mardi 17 juin 2014

Indicible envie

Le matin laissait sa lumière rasante, renouvelée chaque jour, caresser les dernières pivoines du jardin, le printemps rappelait la fraîcheur des nuits, la douce chaleur des jours. John prenait son thé très parfumé en terrasse, un regard sur cette nature, le nez en quête de parfums et d'inspiration.

Ses douleurs le hantaient toujours, mais des envies montaient en lui, plus fortes que les premières, plus positives pour les calmer dans une bulle de bonheur jouissif. L'été pointait son nez, des désirs refaisaient surface, des fantasmes à réaliser, des poussées d'hormones sensuelles.





Emma était arrivée, l'embrassait dans le cou. John n'avait entendu que le cliquetis de ses talons sur le parquet, traversant la maison, son approche féline, son parfum de fruits rouges, un air de petite robe noire. Elle était vêtue d'un trench court, rouge, avec uniquement des bas noirs, des talons vernis noirs, deux brides dorés entourant chaque cheville. Rien de plus, si ce n'est un sublime ensemble de dentelle noire toute en transparence quand elle déposa son trench sur le bureau. Il referma la porte-fenêtre, l'observa en lui servant une tasse de thé.


A sa demande, elle portait un soutien-gorge balconnet, plutôt demi-balconnet où seule la dentelle noire tranchait avec le blanc crémeux de sa peau, avec le poudré beige des ses aréoles libres et conquérantes. Emma ne s'exhibait pas aussi souvent, mais ce plaisir était démultiplié face à John. Les seins, donc, étaient supportés par le dessous, sous le premier arrondi, cachés par ce jeu de transparence, de dessins plus ou moins foncés, mais seul un tiers de leurs volumes voluptueux étaient ainsi. Des coutures suivaient très hauts sur ses cuisses, le dos de ses jambes. Quatre lignes noires, verticales et hypnotisantes pour ce fétichiste, car John avait demandé plus. 

Il posa la tasse, l'embrassa à pleine bouche, caressant ses fesses à pleines mains. Dévorant lion sur sa proie consentante, il avait envie fortement d'elle, lui avait dit, écrit, répété, montré, et maintenant son corps le démontrait encore plus, d'une présence dure. Jeux de langues, jeux de bouches, d'envies partagées.

Emma s'assit, John à ses pieds pour retirer les deux brides, libérant de ses talons la belle. Là, il recula, laissant celle-ci caresser ses jambes, lui voyant ce bonheur tactile et intérieur la conquérir, elle adorait cette sensation, rien que pour elle-même, cette finesse, et ici, cette double finesse. Oui, à la demande de John, elle portait deux serre-tailles, un uni et noir, un autre plus fin, plus dentelle, avec quelques motifs prune. D'une main elle défît les jarretelles du bas supérieur. Fin, roulé, elle le retira pour le poser près d'elle. Puis le second; il l'aida à ajouter les jarretelles libres aux bas restants, portant à dix le nombre d'attaches sur ses bas si hauts sur les cuisses lisses d'Emma. D'un oeil discret mais très voyeur, il aperçut le jeu de transparence de son entre-jambe, une culotte de voile, cachant un string noir en accord avec le soutien-gorge. Dentelles et transparences se jouaient de son irrésistible envie d'elle. Le meilleur arrivait.







D'une main souple, il remit les talons, ne voulant la laisser sans le vertige de cette hauteur, même assise, sans l'indicible émoi de cette étincelle de féminité. Puis il prit un bas, l'embrassa, lui offrit le thé de l'autre main, elle bût, pendant qu'il lui bandait les yeux avec ce fin voile de nylon. Noir non absolu, car les deniers n'étaient pas trop importants, mais le méli-mélo d'épaisseurs couvrait la vue. Emma ferma les yeux. Il reposa la tasse, caressa ses bas, ses seins, suçant les tétons discrets, suivant les courbes avec l'autre bas. Massage ou recherche de sensations, détournement du voile qui normalement ne comblait que la peau des jambes, son envie venait là, encore plus maintenant. Il envisageait d'autres jeux, d'autres folles explorations du corps, sous des couches légères de lingerie, de nylon, de bas nylon, de nombreux voiles de nylon. Fulgurante envie de bondage avec cette seule matière, pour recouvrir, pour envelopper, pour unifier dans les courbes les merveilles pulpeuses d'un corps, pour créer une vision artistique et charnelle à la fois. Pour lier aussi certaines courbes avec des lignes souples et fermes à la fois, des souvenirs, des envies à renouveler.

Emma avait attaché ses cheveux en arrière, cela facilita l'enfilage de la tête dans ce bas extensible, souple pour avaler cette partie féminine. Déformée par l'aspect moulant, sublimée par le satiné du nylon, la tête devint un fantasme. Le bandeau marquait les yeux, la bouche de son rouge à lèvres fort rouge, se signala encore sous le fin filet noir. 

John contemplait son envie, plus encore celle qui partageait de son corps si voluptueux, si élégant en lingerie sur ses hanches si féminines, celle qui semblait adorer ce jeu fétichiste. En quelques secondes, il sortit son sexe, tendu, droit vers sa bouche. Là il le présenta, pour elle dans le noir des superpositions, les mains sur le canapé, juste sa bouche s'ouvrant à lui. Le voile suffisamment souple collait aux lèvres, se tendait pour voir le trou s'ouvrit, le sexe forçant à contre sens pour s'enfoncer un peu plus. Centimètre par centimètre, dans un jeu d'une lenteur molle, il stimula la souplesse du nylon, en elle. Ses lèvres suçaient, suçaient encore, prenaient cette chair nylonée en elle. Pas trop de profondeur mais des sensations, et pour John une vision fidèle à son fantasme, une poussée forte de bonheur, de chaleur, de moiteur sur le bout de son gland. Elle l'avalait, devenant source de nylon, de chair et d'émotions intenses. Le rouge écrasé par le nylon, le tension de la maille explosait sous la transparence noire, amplifiait la possession de cette bouche. 

Emma avalait encore, explorait de sa langue la matière, nouvelle et avec le goût de son homme. Derrière le voile, dans le noir, elle ne ressentait que cette queue qui la forçait sans pouvoir s'enfoncer plus, qui englobait ses lèvres. Mais aussi possédait son visage, car chaque millimètre entre ses lèvres, se répercutait sur sa tête entière, jusqu'à son cou où le revers soyeux caressait sa gorge. Sensation étrange, nouvelle et fortement troublante. De quelques tremblements, elle comprit le message, ouvrit encore plus ses lèvres, avala son homme, lécha l'espace de nylon coulant de sperme chaud. Sa langue prisonnière ne pouvait aller sur son visage, les gouttes semblaient accrocher à la maille. Elle suça encore, lécha, et soudain après un silence, un cri de jouissance, elle sentit les lèvres de John qui l'embrassait. Séparés et unis à la fois par ce nylon, fantasme fétichiste et par ce goût de plaisir pur.








Mr STEED

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