François a dit…

Sublime monologue de vos mains sur le corps d'Emma, un monologue que j'imagine tout de même légèrement troublé par quelques réponses, quelques frissons, quelques témoignages de l'amour inconditionnel des plaisirs charnels offerts si généreusement et si délicieusement.
Bien à vous,
François.