dimanche 20 novembre 2011

Ce fruit librement consommé

Ce fruit libre qu'elle portait en elle, cette sensualité délicate qu'elle avait ressorti de son coeur, à fleur de peau de son corps. Elle aimait le donner, le partager mais plus honnêtement, parfois en y pensant, en rentrant chez elle, dans son cocon, elle aimait prendre du plaisir, aux autres, avec les autres.


Ce fruit défendu, longtemps oublié en elle, elle le savourait chaque jour, chaque moment où le travail n'envahissait pas sa vie et son agenda. Seule, pas vraiment, par simplicité, par convention et par luxe, elle avait son nid de femme, libre, un lieu unique, où elle pouvait cacher ses doutes, ses colères, et le plus souvent ses victoires, ses ambitions et ses désirs les plus personnels. Vivre en couple lui plaisait mais elle ne voulait plus rentrer dans un monde où tout se ferait à deux, avec un multiple égal à deux, où trois et quatre n'existe qu'à travers des enfants, où un ne doit s'exprimer. Donc elle s'additionnait, pour profiter d'elle aussi souvent qu'elle le souhaitait, des autres aussi souvent qu'elle le pouvait.

Durant ce week-end elle aura pu croiser son amie, cette amie si proche qu'elles jouaient ensemble, les boutiques et les coins mode, les galeries et les quelques soirées restaurant. Elles sortaient, elles s'amusaient et depuis quelques années elles se caressaient. Né d'un jeu d'habillages et de déshabillages, elle avait posé devant son amie pour des photos, pour jouer encore à la poupée, mais avec des vêtements, de la mode, des essais, des ambiances. Un soir, un peu trop arrosé, rempli de bulles fort nombreuses de champagne, elles avaient tout enlevé. Gardant juste la dentelle, elle, ses bas et son serre-taille, son amie, son soutien-gorge opulent, sa culotte de soie. Elles avaient ri, savouré et glissé dans les plaisirs entre amies.



Leurs relations n'avait pas changé, elles n'étaient que plus sentimentales sans être coincer dans l'amour. Douceurs et volupté venaient parfois quand l'une et l'autre ressentait l'envie de câlins, de caresses et d'intimité, comme un soin ou un instant de bien-être sans institut, si proches, comme des gestes de masturbations personnelles données à l'autre, avec des sourires, avec des complicités. Souvent elles parlaient et se montraient leurs lingeries, comme un jeu, comme deux femmes amies, comme une actualité de mode entre elles, ou comme un début vers une soirée tendre. Comme hier ...

Ce matin, en retrouvant sa commode de lingerie, revenant nue de chez son amie, sous sa robe, juste avec ses bas opaques jarretières et ses bottes, elle avait pensé à lui, celui qui caressait si bien ses jambes, elle l'avait appelé, non, juste quelques sms, à cet homme si délicat.

Venir, lingerie, ajuster, jarretelles, bas et couture, des mots échangés tut en prenant un bain, en lisant son magazine, sur les femmes, sur l'art de séduire et de vivre son bonheur. Elle rigolait, elle pensait à eux, à elles, à elle. 

Il sonnerait, elle sortirait de son bain, en peignoir épais et chaud, avec des vêtements posés sur son lit, son boudoir, ce lieu seul de ses pensées. 
Il regarderait discret et pourtant si précis, déjà dans la préparation du cérémonial, avec les atouts alignés devant lui, comment la surprendre et simplement, finalement l'habiller ! Il observait, elle jouait de sa peau chaude, du parfum qui s'évaporait avec la respiration post-bain, des effluves forts, de chair et de bonheur.




Il tendit sa main vers ses seins, caressant l'un puis l'autre, ajustant avec précision les arrondis dans les bonnets de satin, il suivrait avec les bas. Longuement, parfois éternellement en caresses sur les courbes les plus infimes, enveloppant de nylon fin, celui qui le grisait en silence et qui la faisait fondre intérieurement. Elle aimait tant ses bas, ses caresses, les caresses, les siennes, les autres. Aujourd'hui avec lui, demain avec elle !

Elle savourait la double sensation du cuir, de ses cuissardes, son dernier cadeau égoiste, avec le nylon, avec son regard, comme celui de son amie.

JohnSteed



6 commentaires:

pussy a dit…

Vous dressez là un bien joli portrait d'une femme libre qui sait profiter du moment présent et des plaisirs de la vie!
La première photo est à croquer, croquer le fruit ou la bouche glossée de la belle?
A vous de voir...

François a dit…

Un récit qui porte, emporte, transporte : avec délicatesse, les mots charment puis émeuvent, ou l'inverse... comment rester insensible ? ;)
Merci pour ce beau moment !
Bien à vous,
François.

Isa a dit…

Des mots pleins des sensualité pour décrire une femme qui vit ses choix, sa liberté... texte plein de sensibilité et des photos qui le symbolisent au plus près.

françoisedu80 a dit…

Bonsoir John,
Sensations ,douceurs échanges,besoin des ces mains si tendres de caresses sur ses dentelles dans la complicité féminine ,les heures glissent sur le satin ,lui est là dans sa contemplation ,son admiration ,les yeux brillants ...elle ,exulte...
Un délice d'être végétarienne chez vous !
Doux baisers

Miss Legs a dit…

Un fruit librement consommé... je note que le titre n'est pas "un fruit défendu" ouf de soulagement... au contraire ! ;)
conJoli texte, je me suis laissée emportée par les mots et la photo n°2 est absolument divine, j'adore !
Baisers envoûtés à vous M. Steed !

Olivier a dit…

Attente et tentation. J'aime beaucoup.
Olivier