mercredi 16 janvier 2013

Juste sa liberté sensuelle

John lisait pour se détendre, ses nuits étaient redevenues des insomnies, des espaces de silence, des longs moments entre souffrance et calme. Il avait un projet de livre, comme une maternité, depuis quelques jours, il ruminait les mots, le synopsis des événements, des lieux, des actes, des jeux de sentiments, les prénoms de ses personnages. Il était piégé par ses futurs écrits. Sa plume restait sagement sur son bloc de papier blanc, car il écrivait à moitié ainsi, l'autre moitié avec son clavier. Une dualité de sensations, une libération, un accouchement.




Il avait été contacté par un couple, plus exactement une femme libre, une femme qui voulait vivre une belle soirée. Il était connecté avec ce monde underground, libertin ou simplement épicurien, les uns croisaient parfois les autres, certains changeaient de masque suivant les heures du jour ou de la nuit.
C'était une femme heureuse, sereine années après années, tant dans l'éducation de ses enfants, dans l'harmonie avec sa beauté, l'âge avançait, elle s'assumait avec tout son corps. Son couple suivait cet équilibre, entre cadeaux et câlins, mots d'amour, moments silencieux, des cycles mais toujours des palpitations. Elle avait envie de recevoir tous les désirs, continuer de profiter de chaque instant, mais aussi et là était son défi, définir chaque morceau du menu, chaque ingrédient de ses fantasmes. Elle voulait en vivre certains, tout simplement.

Déguster était un art qu'elle pratiquait en couple, avec des repas superbes, des moments entre amis, quelques mondanités avec de belles robes, des manteaux chics en cette saison froide, des bottes de cuir sur ses jambes. Elle était femme, libre de sa vie, libre de lui dire "non" à cet homme qu'elle aimait, qui l'aimait.  Son statut social n'influençait pas de ses contraintes. Libre sans être pour autant libertine. Elle appréciait ses cadeaux, posés le soir sur la table avant le repas, posés sur le lit certains soirs, posés sur le canapé avant un thé à deux. Il la cajolait, elle aimait cela, sans aucun caprice, sans aucune régularité, ses petites attentions, des pensées pour elle. C'était ainsi des fleurs, des bijoux, un week-end gourmet, des balades maritimes, des soldes à Londres, simplement un spectacle, un livre, un simple mot d'amour pour elle.




Elle adorait les derniers macarons, ils buvaient leur thé tiède, entre deux lectures, sur un fond musical. Il lui avait ainsi demander, ce qu'elle souhaitait pour cet anniversaire. Elle savait qu'il regorgeait d'idées, mais si il se positionnait ainsi, c'était pour lui offrir plus, respecter sa liberté, lui offrir un fantasme. Lequel, était plutôt le contenu de cette question.

Elle avait croqué longuement ce macaron au caramel au beurre salé, lui avait demandé si il avait finalement un peu de liqueur de pêches de vigne, pour l'accompagner. Réfléchissant, elle sourit. 



Elle voulait s'offrir une folie moins conventionnelle. Oser un peu plus.
Ainsi, ils avaient fait les courses ensemble, des essayages complices dans les boutiques, un festival de féminité, de sensualité, de dentelles et de nouveaux dessous voluptueux. Un très beau corset de velours orange, des bas roses en nylon vintage, des découvertes qu'ils partageaient. Des chaussures aussi, des gants, c'étaient la pleine période des soldes, de longs gants en cuir remontant jusqu'au coude, ensuite ils avaient trouvé de belles robes, pour leurs dîners entre amis, et d'autres juste pour eux.
Il aimait la dualité de sa femme, bourgeoise et classique parfois, plus sensuelle, plus glamour parfois aussi, avec une pointe de pinup qui se réveillait en elle, devant lui, comme une nouvelle étape.






Maintenant, elle déambulait dans leur salon, juste habillée de son peignoir, après quelques essais avec des bas attachés au porte-jarretelle de dentelle noir, perchée sur des talons. Il ne la quittait pas des yeux. Son imagination en ébullition, une nouvelle facette s'offrait à lui.
Une femme libre, plusieurs facettes.

"Je m'habille. Et tu me déposes."

... à suivre ...




M.  Steed

7 commentaires:

Lilly a dit…

Je suis.....

Anonyme a dit…

tu est..

Lou a dit…

Les bougies s'allument une à une ... libre de faire, de penser, de vivre ses rêves et non de rêver pour vivre ... là à cet instant se laisser simplement envelopper par des volutes de plaisir, enivrer par les mots merci !











françoisedu80 a dit…

Femme libre ,

élégante ,raffinée et sensuelle
dans sa gestuelle , chiquissime qui se remarque à son parfum et au liseré de dentelle à peine visible de ses dessous !

John est un homme de goût

JohnSteed a dit…

@Lilly et son miroir anonyme : Mon texte vous aurit-il donné des envies ? des chemins à découvrir ?

@Lou : juste pour vous, ce gâteau d'anniversaire, avec votre envie, votre choix, et soudain le don à l'autre, l'autre étant le cadeau.

@Francoise : cette femme est effectivement libre de sa vie, son corps, ses envies, John n'est qu'un magicien, un esthète des scénarios en douceur, pour elle(s)

François a dit…

De tous les plaisirs que vous offrez par vos mots, il en est deux ici irrésistible : la sensualité des métaphores et... ce macaron au caramel au beurre salé... ;))
Bien à vous,
François.

pussy a dit…

Une jolie preuve d'amour de la part du mari toujours à l'écoute depuis tant d'années de mariage.
La belle sait y faire, elle reste dans la séduction!
De doux moments de partage, faire les boutiques ensemble, choisir robes et lingeries, déguster de délicieux macarons, des petits bonheurs qui font durer un couple, j'ai hâte de lire la suite...