lundi 16 janvier 2012

Juste à l'heure de leurs envies


Emma laissait ses pensées s’échapper tout en s’impatientant quelque peu, dans cet autobus parisien qui roulait un peu trop lentement à son goût. La nuit parisienne était encore illuminée, en ce début janvier, c’ était le début de soirée, ses yeux suivaient les files de lumières rouges arrêtées, immobiles dans cette envie forte de mouvement. Elle se dirigeait vers la gare. Juste pour une surprise à John, une douce attention,  en allant l’attendre à la descente de son train . 



La journée d’Emma s’était écoulée finalement assez vite depuis ce matin où elle avait reçu un sms de son Gentleman. Pur hasard, entre deux activités, elle savourait ce clin d'oeil, jamais régulier, jamais routinier, mais toujours présent, entre deux silences, en harmonie entre eux deux.  Il était de l’autre côté de la Manche depuis quelques jours, Emma savait qu’il subissait ces déplacements professionnels de bonne grâce, car il aimait son métier, même s’ils étaient séparés, géographiquement s’entend, et seulement pour quelques jours. Les messages et les conversations échangés pendant ce temps avaient été futiles, légers, tendres, sensuels. Ils étaient là l’un pour l’autre, essentiels.


La fin d’après-midi d’Emma avait été occupée, pour tricher avec le temps. Elle avait été faire quelques boutiques pour trouver des escarpins à haut talon aiguille, noirs en cuir verni, avec une bride délicate sur la cheville. Elle savait qu’ils plairaient à John.  Elle les avait déjà essayés à l’occasion d’une flânerie parisienne avec  lui , et elle avait vu le regard de son homme, entre rêve et discrétion, faussement sur les jambes des autres, mais avide de voir, apercevoir une surprise, une nouvelle paire sur elle, uniquement elle. 
Elle avait alors joué l’indifférente pour revenir les acheter sans lui. Ensuite, elle avait pris un verre avec une amie, ne pouvant résister à lui montrer ses merveilles. Verre de vin, flûte de champagne, un duo féminin, elles partageaient des souvenirs, leurs actualités. Emma avait d’ailleurs fini par enfiler ses nouvelles chaussures tout en parlant  de tout et de rien.  Le geste n’était pas passé inaperçu, et des voisins de tables avaient jeté un œil intéressé.  Emma s’était rassurée , ses escarpins allaient parfaitement avec ses bas couture et sa jupe crayon noire.



Elle était arrivée à la Gare du Nord, enfin .  Elle trouva rapidement le quai d’arrivée du train de 20h17 venant de Londres, c’était presque l’heure. Elle ne pouvait pas être en retard, John ne savait pas qu’elle serait là. Elle pressa le pas pour rejoindre le début du quai et vit le train qui entrait en gare avec quelques minutes d’avance. 

Elle regarda le flot humain qui passait devant elle, peu de touristes, essentiellement des hommes ou femmes d’affaires, avec peu de bagages, et pressés de quitter ce lieu. Après quelques secondes, elle vit la haute stature de John qui se détachait , et elle n’eut à partir de ce moment d’yeux que pour lui, elle était si heureuse de le revoir enfin. 
Comme elle était la seule personne immobile au bout du quai, il l’aperçut rapidement, et  elle vit la surprise sur le visage de John , qui fut immédiatement éclairé par ce sourire qu’elle aimait tant. Tout près d’elle, il s’arrêta, posa sa petite valise pour lui ouvrir les bras, la regardant intensément pendant qu’elle venait vers lui . Quel bonheur de se sentir contre lui, de poser la tête sur sa poitrine pour retrouver son odeur , mêlée à celle de  son eau de toilette si animale, de frotter sa joue contre son épaule. 
Ensuite seulement, de l’embrasser doucement, lentement, comme si leurs lèvres se découvraient. Un temps passa, ils étaient ailleurs, dans leur bulle. «  Merci d’être venue » glissa John dans un souffle… «  Une des surprises pour toi » répondit Emma.


A regret, ils s’écartèrent l’un de l’autre, il fallait bien quitter ce lieu froid, havre de tous les courants d'air de Paris, et peut-être même venant de Londres. En marchant vers la station de taxi, John passa un bras à l’intérieur de son manteau pour la tenir par la taille. Sa main caressa la hanche d’Emma  et ses doigts délicats trouvèrent le relief tant  aimé d’une jarretelle. 




La main se fit encore plus caressante sur le galbe arrondi de ses fesses. Des doigts experts, qui suivaient les courbes, devinaient sa lingerie intime, sa présence, son absence, ses chairs. Un annuaire en braille, mais une lecture naturelle, un geste si propre à John, comme une signature.
Ils se parlaient en même temps, comme s’ils s’étaient quittés il y a quelques minutes à peine, le regard de John plongé dans le regard d’Emma, le monde autour d’eux s’était dissous dans une brume épaisse. Il se pencha vers elle pour lui murmurer à l’oreille tout en l’embrassant : «  Jolies chaussures, j’apprécie… » . Elle lui répondit : «  Une des surprises pour toi… »


Ils n’eurent pas beaucoup à attendre, un taxi arriva rapidement. John, toujours prévenant, tint la porte à Emma et tandis qu’elle s’asseyait, les pans de son épais manteau s’écartèrent et sa jupe se releva. Emma ne chercha pas à atténuer les mouvements de ses vêtements, elle écarta peut être même un peu plus les jambes que nécessaire pour s’assoir, pour le seul plaisir des yeux de John. 

Une fois installée et John assis à côté d’elle à l’arrière du taxi,  elle laissa sa jupe remontée sur ses jambes, dévoilant la  bordure sombre du haut de ses bas.  Le taxi démarra et comme il roulait, les lumières de la ville glissaient sur ses cuisses, leurs reflets changeants se mêlaient aux reflets du nylon pour le bonheur des yeux de John et le plaisir d’Emma . Il posa sa main la cuisse d’Emma, juste au- dessus du genou, et caressa dans un mouvement imperceptible sa jambe. Elle regarda John avec dans les yeux tout le bien être  que lui procurait cette douceur infinie. La main de John monta lentement sur la cuisse pour faire glisser encore un peu plus la jupe, pour découvrir deux jarretelles et cette bande de peau si blanche dans cette semi obscurité. Le chauffeur ne s’apercevait de rien et continuait à parler de la pluie et du beau temps, John lui répondait poliment de temps en temps comme si de rien n’était. Emma ne pouvait extérioriser le plaisir intense qu’elle commençait à ressentir, si ce n’est en regardant son homme qui lui souriait d’un air complice.




John avait été intrigué tout à l’heure quand il avait caressé les fesses d’Emma à la gare, il manquait la sensation de quelque chose.  Il glissa sa main promptement, entre les jambes d’Emma pour une confirmation de ce qu’il avait deviné tout à l’heure. Il sentit le contact soyeux de la vallée de délices d’Emma, sans la moindre barrière de dentelle ou de soie. 
Il lui murmura à nouveau à l’oreille :  «  Jolie lingerie… » . Elle lui répondit encore :  « Une des surprises pour toi ». Il s'aperçut qu’Emma réagissait à ses caresses, un désir subtilement humide, présent, et sa respiration qui s’accélérait sans bruit, jouissance silencieuse mais intense. 


L'adresse d'Emma, enfin, sans vouloir finir cette situation excitante. Ils entrèrent dans l’immeuble, se tenant par la main, pressés d’être à l’abri dans leur cocon.  Enfin arrivés, elle ouvrit la porte et enleva son manteau . Alors qu’elle retirait ses gants, devant le miroir posé sur la grande commode de l’entrée, elle vit dans le reflet de la glace, John se glisser dans son dos, l’emprisonner en l’enveloppant dans ses bras.  

Pendant qu’il l’embrassait dans la nuque, il remonta sa jupe et l’inclina doucement…

9 commentaires:

pussy a dit…

J'ADORE!!!
Emma est très très forte,elle sait ce qui est irrésistible pour John et cette fois elle l'a gâté, elle a réuni tous les ingrédients afin qu'il succombe!!
Bravo, et félicitations à l'auteur de ces mots, quant aux photos, elle sont parfaites!!!
Bises à John, qu'il doit être agréable d'aller le chercher à la gare...

Olivier a dit…

Un joli texte qui déclenche frissons dans le dos et réminiscences de sensations diverses, crissement du nylon sous les doigts...
Olivier

françoisedu80 a dit…

Bonjour John,
Sensations grisantes à l'instant même ou les yeux se posent sur Emma , celle qu'il adule plus que tout , moment suspendu dans le temps ou ils vont glisser l'un vers l'autre ,retrouvant leurs souffles ,leurs parfums ,leurs chaleurs ,se découvrir encore dans l'attente du retour ,se deviner ,se chercher à l'aveugle ,du bout des doigts ,du bout des envies ,des surprises de Emma si délicieusement perchée sur ses escarpins , si surprenante dans ses cadeaux sensuels , frémissantes sous les baisers de John .La lumière tamise le salon ...
Baisers des délices

Isa a dit…

Cher JohnSteed, comme vous avez épicé ce texte avec talent, vous l'avez saupoudré de mots délicats pour lui donner une saveur délicieuse!

L'attente devient presque un plaisir quand elle est prélude à de si belles retrouvailles!

Merci pour le choix des photos...superbes, elles sont bien le choix de votre élégance raffinées.

Cassiopée a dit…

J'aime bien les gares, mais pas les romans de gare : je préfèrerais mille fois lire en braille !
Bravo John, cette histoire est parfaite pour chatouiller les dames le matin ;-)
Baisers coquins

François a dit…

Mon cher John, vous jouez avec les mots et les surprises comme vous jouez avec les émotions que vous vous plaisez à faire naitre chez vos lecteurs. Une nouvelle fois, vous m'avez emporté dans un délicieux tourbillon où les sens s'affolent.
Merci !
Bien à vous,
François.

françoisedu80 a dit…

Glissade au passage vers le satin d'une nuque ,vers le parfum enivrant , vers des douceurs si ...
Baisers

Miss Legs a dit…

C'est beau, sensuel et vrai... Je suis sous le charme, des moments simples et si savoureux à partager avec celui que l'on aime ! Je me délecte de ce texte, il est sublime et les photos sont bien choisies !! Bravo M. Steed... bises à votre Emma !

DuoNylon a dit…

Vous savez trouvé les mots, cher John, nous les dévorons totalement