mardi 14 février 2012

Vivre les émotions

John  était un simple costume de scène, un être occupé par des rêves et des passions. Ecrivain toujours en cours d'un livre, et parfois bloggeur dans son boudoir, derrière ses écrans, il aimait les mots, les soirées sombres, la nuit et le bruit sourd de la vie nocturne. Rien, un semblant de vide !

Pourtant ses amis, ses relations et encore plus ses amies, le connaissait comme un actif, un vivant dans la lumière idu jour, heureux et partageur, extraverti pour communiquer la joie et les envies aux autres. Point de Dc Jekyll et Mr Hyde, juste deux temps, l'un pour le repos et l'inspiration, l'autre pour croquer les palpitations. Parler, discuter et vivre ses doux moments là !




Aussi dans la nuit, il communiquait, il recevait, il voyageait vers les autres, d'autres noctambules, plus légers, plus gourmets et parfois gourmands de tout. Fidèle ou infidèle, ces mots restaient derrière lui, comme des signatures, que chacun, chacune sauraient interpréter à sa guise, suivant ses propres sentiments.

Il s étaient là, un couple d'amis, connus ou parfois presque inconnus, mais avec une passion pour la beauté, la sensualité et surtout pour la féminité. Son graal absolu, sa quête sans fin de la DOUCEUR en lettres de soie, écrites sur la peau si fine entre le haut des bas nylon, juste sous le string, une déclaration de cuisse, il aimait s'endormir là, écrire là, rêver de là. Des images, des mots et surtout des fantasmes entre les lignes, entre eux.




Souvent ils échangeaient, des romans épistolaires sur les jambes, sur les bienfaits d'une couture, sur l'amour de ce voile si fin, sur ce liquide tissé pour devenir une seconde peau. Les connaissances devenaient des relations, des emails anonymes de lus en plus proches pour parfois le cap de l'amitié, celui du "vous", si cher au gentleman, vers le "tu". Un degré qu'il réservait à un lien plus fort, à une complicité instruite, et souvent intellectuelle, à des mots qui l'avaient charmés, ou plus encore sans forcer, quand un couple lui avouaient une admiration des siens, ses textes. Il fonctionnait au feeling, pour partager son spleen délicat, un verre de liqueur de pamplemousse rose près de son clavier, deux macarons, une tablette de chocolat, et son thé. Des litres à vivre et déguster pour partager dans la nuit avec de nouveaux amis, à chérir des personnes inconnues, de mots et de sensations apparemment partagées.




Il humait les impressions, les subtilités des uns et des autres, ouvraient alors un peu sa porte, son univers.

Et ainsi, il croisait plus rarement de ces nouveaux passionnés, hommes, femmes et couples. Tous avaient usé de sérendipité pour trouver son chemin, loin de tout, noyé dans l'univers des mots et du net. Mais quand la confiance était là, il ouvrait son monde et ses facettes. Sages, les premiers pas étaient !



Ainsi ce soir, ils voyaient pour la première fois ses amis virtuels, un couple, une ravissante blonde, un mari grisonnant et souriant. Deux personnes ouvertes et passionnées de nylon, de lingerie, de féminité, d'érotisme et de gourmandise dans leur vie ! Un bonheur qui fait que soudainement, en quelques minutes on parle de tout de rien, de la beauté et de la poésie des courbes comme avec de vieux amis. Une complicité doublée d'aucun jugement sur l'autre, un profond respect.

Ils étaient à trois, à rire en buvant un vin frais, en regardant les belles bottes des passantes, en commentant la robe ou la manteau des alentours. Un restaurant, une ballade, des photos complices, un jeu à deux, à trois pour voir la belle montrant ses jarretelles. Un escalier, des regards complices, et si ...





Si d'aventure ils avaient envie de partager des caresses, du respect mais des émotions charnelles, là, maintenant ou ailleurs, plus au chaud, tranquillement, avec d'autres sourires. Elle avait émis cette idée, elle seule pouvait dire "oui", décider des mains sur son corps, des limites avec son mari, avec ce John si réel.




Elle avait tant rêvé de ses mots, et puis elle désirait tant le voir écrire sur le bas de ses reins, sur elle, sur son entre-cuisse, près de sa guêpière, juste pour elle,  pour quelques photos, pour une soirée.


M. Steed

9 commentaires:

françoisedu80 a dit…

Bonsoir John ,
Homme invisible de la nuit , éternel inconditionnel de la femme , vos mots chantent leurs grâce et vos envies , votre regard est brulant sur leurs courbes ,le dessin des jarretelles sous la jupe moulante ,se trouble sur la dentelle d'une guépière et mieux encore la couture d'un bas nylon au-dessus d'un escarpin .Ah! cette addiction qui se mesure dans votre regard quand elle est encore à siroter son champagne , cette envie de voir et connaître la blancheur de sa peau là ou le soleil ne brûle pas ,mais ou veille un volcan , c'est un trésor qui se dévoilera sur les draps de satin , sous des caresses de mains expertes ...si gourmandes ...
Beau libertinage en jeux partagés.
Doux baisers

Cassiopée a dit…

Le seul libertinage que je connaisse, le délicat, le soyeux-joyeux... on est libertin dans l'âme avant tout, faute de quoi on ne le sera jamais complètement dans la vie.
J'aime ton âme !

JohnSteed a dit…

@Cassiopée
@Françoise

Merci pour ces mots libres, j'explore ici une vision , certes libertine, non pas vulgaire et purement sexuelle, mais celle qui amène des personnes consentantes, hédonistes de tous les plaisirs, vers une rencontre subtile, charnelle, mais émotionnellement forte.

Une rencontre complice sans arrière-pensée, sans engagement, mais avec un menu sans fin, de désirs, de caresses, de plus encore.

Avec un respect immense, est-ce une bonne définition libertine, je ne sais pas, les mots parlent d'une évocation possible.

François a dit…

Les mots sont troublants mais transparents de sincérité et de sensibilité. Bravo à vous pour cette douce confession.
Bien à vous,
François.

pussy a dit…

Une bien belle rencontre!
Voici comment passer du virtuel au réel tout en douceur!
La dame sera-elle captivée par John comme elle l'est à la lecture de ses mots?
J'ose l'imaginer!
Bonne soirée cher John!

JohnSteed a dit…

@françois : une confession, non un texte libre sur des émotions possibles, sur la vie libre des libertins, sur ce ressenti non cloisonné en eux, et non vus par les autres.

A chacun son approche, je vous laisse la liberté de lire les mots et d'imaginer la sensibilité de cette situation.

JohnSteed a dit…

@Pussy : Libertins ils ne l'étaient pas, elle ne le souhaitait pas, puis les mots, les émotions, le lieu, ce partage de mots et d'amitié, ils basculent. Car libres ils sont, elle choisit de dire oui à des mains sur elle, sur ses courbes exhibées, et bien plus, car les deux hommes vont la déguster.

Qu'il est sensible ce moment de la bascule, du silence qui dit oui.

En harmonie avec les mots peut-être, comme un préliminaire induit.

Comme son parfum à elle ce matin là ...

xphil a dit…

Savoureuses illustrations

Mr Steed a dit…

Merci cher @Xphil : le bonheur est ici dans les mots et les images