samedi 29 décembre 2012

Douce fin d'année

La neige n'avait pas marqué sa présence pour cette fin d'année, mais le froid était bien présent avec des coups de vent qui chassaient les passants des trottoirs vers les boutiques, vers les bars et les brasseries. Il faisait nuit si tôt sur Paris, les rues devenaient désertes après le départ des employées des sociétés qui majoritairement travaillaient dans les beaux immeubles haussmanniens. Un vide, un souffle de vent, des palissades métalliques d'un chantier, un rendez-vous dans ce quartier. Le couple avait appelé quelques jours avant, une relation d'une relation d'une amie de John. Les discussions bourgeoises de fin de repas, de réveillon ou de repas d'affaires de fin d'année avaient amené John dans les propos, dans les attentes peut-être de certains, dans le bruissement d'une envie de boudoir. Il ne savait pas, il avait reçu un sms poli, mais ouvertement libertin. Il avait répondu en précisant son email, puis après les mots écrits, ils avaient parler ensemble.



C'était un couple candauliste, délicieusement bourgeois des beaux quartiers, avec un réel désir de divertissement, ce mot avait fait sourire John. Ils pratiquaient peu le libertinage, très occasionnellement, une fois parfois deux dans l'année. Mais quand le désir venait, commun à leurs sexualité en duo, alors ils cherchaient le must pour se régaler de beaux scénarios érotiques et sensuels. 

Ils étaient garés là, devant la Bourse, et attendaient dans leur voiture, le froid aurait congeler la dame, car sa tenue relevait du minimum, même en plein été. Ils sympathisèrent rapidement, échangèrent quelques mots, et rejoignirent la voiture de John. Madame avait pris place près du conducteur, son mari à l'arrière.





Elle portait une robe longue plissée, de couleur bleu indigo, légère comme une plume, de fins escarpins à très hauts talons dépassaient avec un fin voile de nylon noir. Un petit gilet très moulant sur sa poitrine pigeonnante, de beaux arrondis, elle avait un collier ras du cou avec trois anneaux en cuir, des cheveux blonds s'enroulaient dans les boucles de métal. Des lèvres rouges, des yeux bleus, des bracelets fins à ces poignets, dorés. Elle avait fière allure, elle assumait sa féminité de quadra, peut-être un peu plus d'ailleurs.

Ils parlèrent encore de leurs envies, de quelques détails, de rencontres précédentes mais aussi des fêtes de fin d'année, évoquèrent quelques passions et balades récentes. Ils avaient lu les derniers romans si tendances parlant de luxure et de sm-soft. Ils en rigolaient, ils préféraient leurs fantasmes communs.




Pourquoi John d'ailleurs ?

Car il avait été décrit par quelques superlatifs, mais surtout un art totalement respectueux des personnes qu'il croisait. Comme un épicurien de la douceur, même si il savait manier la fermeté, les degrés de tentations, les envies cachées, les demandes affirmées, les limites possibles, les échelles de la fantaisie vers l'orgasme. Cérébral avait dit l'une, sensuel total avait ajouté une autre personne. Eux avaient remonté le chemin des amies, de couples qui le connaissaient, l'avaient consommé, avaient été dégustés aussi.

Et puis il avait certaines "compétences", certaines facettes qu'il ne partageait que peu, comme des dégustations entre initiés, amateurs avertis d'un grand cru, il savait manier une certaine poésie visuelle sur les courbes féminines. Ses mots semblaient assez fort, précis et affûtés pour décrire un scénario, une variante, un détail qui ne ressemblerait pas au précédent, car il considérait, fort justement, que toute personne, toute femme possédait son propre spectre de fantasme, d'horizons pour atteindre l'orgasme, les orgasmes.

Alors il proposait ses délices, les distillaient avec parcimonie.





"Passez ce nylon, ce voile de nylon dans votre collier, dans un des anneaux" dit-il tout en rentrant dans un parking en sous-sol.

Elle s'exécuta, ne sachant pourquoi, ne sachant où ils allaient, ne sachant ce qu'ils feraient dans quelques minutes. Elle passa un collant fin, noir, soyeux dans l'anneau, offrant deux longs rubans de voile attachés à son cou.

La soirée commençait.


...à suivre ...




M. Steed

Une histoire qui vous emmènera en 2013 avec ses prochains épisodes, ce week-end.

5 commentaires:

Ludie a dit…

Comme il était bon de retrouver ici ce John que je pensais connaître. Et si frustrant aussi!
Les Parisiennes pouvaient en jouir. Et moi me brosser!
Mais au moins le week-end s'annonçait-il déjà supportable...
Les scenarios partant des rubans-nylons occuperaient ses yeux et qon imaginaire, en attendant de lire mieux.
Vivement dimanche!

johnsteed a dit…

@Chère Ludie : ces mots sont pour tous et toutes, et peut-être connaissez vous ce John, caché derrière une de ses facettes, homme qui est ici et là, un peu partout, et jamais vraiment à Paris.

Chaussez vos bas nylon, de belles bottes, de fins dessous, il pourrait être plus proche de vous ...

Anonyme a dit…

Jouir toute l'année... Bonne année cher ami, amitiés.

johnsteed a dit…

BONNE ANNEE cher VALMONT

Avec tant de bonheurs épicuriens

François a dit…

Le temps d'une rencontre, les perspectives se dénouent et les désirs se nouent à la finesse d'un voilage... Séduisantes prémices...
Meilleurs vœux à vous cher John pour cette nouvelle année que je vous souhaite ponctuée de jolis mots, de belles histoires...
Bien à vous,
François.