lundi 26 mars 2012

Va-et-vient de mots et d'émotions

Je caressais l'écran qui formait la seule lumière de cette pièce, une clarté plus relative avec la nuit, à travers la fenêtre qui avait pris place. Le noir extérieur magnifiait les éclairages indirects de son salon. Nous étions sur ce large canapé, elle derrière moi, moi en pleine écriture. Une symphonie de mots !




De cette rencontre fortuite, nous étions en train de créer ensemble un nouveau texte. Elle m'avait inspiré, aspiré jusqu'à elle dans cet endroit, dans ce cocon incroyablement féminin. Elle restait silencieuse, mais son regard par-dessus mon épaule dégustait les phrases. Sa respiration attendait parfois la fin de la phrase, exigeant un peu plus, reprenant le rythme d'un nouveau paragraphe. Étrangement cette situation me convenait, et devenait source d'un texte, d'un futur article pour mes blogs, j'écrivais en totale liberté, calé entre ses deux jambes. Librement je laissais mes mots envahir cet écran, remplir la page virtuelle.





Aucune contrainte ne pouvait m'empêcher de continuer, de m'arrêter avec un point final. Je laissais cet étrange relation avec mon imaginaire, couler de ruisseaux en rivières, de cours d'eau et de petites sources étincelantes, vers un flot, vers le fleuve sans embouchure. Libre avec elle de voguer dans des creux, des limbes, où de rester près de sa source, juste derrière mes reins. 


J'avais pris le fil de notre rencontre pour un nouveau texte, je ne me donnais pas en spectacle, je partageais sa demande de me voir écrire, mais plus encore, j'humais son parfum, son corps et sa chaleur pour lui dédier des  voyelles et des consonnes, pour elle.




Même si il arrive de savoir ce que l'on va écrire à partir d'une simple idée, d'une broderie de phrases autour, jamais on ne sais comment les mots viennent les uns derrière les autres, pour former un début de lecture. C'est un aléatoire maîtrisé car sinon les mots seraient incohérents les uns suivants les autres, mais aussi totalement relâchée, car ils sortent sur cette page, suivant leurs volontés.

Elle lisait, pressait ses jambes, ses jarretelles contre lui, buvait son champagne, gonflait ses seins, elle avait envie de lui.





De cette enveloppe humaine, de cette être étrange qui libérait des émotions à une vitesse foudroyante. Elle avait vu rebondir les directions de ses sentiments écrits, elle avait vu son corps rentré dans un texte, elle le voyait aimer les mots, les femmes, son corps, tout à la fois.

Elle avait envie de lui maintenant.


... à suivre ....

JohnSteed 

6 commentaires:

Olivier a dit…

Je vous suivrai donc, très cher. En attendant je lutinerai sur ces jolies courbes.
Olivier

pussy a dit…

C'est délicieux de se sentir si je puis dire indispensable, indispensable à l'auteur de ces lignes, une muse en quelque sorte,je me verrais bien dans le rôle de la muse mais pourquoi pas dans le rôle de celui qui écrit toute ces lignes?
J'aime ces deux personnages et attend la suite avec impatience, arrivera-t-elle à le tirer de son écran, je l'espère, elle est pleine d'idées pour que ça se réalise, elle arrivera bien à le faire succomber, non?

françoisedu80 a dit…

Bonsoir John ,
Attente de ce rendez-vous vespéral ,pour découvrir dans l'impatience fébrile les chapitres de cette histoire qui se déroule à la seconde ,dans un lieu clos ,parfumé,ou toute sensualité est à fleur de peau ...en touche sur le bout des doigts ,en relief sur sa géographie sur celle qu'il décode à l'aveugle , elle qui soupire en brûlant de désir .
Encore une gorgée de champagne ...
Baisers

Anonyme a dit…

Personne ne pourrait se résoudre à terminer tel texte et mettre fin à la magie des mots qui enveloppent les corps et les esprits d'un voile de douceur poétique. Personne ne pourrait, hormis pour se laisser porter par le désir mutuel de laisser les mots s'écrire du bout des doigts...
Bien à vous,
François.

Isa a dit…

Cet aléatoire mystérieux est un don...et vous le possédez assurément, cher JohnSteed, avec des textes d'une telle magie qui emportent vos lecteurs, des photos qui forment une telle harmonie avec vos mots qu'on les parcourt comme on parcourt des doigts la peau d'un être désiré.

Cassiopée a dit…

J'imagine que si je lis tout d'un trait les innombrables billets que j'ai manqués, cela va nuire à ma concentration en ce maudit lundi... Oui OK, je me tais et je lis :-)